Le SNUipp-FSU 25, syndicat majoritaire de la profession, appelle les professeurs des écoles du Doubs à se rassembler à 17h30 devant les inspections académiques de Besançon (DSDEN, 26 avenue de l'Observatoire), Monbéliard (rue Brossolette) et Pontarlier (école Vauthier).
Nous nous retrouverons au même endroit un an après les rassemblements organisés suite au suicide de Christine Renon, directrice d'école en Seine Saint Denis. Au même endroit dans tous les sens du terme car si le gouvernement a feint de s’émouvoir après avoir constaté les réactions provoquées au sein de la profession et l’impact médiatique de celles-ci, les bonnes paroles alors prononcées n’ont donné lieu à aucune évolution favorable concernant la mission de direction d'école. C’est même encore pire !
Une enquête du ministère à l’automne dernier dont le résultat a été sans équivoque, des groupes de travail réunis dans les départements après des réunions dans toutes les circonscriptions… Le message était unanime : les directrices et directeurs croulent sous la tâche ! Et cette année, au lieu d’enfin agir, le ministère relance une x-ième consultation par le biais de nouveaux groupes de travail. Clairement, il se moque de nous !
Les indispensables augmentation de temps de décharge, aide administrative, simplification des tâches, formation continue, reconnaissance financière ne pourront être décidées au sein des groupes de travail départementaux. Les besoins, nous les avons exprimés à de multiples reprises depuis les chantiers métiers en 2017 et rien n’a bougé !
Pourtant largement prévenu sur la situation des directrices et directeurs, le ministère les a abandonnés au moment du confinement. Sous couvert d’autonomie et de confiance, il les a laissés seuls dans la galère de la gestion tellement complexe des problématiques liées à la situation. Il les a délibérément placés en première ligne face à la colère des familles qu’il avait lui-même engendrée par le décalage entre ses discours médiatiques et la réalité des écoles.
Comment peut-il encore prôner la confiance ? Comment OSE-T-Il ?
La santé des équipes des écoles n’est guère meilleure. L’enseignement avec le masque oblige à forcer la voix alors que nous savons à quel point celle-ci est déjà mise à l’épreuve dans notre métier, particulièrement lorsque les effectifs sont chargés, lorsque nous avons à scolariser des élèves à besoins particuliers insuffisamment accompagnés, lorsque les effectifs dans nos classes gonflent encore du fait du manque de remplaçants ? Qui parmi les professeurs des écoles n’a pas ressenti de maux de tête ou de gorge dus au masque, ne s’est pas retrouvé dans l’obligation de retirer un moment le masque et se mettre ainsi en situation de désobéissance pour tenter de mener à bien sa mission d’enseignement ? Malgré ces circonstances particulières, rien n’a changé :
- rien de prévu pour le retour des élèves après un coupure de 6 mois parfois ponctuée d’événements traumatisants,
- pas d’augmentation des postes de RASED alors que les inégalités se sont creusées,
- aucune adaptation et aucune souplesse par rapport aux évaluations nationales CP/CE1 qui sont le comble du non-sens à cette rentrée,
- des effectifs très variables d’une école à une autre donc parfois surchargés en raison d’une carte scolaire complètement déséquilibrée à cause des injonctions ministérielles à visées électoraliste et médiatique,
- des convocations en formation pédagogique y compris en groupes de plus de 70 personnes,
- et bien sûr, toujours pas médecine du travail...
Les enseignants des écoles sont fiables, le gouvernement sait pouvoir compter sur elles et eux, sur leur conscience professionnelle. Mais le nombre de démissions et de demandes de ruptures conventionnelles devrait l’alerter sur le traitement fait à ces fonctionnaires.
Les conditions sont telles que les ruptures conventionnelles présentées comme un nouveau droit des fonctionnaires par la loi de transformation de la fonction publique ne sont pas mises en oeuvre. A cause du manque d'enseignants, on ne peut pas les laisser partir !
Pendant les 7 semaines à venir, l’Education Nationale organise des rendez-vous en « grandes pompes » : le Grenelle des professeurs, les États généraux du numérique, le colloque international sur l’enseignant du XXIe siècle, la nouvelle carte de l’Education prioritaire, etc.
Les enseignants se feront entendre partout en France et feront remonter à Paris leurs besoins et leurs revendications pour améliorer leurs conditions de travail.
Que le Ministère cesse son blabla et agisse enfin en prenant des mesures fortes en faveur de l’Education Nationale, de ses personnels et de l’égalité des chances pour tous les élèves !