The Cranberries : Pas Besoin De Discuter

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The Cranberries est certainement un des groupes qui ont le plus marqué la pop et le rock du début des années 1990. Leur premier opus, "Everybody Else Is Doing It, So Why Can’T We?" a propulsé le groupe au sommet des charts en Europe et aux Etats-Unis en l’espace de quelques mois seulement. Tout cela grâce à MTV, l’omniprésente chaîne musicale, si influente sur les tendances à l’époque. Alors quand vient l’heure de rempiler pour un deuxième album, on peut douter de la capacité d’un si jeune groupe à transformer l’essai, surtout à un an d’intervalle. "No Need To Argue" est pourtant un album différent, mais réussi, plus intimiste mais aussi plus professionnel, avec une véritable mise en avant de Dolores O’Riordan, la chanteuse-guitariste-claviériste du groupe.

Le groupe table ici sur l’efficacité des mélodies et sur la sobriété de l’instrumentation. La guitare de Noel Hogan est omniprésente tandis que la batterie de Fergal Lawler et la basse de Mike Hogan se font plus discrètes. L’album débute en toute logique par une rafale de tubes qui n’ont cependant rien de dansant. En effet, le maître mot de "No Need To Argue" est la mélancolie, véritable fil directeur des treize titres du disque. Ainsi, à l’écoute de Ode To My Family, on comprend que l’heure n’est pas aux réjouissances : la chanteuse joue volontiers avec nos émotions pour mieux nous faire pénétrer dans l’univers à la fois triste et nostalgique des Cranberries. I Can’T Be With You et Twenty One sont autant de singles imparables, mais ce n’est rien comparé à Zombie, LE hit en puissance. Comme Sunday Bloody Sunday de U2 (vous n’échapperez pas à cette comparaison mille fois établie), Zombie décrit le conflit en Irlande du Nord, dont l’absurdité et la violence n’auront pas manqué de vous frapper si vous êtes un peu au courant des choses du monde. Le chant, mais aussi la basse grondante et la batterie tout à coup réveillées, ne rendent ce titre que plus poignant.

Eveything I Said, The Icicle Melts et Disappointment sont les trois pépites du disque, venues de l’au-delà pour ravir mon enthousiasme. The Icicle Melts est l'une des chansons que j'ai le plus écoutée dans ma vie. Il y a quelques faiblesses sur cet album, un brin de naïveté, perdue depuis belle lurette par le groupe, et quelques redites, mais "No Need To Argue" est un excellent album. LE meilleur des Cranberries qui finiront bien vite dans le ventre mou de la médiocrité par la suite, voire de la nullité avec les deux-trois derniers albums en date. Le tout dernier, "Roses", est honteux de caricature et de mauvais goût. Encore un groupe qui s'est adonné aux plaisirs de la sodomie commerciale. The Cranberries fait partie de cette mode de groupes qui se séparent pour se reformer dix ans plus tard, accouchant de calamités discographiques.

Yeat’s Grave est placée sous le signe de la mélancolie avec une intervention bienvenue de la guitare électrique. Daffodil Lament introduit quant à lui un thème plus celtique et brise un peu la structure couplet/refrain pour mon plus grand bonheur, avec un chouya de distorsion pour les gourmands. Le titre éponyme conclut habilement cet album avec un unique accompagnement au synthé, comme pour achever la mise en avant des performances vocales de la chanteuse.

J'ai acheté cet album en k7 audio le jour de sa sortie, je l'ai encore aujourd'hui. Dolores était pleine de charme. 
Imaginez-vous, une chanteuse dans un groupe de rock avec des mecs. C'est elle qui mène la danse et qui compose en grande partie. Il y a quelques incartades moyennes dans cet album, le cliché femme-guitare-pleurnichardises qui m'insupporte vraiment mais je lui mets un GRAND 15/20. 

Pas Besoin De Discuter. J'ai un point faible pour les lignes de basse qui font pou pou pa pa    pa et pour la batterie originale et efficace de cet album.

 

Commentaires

  • Merci de cet article qui m’a

    Merci de cet article qui m'a fait réécouter les Cranberries et replonger dans ces belles mélodies pas entendues depuis très longtemps. Bonne soirée. Brigitte, maman de Léo alias Sorg.


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