Quand un dimanche tombe un mercredi

En ouvrant mon agenda ce matin, je me suis arrêté sur la date : nous étions le mercredi 21 avril 2021, sans doute du redoublement des vingt et un. A part un briefing à 11h avec le responsable commercial, toute la colonne était blanche, ce qui allait me laisser le temps de finir deux ou trois choses que j'avais à terminer pour la fin de semaine

Je ne sais pas pourquoi je me suis rappelé du 21 avril 2002. Je me suis souviens qu'il faisait beau, que nous avions failli prendre le petit déjeuner sur la terrasse. Mais nous avions quand même ouvert la fenêtre. Ma compagne, qui s'était levée plus tôt que moi, était allée chercher du pain frais et des croissants, et, tout en mangeant, nous regardions les arbres dans le jardin, leurs feuilles nouvelles d'un vert vif se balançant doucement.

Pour midi, comme ma deuxième fille était partie chez une amie pour réviser, je me suis contenter de décongeler deux parts de blanquette et de cuire un peu de riz.

L’après midi, j'ai ratissé les feuilles mortes qui restaient encore sur la pelouse ; la voisine qui revenait de faire une petite balade est passée, je lui ai proposée de venir boire un verre à la maison. Nous avons vaguement discuté. Son mari et elle devaient partir la semaine suivante pour dix jours de vacances à l'Ile Maurice, il ne lui restait plus qu'un maillot de bain à acheter car celui de l'année dernière, avait-elle dit en minaudant, était trop grand maintenant. Elle demanda conseil à ma compagne qui fit semblant de lui donner son avis sur les tendances du moment.

Nous avons sorti le salon d'été, lavé la table, les chaises et les transats à grand eau, puis je suis sorti pour aller voir Bernard qui devait être en train de travailler sur sa vieille Audi. J'aime bien Bernard : dans son garage transformé en atelier, tout est impeccablement rangé, étiqueté, dépoussiéré. Du petit frigo qu'il a installé au bout de son établi, il a tiré deux bière que nous avons bues en déplorant une énième fois que les voitures de maintenant n'étaient que des amas de plastique à roulette, bourrés de circuits électroniques.

Lorsque je suis rentré, nous avons grignoté un morceau, avant de prendre une douche bien méritée et de nous installer au salon, avec un bon livre.

Ma fille a appelé vers 20H30. Elle a dit qu'il ne fallait pas l'attendre qu'elle reviendrait tard dans la nuit. J'ai senti au ton de sa voix qu'il y avait quelque chose qui la perturbait, je lui demandé si cela allait. Elle m'a juste répondu :

- t'inquiète pas pour moi, Papa, je vais bien. Je suis juste un peu en colère.

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