Pour comprendre, j’ai déposé plainte contre X

J’ai donc déposé plainte contre X pour abstention volontaire de prendre des mesures visant à combattre un sinistre auprès du procureur de la République de Besançon.

Comme annoncé dans ma précédente chronique, j’ai déposé plainte. Personne n’a souhaité cette pandémie. Le pouvoir n’est pas responsables de l’apparition du virus et sont certainement aussi bouleversés que peut l’être chacun et chacune d’entre nous du drame en cours. Néanmoins, ils ont la responsabilité de faire au mieux, en fonction des informations et des moyens dont ils disposent pour protéger la population.

Or, au regard, d’une part des informations auxquelles on peut avoir accès aujourd’hui, d’autre part de la façon dont cela a été géré dans d’autres pays – comme notre voisine l’Allemagne –, on est en droit d’avoir quelques doutes sur le fait que cela a été fait au mieux. L’autre problème, c’est l'impression qu’au drame vécu par beaucoup et aux propos contradictoires tenus par des membres du gouvernement, s’ajoutent des mensonges sur la situation (opportunité du port des masques, stocks disponibles, préparation du pays, etc.).

J’ai donc déposé plainte pour abstention volontaire de prendre des mesures visant à combattre un sinistre. Pour cela deux possibilités : la Cour de Justice de la République (CJR) ou la plainte contre X devant le procureur de la République, pour moi celui de Besançon. Voici pourquoi j’ai choisi la plainte contre X et non la CJR.

La CJR est une juridiction (un tribunal) qui va juger des infractions commises par des ministres pendant qu’ils sont ministres. Or, on ne sait pas si les décisions, prises ou non, sont seulement le fait de ministres ou si des hauts fonctionnaires sont également concernés. Par ailleurs, je me refuse à jeter des noms en pâture parce que, justement, je ne sais pas. De plus, le sujet est plutôt le « comment ? » et « pourquoi ? » que le « qui ? », parce que ce qui importe c’est de comprendre ce qui a pu se passer pour s’en prémunir le mieux possible lors d’une prochaine – très probable – pandémie. Et quand on ne nomme pas, on fait ce qu’on appelle une plainte contre X et on a l’obligation de la déposer devant le procureur de la République.

L’autre raison c’est que la CJR qui aurait dû disparaitre (engagement de François Hollande, puis d’Emmanuel Macron, non tenu dans les deux cas) est un organe composé de juges mais aussi de politiques qui pourraient chercher à se protéger eux-mêmes. Pour cela, ils pourraient décider de ne même pas faire d’enquête. Devant le procureur de la République on peut à priori espérer davantage qu’une enquête soit ouverte et apprendre ce qui s’est passé. Car pour comprendre nous avons besoin que la justice fasse la lumière sur ce qui s’est passé, en toute indépendance.

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