Plus de coiffeuse à l’EHPAD d’Avanne

Collectif Nos Proches en EHPAD F-C

A l'EHPAD d'Avanne, il y a bientôt 20 ans qu'un directeur humaniste créait des prestations internes pour le bien être et la dignité des personnes âgées résidentes. Les nouveaux managers publics qui lui ont succédé viennent d'effacer tout cela, en supprimant le service coiffure. Sans attention pour celles et ceux dont ils devraient prendre soin.

Prendre rendez- vous avec elle, venir sans aide, ou bien poussé par elle en fauteuil roulant jusqu'au salon, la rencontre avec la coiffeuse est une petite fête. Ici, à l'inverse d'un salon classique, certains
« coiffés » tournent le dos au miroir pour les protéger d'éventuelles émotions violentes. La coiffeuse connaît bien son métier.

Depuis le 1er octobre, Jean, Marie-France, Gérard et les plus de 250 résidents du Centre Jacques Weinman ont été abandonnés par leur coiffeuse. Elle n'y est pour rien : son poste a été supprimé !
« Unilatéralement » disent les dirigeants, en bons petits soldats du management public moderne. Nouvelle affectation : la blanchisserie...

 

I l y a un an, le conseil de surveillance de l'EHPAD avait invalidé la même tentative. Personne n'a connaissance d'un événement nouveau qui remettrait en cause cette décision. Sauf qu'aujourd'hui, le même conseil n'a pas été consulté, pas plus d'ailleurs que les autres instances réglementaires de la fonction publique hospitalière (FPH). Mieux, les contrats de séjour auxquels la prestation est attachée seraient dénoncés.

 

Nous ne connaissons toujours pas le vrai motif de cette atteinte à la dignité de nos proches. Ni pourquoi on s'attaque à une des rares interventions non médicamenteuses, si précieuse au soin qui survit au Centre Jacques Weinman.

Nous avons seulement connaissance de trois prétextes fallacieux : un mensonge, un enfumage et une absurdité :

  • Mensonge : depuis début août, la direction répète à l'envi que la prestation serait gratuite. Or sauf à être atteint de sérieux troubles cognitifs, on peut lire au § 5.6 du contrat de séjour que : « La prestation coiffure est assurée par un agent de l'établissement. La prestation est comprise dans le prix de journée ». Nous payons chaque mois.
  • Enfumage : La prestation serait illégale. Voilà plus de dix sept ans que l'EHPAD abriterait une travailleuse clandestine à l'insu des autorités de contrôle ! En fait, la réglementation prévoit des prestations obligatoires pour les EHPAD. Mais elle n'interdit nullement d'initier d'autres prestations.
  • Absurdité : la prestation coiffure à Avanne créerait une inégalité avec les autres EHPAD promis à une direction commune en 2022. D'une part, les usagers d'Avanne paient une prestation contractuelle. Il y a bien égalité de traitement : on paie un service interne qui existe. Ailleurs on ne le paie pas parce qu'il n'existe pas, ou sous une autre forme. En fait, Avanne devrait être le modèle généralisé : la mutualisation du service inclus dans le contrat offre un accès égal à tous. On est coiffé selon ses besoins et pas selon ses moyens. Si on suit la logique alternative proposée avancée ; visant à niveler par le bas ; faudra-t-il raser le parc d'Avanne et supprimer le parking au prétexte que Bellevaux n'en a pas ?

Enfin si on déduit la contribution des résidents, la charge résiduelle pour la collectivité est inférieure à 1,2/1000 du budget de l'EHPAD. Soit une incidence marginale sur les comptes et des effets délétères incommensurables chez les résidents !

Alors que le COVID a lourdement affecté bon nombre de résidents et de familles ; alors que les EHPAD manquent cruellement de personnels et que beaucoup les quittent, il est inacceptable que des emplois infiniment utiles soient supprimés et que des services qui ont toute leur utilité soient eux aussi supprimés.
nosprochesenehpad@laposte.net

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