The Breeders : Last Splash. AVC Musical.

Breeders
"Cannonball", LE tube des Breeders. 1993. Consécration du rock primal et défoulant. Ligne de basse géniale. Coolitude branchée. Soleil et agrumes. Méchamment dans l'air du temps et figé dans l'éternité musicale. C'est bien d'un album incontournable et inoubliable que l'on va parler. Une référence. Kim et Kelley Deal brillent ici à leur Zénith. "New Year" nous fait croire un instant encore en la démarche claudiquante et grise du spleen électrique, mais au détour d'un gimmick vocal, nous voilà projetés en plein été Californien. La première surprise : quel son ! Tout y est gonflé, la guitare claque comme une main lubrique sur une fesse bronzée, la basse ronronne de plaisir et la batterie encadre tout ce merdier acidulé avec la rigueur d'un banquier Suisse. L'été est là et durera toujours... Et voilà "Invisible Man" qui déboule : sous le mid-tempo musclé et la guitare investie, Kim glisse sournoisement une mélodie belle et simple, soulignée d'une nappe de violon électrique qui adoucira même le plus cocaïné des auditeurs. La pureté déchirante, la beauté sans fard frappe en plein visage, et à peine a-t-on le temps de s'en laisser submerger que la voici repartie au loin. Enfin au loin, c'est sans compter sur un "No Aloha" à pleurer, écrite et produite par les soeurs Deal. "Roi" et sa reprise est un cas à part dans toute la discographie des Breeders; l'affiliation entre les Kim les plus connues du rock 90's (Deal et Sonic Youth donc...) est ici évidente, tant l'expérimentation sonore restera marginale dans l'oeuvre des Breeders. C'est en tous cas réussi et inédit. "Flipside" donnerait envie à n'importe quel paraplégique de rivaliser avec Tony Hawk le skater. Des errances sourdes et traînantes de "Mad Lucas" qui feraient pleurer Beth Gibbons de Portishead. De la mélodie imparable qui rattrape de justesse un "Divine Hammer" de radio de campus Américaine. Du je-m'en-foutisme magnifique de "Hag". Ma chanson favorite de l'album. Et enfin de cette sublime reprise de "Drivin' On 9", première affirmation décomplexée de l'amour de Kim Deal pour les ballades country ringardes et touchantes comme un fado Texan. Bref, on trouve une myriade de perles sur cet album qui a eu la mauvaise idée de sortir en 1993, l'année de l'album In Utero du groupe Nirvana. On ne peut pas rivaliser avec l'intégrité et le génie à trois de NIRVANA. The Breeders sont un poil en dessous mais c'est délicieux. Rappelez-vous en 1993, ils étaient tous là : Nirvana, Alice In Chains, Soundgarden, The Breeders, Mudhoney, The Melvins... Nostalgie mélancolique, presque envie de prendre une corde tellement cette époque me lacère de souvenirs grands.  

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