Pouvons-nous avoir confiance dans l’information qui nous est donnée par nos médias ?
En France « Si la presse est globalement libre et plutôt bien protégée par la loi, le paysage médiatique français est largement dominé par de grands groupes industriels dont les intérêts se trouvent dans d'autres secteurs. Cette situation entraîne des conflits qui font peser une menace sur l'indépendance éditoriale, et même sur la situation économique des médias » lit-on sur le site de reporter sans frontière. Le risque de conflits d’intérêts n’a jamais été aussi grand.
Si risque il y a, se révèle-t-il au grand jour ? Ou est-ce une crainte non fondée ?
Si ces riches personnes sont soucieuses des valeurs républicaines, si elles défendent la liberté de la presse et n’interviennent pas dans le choix des photos, dans la ligne éditoriale, si aucune censure, ou autocensure n’existe, alors notre démocratie n’a rien à craindre. Ces bienfaiteurs qui investissent dans la presse n’auraient d’autres buts que de préserver ce « bien commun » comme l’affirme Xavier Niel, multimilliardaire, 9e fortune de France, qui a racheté en 2010 le groupe Le Monde. Le ruissellement de l’argent trouverait ici sa pleine justification. Pouvons nous le justifier ?
Malheureusement non.
Nous avons au contraire des faits qui tendent à prouver que la liberté de la presse est toute relative voire fortement influencée, lorsqu’elle est sous le joug de ceux qui la possèdent. Par exemple, Vincent Bolloré n’a jamais caché son intention de peser sur les contenus éditoriaux des médias : « c’est celui qui paie qui décide (Le Point, ici) ». Ceci à conduit à la déprogrammation d’une enquête sur le Crédit Mutuel dirigé un ami de M. Bolloré, à la suppression de “Zapping” et de l’émission “Spécial Investigation” sur Canal+
Cette négation de la démocratie, consacrée par la formule « je paie donc je décide », cette conception ploutocrate serait-elle au service de l’intérêt de tous ?
Malheureusement non.
Il y a tout juste un an, « la chaîne de télévision Canal +, dont Vincent Bolloré est actionnaire à travers le groupe Vivendi, a été soupçonnée de faire sur son antenne la promotion du Togo, où le groupe Bolloré a réalisé d’importants investissements (Reporter sans frontière). » Le groupe a entamé une vingtaine de procédures judiciaires contre les médias. Depuis, « Le patron de Vivendi continue de multiplier les poursuites judiciaires contre les journalistes qui enquêtent sur ses entreprises ou sur lui (Télérama, ici). » Dernièrement contre Nicolas Vescovacci, coauteur avec Jean-Pierre Canet du livre “Vincent tout-puissant”.
Face à ces abus, ne devrions-nous pas nous en émouvoir auprès de nos représentants politiques, garant des valeurs républicaines, des lois, des lois sur la liberté de la presse ?
La presse doit rester indépendante. Si on veut une presse libre, il faudra que le lecteur accepte d’en payer le prix à sa juste valeur. Nous devons nous en préoccuper et soutenir les journaux qui permettent aux journalistes d'exercer leur métier avec l'éthique indispensable attachée à cette profession. Soutenons la presse indépendante en s'abonnant. Et pourquoi ne pas commencer par un journal local comme Factuel par exemple !