Traîne-bûche et porte-bois

sev_fdln2018_p1090077
L'association Serre Vivante organisait samedi 26 mai sa Fête de la nature au bord de l'Arne, petite riviève de 15 km qui rejoint le Doubs à Lavans-lès-Dole. Elle nous a adressé ce texte et ces photos.

Celui ou celle qui un jour a eu la curiosité de regarder ce qui se cache sous les pierres du lit d'un ruisseau, a forcément rencontré ces drôles de « bâtons qui marchent ». Mais combien savent ce que sont réellement ces êtres étranges ? Que leur vie ne se résume pas à porter un fardeau au fond de l'eau ? Et qu'ils peuvent nous donner des indications quant à la qualité de l'eau ?!!

La rivière héberge une multitude d’êtres vivants : larves et adultes d'insectes, vers, mollusques et crustacés … En compagnie de Denis Roussel, hydrobiologiste, les invités de l’association Serre Vivante les ont capturés lors de de la sortie organisée samedi 26 mai dans le cadre de la fête de la nature à Lavans les Dole  à l'aide de petites épuisettes. Avant de les rendre à l’Arne, leur milieu naturel, ils les ont identifiés.

Utilisés comme bio-indicateurs, ces animaux se révèlent utiles pour apprécier l'état de santé des cours d'eau où ils vivent. Les participants ont  pu  apprécier la diversité des espèces rencontrées. La présence de certaines larves, comme celles des trichoptères, aussi appelés  « Traîne-bûche » ou « porte-bois » témoigne de la capacité de l’eau et du milieu à maintenir et entretenir la vie. Ces larves, avec celles des perles et des éphémères, sont les plus sensibles aux pollutions  organiques.

La  présence  de  plusieurs familles de ces insectes est donc rassurante pour le ruisseau étudié. Dès leur naissance, pour protéger leur corps mou et fragile, ces larves construisent un tube de soie qu'elles recouvrent à l'aide d'un matériau (sable, petits cailloux, feuilles mortes, coquilles...)  récolté  sur  place.  Ce fourreau,  véritable camouflage, la larve ne le quittera plus, même lors des mues successives qui la verront grandir ; au fur et à mesure, elle agrandit « la proue », et élimine « la poupe » trop étroite.

Cachée dans son écrin, elle se déplace paisiblement, se nourrissant ici de végétaux, là de débris organiques. Plus tard, elle fermera son fourreau et le fixera sur le substrat. Dans cette cachette, elle accomplira sa nymphose pour quitter l'élément liquide quelques semaines après. Elle deviendra alors cet insecte éphémère, volant en nuées au crépuscule un soir d’été …   

 

 


 

Laisser un commentaire