Qu’apprend-on de nouveau du dernier rapport du GIEC sur le climat ? Pas grand- chose. Le dérèglement climatique continue. Les effets dévastateurs se font ressentir. L’avenir s’assombrit. Autant d’éléments qui sont connus depuis longtemps tout comme les causes de ce dérèglement. C’est sur la compréhension de l’être humain que ce rapport interroge le plus : alors que les mécanismes du réchauffement climatique anthropique sont compris depuis plus d’un demi-siècle, alors que l’on sait ce qui doit être fait pour l’arrêter, les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître, amplifiant la catastrophe à venir. L’état d’urgence climatique est là. Il est vital d’en prendre la mesure.
Une urgence vitale
Par où commencer ? Les fontes record de glaces au Groenland ? La Sibérie, le Canada, la Grèce, la Turquie, la Californie en feu ? Les pluies torrentielles en Allemagne, en Belgique et en Chine ? La famine à Madagascar ?
L’humanité se prend de plein fouet les premiers effets du dérèglement climatique qu’elle a causé. Or ces effets ne sont en aucun cas une surprise. Ils sont prévus, anticipés depuis des décennies par les scientifiques. Si l’on se retourne sur les 50 dernières années d’évolution du climat, deux constantes apparaissent :
Toutes les prévisions des climatologues se sont révélées justes.
Toutes les promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été bafouées.
En 2022, l’humanité battra un nouveau record d’émissions de gaz à effet de serre.
Le rapport du GIEC manque de mots pour alerter sur le danger d’extinction de l’espèce humaine. Tout simplement. Et pourtant, rien ne bouge.
Nous lever et agir
Face à ce danger existentiel, la mobilisation doit être immédiate, globale, totale. En 18 mois de pandémie du COVID 19, l’humanité a fait la preuve de sa capacité à se mobiliser, à financer la recherche scientifique, à modifier fondamentalement ses comportements afin de réduire cette menace sanitaire.
Face à un danger bien plus grand, notre mobilisation doit être aussi grande.
Les émissions de gaz à effet de serre sont d’abord une résultante des modes de vie et de consommation des pays les plus riches. Au niveau national et européen, tout doit être mis en œuvre pour réduire drastiquement l’empreinte carbone des Français et des Européens pour arriver à la neutralité carbone avant 2050.
L’état d’urgence climatique doit être déclaré afin que toutes les actions politiques soient guidées et évaluées à l’aune de leur impact sur la réduction des émissions et de l’empreinte carbone des Européens. Un système indépendant de mesure et d’évaluation de l’effet des politiques sur cette empreinte doit être mis en place et devenir contraignant. L’ensemble de la société doit être mobilisée dans ce but.
Pour Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement : « Depuis 30 ans, l’humanité, de COP en COP, de rapport du GIEC en rapport du GIEC se montre incapable de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, et suit la courbe du pire scénario climatique. C’est littéralement suicidaire. Nous devons refuser le destin qui nous est promis. Nous devons nous lever et agir, enfin, concrètement, pour réduire drastiquement nos émissions de carbone. Oui ce sera très difficile. Oui, il faudra changer radicalement nos modes de vie. Mais plus on attend, et plus ce sera difficile. Et le changement radical de nos modes de vie est inéluctable face au dérèglement climatique. La question n’est pas : doit-on changer nos modes de vie, mais bien souhaite-t-on piloter ce changement de la manière la plus socialement juste possible, ou attend-on de le subir dans toute sa violence ?
Faisons preuve d’ambition, de vision, de courage et aussi de créativité pour construire ce monde vivable. Pour nous. Pour nos enfants. C’est un impératif pour nos politiques et pour chaque citoyen et citoyenne. Ecoutons les scientifiques et agissons. »
Pour Gilles Benest, vice-Président, et toute l’équipe de FNE 25-90, « notre territoire a les moyens de la nécessaire évolution de nos pratiques ; iI doit en avoir la volonté ; iI en a la responsabilité. Les investissements à faire sont connus (ex : isolation des bâtiments publics et privés) comme ceux à ne pas faire (développer les infrastructures soutenant les modes de déplacements émetteurs de carbone). La demande citoyenne est là à laquelle il faut répondre ».