Résistance, oui mais laquelle ?

QUE FAIRE ? UNE AUTRE RÉPONSE...

Un ami m’a envoyé ce texte auquel j’adhère :

Il faut vivre, sortir, fréquenter les salles de spectacles, les restaurants, les parcs d’attractions, etc. Oui, mais que se passera-t-il si d’autres actions terroristes sont commises sur notre sol ? Est-ce que cette résistance « passive » persistera ? Est-ce que la peur ne l’emportera pas ? Ce matin, 500 kilomètres de bouchon dans Paris démontrent la crainte de la population de voir se commettre d’autres actions dans les transports en commun. Cette peur est réelle et légitime, elle n’a pas pour origine un fantasme mais une réalité.

Dans tous les problèmes, il y a des causes et des conséquences. Mettre une bougie à sa fenêtre, se rassembler dans la rue, vouloir montrer que l’on n’a pas peur c’est traiter les conséquences par un acte de résistance que je qualifierais de « passive » ou « molle ». Les salopards qui ont tué des hommes et des femmes n’en ont cure ! Alors que faire ?

Et les causes alors ? Les causes de cette situation : le terrorisme. Et si l’on parlait alors de résistance « active », de résistance « citoyenne ». Je ne parle pas de réaction excessive et j’exclue les armes. Je voudrais simplement que chacun comprenne qu’il peut apporter sa pierre à la lutte contre la barbarie par une participation active et citoyenne. Si l’on est capable dans certains quartiers de mettre en place le dispositif « voisins vigilants » pourquoi ne peut-on pas demander à toute la population de faire preuve de "patriotisme vigilant". Signaler les mouvements suspects, les comportements étranges, etc., puis adresser les informations à la gendarmerie ou à la police. À votre réflexion !

Commentaires

  • Alors on en serait là :

    Alors on en serait là : conduits à "signaler les mouvements suspects, les comportements étranges" à la police pour ne pas seulement fréquenter les concerts et les parcs d'attractions ? Ce serait là de la "résistance citoyenne" ?  Et l'auteur de ne "pas être excessif" en jugeant nécessaire de préciser (pour nous rassurer ?) qu'il "exclut les armes"… Entre ce "patriotisme vigilant" (qui suspecte et dénonce l'étrangeté) et l'hédonisme ordinaire, tout serait envisagé de la citoyenneté, de l'engagement, de la considération des causes et conséquences des crimes commis à Paris le 13 ? Quel renoncement ! 

     

  • Roland, ton commentaire n’est

    Roland, ton commentaire n'est pas très clair mais, connaissant ma gauche et mon extrême gauche comme ma poche, je m'attendais à ce type de réponse d'autoroute de la pensée bien pensante. Qui fait que la famille le Pen grimpe, grimpe, grimpe ! Certes, il faut se méfier de certaines dérives qui pourraient conduire à la délation. Que fais-tu si, dans l'appartement à côté de chez toi, tu notes des rassemblements réguliers d'hommes en treillis, que tu entends des chants nazis, et que tu vois faire des saluts nazis. Tu formes une milice et tu tapes dans le tas ? Tu pratiques le "ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre ?

    Que je sache, ni la police, ni la gendarmerie ne sont "gestapistes" et signaler des comportements qui peuvent, soyons clairs, laisser penser que des individus à la solde de Daech sont dans les parages, n'a rien de collaborationiste. Collabos, les parents qui signalent que leur enfant majeur se radicalise et envisage de partir en Syrie ? En ce qui me concerne, je ne traine pas un passé de culpabilité. Je suis l'héritière morale d'un papa qui est entré en résistance à l'âge de 17 ans, et qui, dans la foulée de cet engagement, s'est rangé aux côtés de ceux qui voulaient que l'Algérie, soit algérienne. Tu rajoutes à ça une bonne éducation de Libre pensée.

    Les délateurs continueront à l'être. Les citoyens responsables de leur sécurité, de celle des autres, de la sauvegarde des valeurs qui nous sauveront, devraient peut-être apprendre à penser différemment certains problèmes, et les questions on ne peut plus légitimes qui se posent.

    Si je repère des comportements suspects et, je te l'accorde, il faudrait que des critères d'évaluation aident à penser le problème, j'en parlerai à des amis de confiance. Et s'il le faut, je ferai un signalement à la police et à la gendarmerie. Que je sache, ni la police, ni la gendarmerie n'assassinent à tour de bras ! Daech, oui. Alors garder notre mode de vie, acheter des livres, boire un coup, continuer à aimer librement, c'est bien. Mais, ça n'arrêtera pas les balles. Dans mon premier billet Que faire ?  en attendant mieux, en attendant autre, ai-je écrit, j'ai acheté un livre. Il n'y a que dans les contes de fée que la balle se fiche dans le livre et pas dans ton coeur.

    Alors. Gardons et sauvegardons notre mode et notre art de vivre. Réfléchissons aux signaux qui peuvent nous alerter et, s'il le faut, prévenons la police ou la gendarmerie.

    En ce qui me concerne, et après l'attentat contre Charlie et contre l'épicerie casher, j'ai envoyé un courrier à mes ex collègues du CHRS où j'ai travaillé pendant 18 ans. Mon premier souvenir de signe de radicalisation date de Noel 2002. Bien d'autres incidents ont suivi, que nous n'avons pas su interpréter, ou dont nous n'avons pas voulu voir la gravité pour des raisons multiples et complexes. Il n'est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, ni pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    Tu peux aussi lire ou relire les autres billets que j'ai écrit après Charlie. Et si tu as des solutions concrètes, je suis intéressée.

    • Danièle, mes questions ne

      Danièle, mes questions ne sont pas claires, celà ne t'empêche pas de me disqualifier d'emblée : "pensée bien pensante". Où lis-tu des références à la gestapo, où je comparerais la police républicaine à la gestapo ? Où est-ce que je parle de collaboration ? Comment lis-tu dans mes propos un appel, implicite soupçonnes-tu peut être, à l'indifférence ? Faut-il que je m'explique sur le fait, l'évidence d'avoir à appeler la police quand un tiers est en danger par exemple ? Je peine à poursuivre… Affirmer que pour faire face aux menaces du terrorisme, de ce terrorisme se réclamant d'une version totalitaire de l'Islam, nous devrions au minimum continuer à acheter des livres et au maximum repérer et signaler les comportements suspects, c'est promouvoir une bien indigente notion de la citoyenneté. Le mot de culture n'est même pas écrit dans ce texte. Culture à proposer, partager, élaborer ensemble dans les familles, les quartiers populaires notamment. Le mot de politique est absent : compréhension des enjeux, des rapports de forces, des idées, des imaginaires mobilisés…  pour à la fois contrecarrer les replis, les dissensions fondées sur l'identité et les particularismes dans notre société, faire face à l'offensive néo-libérale qui défait le commun, aux exigences d'une oligarchie insatiable en même temps que fonder une espèrance qui ne soit pas hors de portée (je pense à Podemos en Espagne).
      C'est bien sûr de l'indifférence dont on crève. De l'abandon de nombre de nos concitoyens en périphérie. Si en plus on y cultive et institue le soupçon… 

      • Mieux vaut le dire et l

        Mieux vaut le dire et l'écrire, j'adhère AUSSI à ta réponse. Quant à la culture, je ne parle que de ça dans Factuel. ALAMUT. DERNIER CONVOI POUR BUCHENWALD… Et aujourd'hui, FRANCO LA MUERTE, avec un sous-titre à l'intérieur de la chronique, DAECH LA MORT.

  • Un extrait du blog de Barbara

    Un extrait du blog de Barbara Romagnan.

    "Je veux dire aussi ma reconnaissance et mon respect à toutes celles et ceux qui soignent, sauvent, protègent, enquêtent- parfois au péril de leur vie- suite à ces effroyables attaques mais aussi tout au long de l'année, car ils ont choisi d'en faire leur métier pour notre plus grand bénéfice à tous.

    Au lendemain de ces attentats, le 16 novembre, le Président de la République a présenté, devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, des mesures concrètes pour protéger notre pays et renforcer la lutte contre le terrorisme. Parmis celles-ci, il a annoncé la création de 5000 postes de policiers et gendarmes, de 2500 postes dans la justice et de 1000 postes de douaniers.

    Ces moyens humains contribuent à renforcer l'action de ces ministères et services qui jouent un rôle clef pour notre sécurité. Elles participent à compenser par ailleurs ls 12000 suppressions de postes qui avaient été décidées dans la police sous le quinquennat précédent."


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