Sigur Ros : la cîme émotionnelle

Sigur

Agætis Byrjun (prononcer ow-guy-tis bi-r-jun) se traduit par “Un Bon Début” ou “Un Nouveau Départ”. Ce n’est pas un vœu pieu, tant cette musique, qui évoquerait un Joy Division produit par Arvo Pärt ne connaît sur terre aucun interlocuteur digne. D’entrée de jeu, c’est bien sûr cette voix qui terrasse, déstabilise. Une voix qui psalmodie plus qu’elle ne raconte, dont on se dit qu’elle ne peut être que naturelle, née d’un pacte secret avec quelques elfes au pied d’un geyser. Orgue d’église au psychédélisme ogre, guitares en rafales, rythmique martiale : la dynamique de ces chansons est proprement sidérante, passant en un coup d’archet de la paisible plaine de Snæefellsjökull aux hauteurs volcaniques déchiquetées de Hvannadalshnjúkur. Une capacité à tout emporter rarement croisée ces dernières années? Seuls Radiohead, Jeff Buckley ou My Bloody Valentine ayant su répondre aux appels à la désobéissance de leurs guitares. Dans ces chansons à la prodigieuse capacité d’accueil (les larsens dansent nus sous des pluies de cordes), on se rend vite compte que symphonique est un anagramme de siphonné, que le lyrisme devient, lâché dans la nature hostile d’Islande, une bête sauvage.

Sigur Ros m'a déjà fait pisser dans mon froc.

C'est un Poison, Socrate dirait que c'est Ciguë Ros...

LZ.

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