The Dillinger Escape Plan calcule l’infini

The Dillinger Escape Plan

The Dillinger Escape Plan : le plan d'évasion de Dillinger, pour la traduction. John Dillinger était un brigand Américain. Cinq jeunes gars de l'Etat du New Jersey aux Etats-Unis ont décidé de prendre son nom pour leur groupe dans les années 1990. Je me focalise aujourd'hui sur l'album Calculating Infinity de cette formation, il date de 1999. ATTENTION : c'est un disque complexe.

Incompréhensible les 45955 premières écoutes, vous pourrez enfin en percevoir une possible clairvoyance à ce moment-là...!!! L'objet va vite, tape fort et fait devenir fou; comment des Humains peuvent-ils composer et interpréter une musique aussi technique et barrée, tout en restant émotionnelle et digeste?! Bon, la musique est un truc subjectif, rien à faire, beaucoup (la majorité) détesteront The Dillinger Escape Plan. J'en connais qui n'aiment pas la Musique Classique ou la Variété Française, tant pis pour tous! OUI, des groupes comme Dream Theater ou Yes peuvent être indigestes. Mais pas The Dillinger Escape Plan, voyons!

Le seul point commun entre notre groupe de LA semaine et ceux cités ci-dessus est purement technique. Ils sont en effet tous les trois techniques, la comparaison s'arrête là. The Dillinger Escape Plan parvient à être digeste, avalable, délicieux et super nourrissant, on en reprend avec délectation et on ne fait même pas de crise de foi musicale. Calculating Infinity comporte onze chansons, onze variations, toutes plus fougueuses, labyrinthiques et complexes les unes que les autres.

Des styles musicaux inassociables pour les bien-pensants, pensez donc, marier death metal et jazz dans la même chanson! Ici, c'est cohérent, super bien ficelé, efficace, plein de rage et puissant. Les copains ont grandi en écoutant Mr. Bungle, Cylob et Naked City. Pas de hasard! Levez-vous un matin avec cela. Les titres-phares de l'album sont sugar coated sour, 43% burnt, destro's secret et clip the apex...accept instruction.

La chanson weekend sex change est un amalgame parfaitement réussi d'échantillons sonores (de samples) et d'une batterie des plus frénétiques. Le chant dans The Dillinger Escape Plan est quasiment tout le temps hurlé, on reste dans du hardcore (du punk accéléré et survitaminé, pour les néophytes des styles musicaux) au départ quand même! Deux guitares mêlées bizarroïdes et décalées, saturées ou claires, une basse vrombissante multi-directionnelle, des samples dignes d'une grande bande-son de film ET SURTOUT un batteur EXCEPTIONNEL : Chris Pennie, un superbe mélange entre Art Blakey (jazz) et Gene Hoglan (death metal).

J'ai vu le groupe en concert en 2004, mon fanatisme m'a permis de passer tout le spectacle assis à côté du batteur pendant qu'il jouait, j'en ai perdu un oeil et même l'envie d'arrêter moi-même la pratique de la batterie tant ce mec est dangereux rythmiquement. Je n'avais jamais entendu un batteur aussi technique et original. L'un des guitaristes est tombé derrière la scène, eh bien figurez-vous qu'il est remonté sur scène tout en faisant un solo en même temps, sa guitare derrière son dos! IMPRESSIONNANT.

Le batteur a 22 ans quand Calculating Infinity sort dans les bacs. Quel niveau de batterie a-t-on en général à 22 ans? Pas celui de Pennie, ce mec est un surdoué. Sur scène, les musiciens se jettent dans tous les sens, c'est physique, les mecs jouent le CD à la note tout en sautant partout!!! Un show I N C R O Y A B L E.

Et l'émotion? : quand un chant hurlé, une batterie véloce, une basse barrée, des samples profonds et deux guitares ubuesques vous tordent l'estomac et font que vos poils se hérissent, la mission émotionnelle est remplie. The Dillinger Escape Plan est un groupe majeur, on parle de mathcore pour les bien-pensants, du hardcore mathématique. Il faut compter quand on écoute ce groupe, compter, compter. Encore et toujours. Chez The Dillinger Escape Plan, 2+2 = 5. POINT! Comptez jusqu'à l'infini pour enfin le toucher du doigt.

LZ.

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