Grâce à un combat courageux et tenace, les salariés der MBF Aluminium, après plus de 50 jours de grève, après avoir été éconduits par le ministre de l'économie et des finances, peuvent enfin reprendre espoir. L'implication de la région dans le dossier, la proposition d'entrer au capital de l'entreprise faite par la Présidente de région Marie-Guite Dufay sont en train de changer la donne, et poussent le gouvernement à changer de pied, du moins verbalement.
La menace vient du choix des constructeurs automobiles Stellantis (ex-PSA) et surtout Renault, de réduire leurs volumes d'achats à l'entreprise jurassienne.
Le gouvernement, qui a alloué 11 milliards d'euros aux constructeurs automobiles dans le plan de relance, a pourtant les moyens de pression sur ces grandes entreprises, en particulier sur leur stratégie d'approvisionnement. À condition avoir la volonté politique de se confronter aux choix capitalistes des constructeurs.
La proposition régionale a le grand mérite de parer à l'urgence et d'éviter le couperet de la liquidation. De plus, elle initie un processus nouveau de relations économiques avec les entreprises, qui pose le principe de reconnaissance de l'intérêt économique local et régional. Il y a là un chemin social à explorer.
Mais pour assurer un avenir à MBF, ainsi qu'au secteur de la fonderie en France, qui est en train de disparaître, il y a besoin d'une politique industrielle nationale dans ce secteur. Or, le rapport Berger, qui sert de boussole au gouvernement, prévoit une délocalisation de 60% de la production dans les pays «à bas coût». L'argument des constructeurs et du gouvernement, selon lequel c'est la mutation vers le moteur électrique qui justifierait les abandons est infondé.
L'avenir de MBF Aluminium ne sera donc assuré qu'avec des engagements sur un plan de charge de la part des constructeurs, et la garantie que dans le partenariat public/privé, ce ne soient pas à nouveau les critères de course à la rentabilité du capital qui dominent. La grande conquête politique, celle qui pourra véritablement changer le modèle économique actuel, c'est d'obtenir que dans les décisions stratégiques des entreprises l'intérêt des salariés, des territoires et de l'environnement l'emporte sur celui des actionnaires.
Autant de changements nécessaires qui nous confortent dans la proposition portée par les communistes de BFC d'une conférence régionale permanente pour l'emploi, la formation et la transformation écologique réunissant salariés, entrepreneurs et élus, avec pour mission d'anticiper les besoins, orienter les aides publiques sur des critères d'emplois et d'environnement, sécuriser les parcours professionnels et mobiliser le crédit bancaire sur les projets utiles.
La liste Notre Région Par Cœur, conduite par Marie Guite Dufay, place l'emploi et les transitions écologiques au centre de son action. Le développement industriel est un axe fort de son programme, car « écologie et industrie, ça va ensemble » ! La réactivité aux situations d'urgence que chacun a pu constater montre qu'il ne s'agit pas d'un slogan de campagne. L'intérêt des Bourguignons et des Francs-Comtois est de poursuivre dans cette cette voie du volontarisme et de l'innovation sociale.
Pour le comité régional PCF de BFC
Evelyne Ternant, référente régionale