Après la grève intersyndicale du 26 janvier dernier, la FSU-SNES, FO et la CGT Éduc’action avaient sollicité une audience en urgence auprès du Recteur afin de tirer la sonnette d’alarme sur les difficultés dans lesquelles seront plongés les établissements du département si l’enveloppe allouée pour la préparation de rentrée 2021 n’est pas abondée. Mais à ce jour, et après 3 reports, toujours pas de nouvelle date pour cette rencontre.
Force est de constater qu’encore une fois la rentrée scolaire se prépare dans le déni total de la réalité du terrain. Les conditions de rentrée et d’enseignement qui s’annoncent sont très préoccupantes :
- Aucune prise en compte de la crise sanitaire dans l’apprentissage des élèves et des inégalités qu’elle a engendrées pendant le confinement, et qu’elle continue à engendrer au cours de cette année toujours marquée par la présence de la covid.
- Aucune prise en compte de la situation de crise économique qui frappe depuis des années notre département et le plonge chaque fois plus vers la grande pauvreté.
Qui peut encore affirmer que la crise sanitaire alliée à la pauvreté grandissante n’a pas de conséquences sur l’apprentissage des élèves et surtout sur les moins favorisés ? N’est-ce pas le moment d’investir dans l’Éducation et dans la Jeunesse afin de ne pas exclure davantage une partie des élèves ?
L’enveloppe allouée oblige le département à rendre 22 postes (15 en collège et 7 en lycée général et technologique) sur les 76 que rendra l’académie, c’est-à-dire que notre territoire supporte à lui seul 30% de ce tribut. Les pertes d’heures d’enseignements pour les lycées professionnels, conséquence des contre- réformes, mettent de plus en plus de formations en péril. Pour rappel, le Territoire de Belfort a déjà fermé 17 classes en l’espace de 2 ans ! Ainsi l’enveloppe allouée aux collèges et aux lycées de notre département éloigne l’École sa mission première : garantir la réussite des élèves et leur émancipation citoyenne.
Face à cette situation, face à ce qui est ressenti comme une injustice de traitement, nous sommes enclins à reprendre comme illustration du traitement subi par les établissements publics du département la morale de la fable de La Fontaine Les animaux malades de la peste (1678) :
« Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »
Nous interpellons une nouvelle fois M. le Recteur et demandons à être reçus instamment, de même que nous lui demandons de tout mettre en œuvre, y compris en sollicitant M. le Ministre afin qu’il donne aux personnels les moyens de travailler dans des conditions sereines, et qu’il garantisse en conséquence aux élèves du Territoire de Belfort des conditions d’apprentissage dignes d’un service public de qualité.