Sur les Vaîtes

Depuis 15 ans, l’association "les Vaites", puis Nuit Debout, puis l'association des "Jardins des Vaîtes", et enfin la Vigie des Vaîtes, luttent pour préserver 34 hectares de terres maraîchères et de zones humides, et les espèces protégées qui y vivent. L'association "Jardins des Vaîtes" a obtenu avec France Nature Environnement la suspension des travaux, suspension tout récemment confirmée par le Conseil d’État.

Peu de temps avant cette décision du conseil d’État, des militant•es d'ANV-COP21 et Extinction Rebellion ont érigé une vigie pour protéger le site. Depuis un mois se succèdent sur le bout de terrain occupé assemblées générales – car tout se décide collectivement-, conférences, visites, goûters d’enfants et soirées musicales. Depuis un mois les légumes poussent dans les potagers créés à l’ombre de la vigie. Depuis un mois les voisin•es apportent le café, et des visiteurs de plus en plus nombreux viennent discuter, participer. Et depuis un mois, les occupant•es de la Vigie - dont l'organe décisionnaire est l'AG - attendent la visite promise de Mme la Maire.

Mais elle ne viendra pas ; elle demande au préalable ce qu’elle sait ne pouvoir être concédé : la démolition de la Vigie, symbole du site. Ce qui est en cause, c’est le refus de dialoguer.

Devant cette attitude, et devant les appels à la répression des oppositions de droite, nous voulons réaffirmer notre soutien aux associations de lutte pour le vivant et aux occupant•es qui préservent le site.

A ceux qui disent « ce n’est pas un acte de désobéissance civile, c’est un non respect de la loi », nous rappelons que c’est justement cela la désobéissance civile : désobéir sans violence à la loi pour préserver un enjeu supérieur. Grâce à la désobéissance civile, l’apartheid a pris fin en Afrique du Sud, et la ségrégation aux USA. Aujourd’hui c’est pour faire face à la crise écologique que la désobéissance civile s’impose , comme l’ont dit avec force plus de mille scientifiques le 20 février dernier dans une tribune du Monde.

A ceux qui disent « ça donne l’impression d’être gentillet, mais c’est plus profond que cela », nous répondons qu’en effet, c’est plus profond que cela : cette occupation comme toutes celles de même nature est aussi l’occasion d’expérimenter d’autres formes de démocratie, de vie locale, et de réfléchir à un modèle socio-économique différent.

Car rappelons qu'enfin pour les médias et même le pouvoir, le sérieux a changé de camp, et qu’il est désormais du côté de ceux qui luttent pour nous éviter la catastrophe écologique. Ceux qui y consacrent leur temps, leur énergie et encourent le risque de poursuites méritent le respect et notre gratitude.

Nous demandons donc à Mme Vignot d’accepter enfin de discuter des enjeux de ce site, à l’heure où sont menacées l’autonomie alimentaire, la biodiversité et la ressource en eau – pour laquelle les zones humides sont fondamentales.

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