Pierre Rabhi : Que le capitalisme vert meurre avec lui !

Pierre Rabhi est mort, les médias dominants et les gauchistes font l’éloge de ce gourou qui a fortement influencé les milieux militants, surtout chez les écologistes divers et variés. L’idéologie de Pierre Rabhi reposait sur un mélange de spiritualité et de naturalisme très dangereux, laissant la porte ouverte au capitalisme, au confusionnisme, au complotisme et surtout au fascisme. Mais comme tout mouvement d’extrême droite qui se respecte, lorsque son chef meurt, le mouvement meurt avec lui. Espérons que se soit vraiment le cas avec l’homophobe et faux gentil Pierre Rabhi dont les adorateurs sont dans des partis écologistes et non à l’extrême droite.

Pour en finir avec les mascarades politiques bourgeoises, je fais ma part !

Cependant la légende amérindienne que les « colibris » répètent en boucle est incomplète. Pierre Rabhi « oubliait » de raconter la fin de la légende qui se concluait par une mort d’épuisement du petit colibri et un incendie non éteint. En bref cette légende amérindienne nous dit que sans travail collectif, les efforts individuels sont inutiles face au réchauffement climatique global de la machine capitaliste.

Pierre Rabhi « oubliait » beaucoup d’éléments quand il développait ses idées, par exemple comment se payer une terre agricole quand on a pas d’argent ?

Cet homme appelait à la sobriété et à la résilience alors qu’il touchait entre 7000 et 10 000 euros par mois, faisant de lui un sous-bourgeois.

Pierre Rabhi a surtout modernisé les idées de son maître Gustave Thibon, un intellectuel d’extrême droite qui a fortement participé au « Chantiers de la jeunesse française » en 1942 (une organisation paramilitaire vichyste).

En bref, les bases de la pensée de Pierre Rabhi sont pétainistes et réactionnaires.

Il était homophobe et sexiste aussi mais visiblement ça ne gêne pas les représentants politiques de gauche ni tous ces médias dominants : Huffington post, France 3, LCI, Sciences et avenir, La dépêche, Le Monde, France info, Le journal du dimanche, Le dauphiné libéré, Good planet mag, 20 minutes…(liste non exhaustive)

(Petit message au passage pour les pigistes du journal Le Monde et Médiapart. J’ai bien compris que vous me lisiez et vous inspiriez fortement de mes textes.

Pourquoi ne pas rejoindre l’anarchie plutôt que de me copier pour en faire une sauce bourgeoise gauchiste et défaitiste ?)

En mars 2021, je couvrais une manifestation pour le climat à Montbéliard, j’ai été très surpris par le discours bizarre d’un représentant de Génération Écologie, il avait cité explicitement Pierre Rabhi. Ce même parti écolo a tenu des propos d’extrême droite récemment sur un pseudo-média de droite (Toutmontbéliard.com)1.

J’étais aussi très perplexe par le décalage de mentalité des classes populaires composant ces manifs avec le discours officiel tenu par les politiciens écologistes.

Pour fêter la mort de Pierre Rabhi, je sors ce texte que je n’avais pas publié à l’époque pour des raisons dont je ne me souviens plus en fait. Je crois que j’étais énervé contre les écolos et je ne voulais pas pourrir cette manif hétéroclite.

Mais malheureusement, l’écologie bourgeoise et élitiste prend vraiment beaucoup trop de place2 et de pouvoir autoritaire, le vert devient rapidement bleu turquoise.

Que le capitalisme vert et l’écologie bleu turquoise meurent avec Pierre Rabhi !

Montbéliard : manifestation hétéroclite face à l’urgence climatique

Malgré les restrictions sanitaires et le décalage horaire, environs 250 personnes se sont réunies à Montbéliard dimanche 28 mars à 10h et ont défilé du Port de Plaisance jusqu’à la gare.

Nommée « Marche pour une vraie loi climat » par le collectif organisateur, cette manifestation écologiste s’est déroulée dans une ambiance bon enfant et tenait à dénoncer l’imposture de la Convention Citoyenne pour le Climat.

Le collectif organisateur « Citoyen pour le climat » est un mouvement national et aussi un collectif local Nord Franche-Comté qui part de l’initiative de quelques individus.

Un cadre idyllique pour une manifestation, c’est assez rare pour être souligné. Accompagné du soleil et de températures agréables, le rassemblement était prévu au Port de plaisance de Montbéliard, à l’intersection de deux parcs populaires (le prés la Rose et l’île en mouvement).

Le cortège était composé de manifestant.es divers et varié.es, rassemblé.es autour de la conscience écologiste.

Des enfants et des retraités, des étudiants et des professeurs, des militants et des individu.es non politisé.es, ce cortège était révélateur de la préoccupation collective et globale des français.es face à l’urgence climatique.

L’une des organisatrices (Europe Ecologie Les Verts) nous dit :« Les gens viennent dans cette manif car ils ont envie de vivre bien,et ils veulent le dire, tout simplement »

Pourtant les jeunes que nous avons interrogés connaissent parfaitement le sujet de cette convention citoyenne, à l’image de Neven, étudiant à Montbéliard : « Je suis contre cette loi climat actuelle, j’en veux une beaucoup plus ambitieuses. 149 propositions devaient être proposés sans filtre à l’assemblée nationale pour répondre au mouvement des Gilets Jaunes. 3 propositions ont immédiatement été passés à la trappe. Joker ! Le gouvernement n’a pas tenu ses promesses. »

Ou encore cet étudiant à Belfort : « je suis ici pour dénoncer la loi climat qui est une hérésie », « le réchauffement climatique, c’est le plus gros défis pour l’humanité à l’heure actuelle, et les chefs d’État n’assument pas ».

Simon, professeur à Belfort veut « amener le gouvernement à assumer ce qu’il a promis à tous les français au travers de ces 150 citoyens ». Il en profite pour faire signer une pétition pragmatique, qui demande aux industries une durée légale de conformité de 7ans (durée d’utilisation) pour les objets que nous produisons, au lieu de 2 ans aujourd’hui. Une manière de mettre des bâtons dans les roues de l’obsolescence programmée.

2 enseignantes de Montbéliard sont présentes pour dénoncer la situation environnementale globale : « On court à la catastrophe et le gouvernement ne fait rien. Une grande partie de l’opinion public n’est pas concerné. Il faut des manifestations comme celle la pour alerter. Le climat est le résultat de toute les activités irraisonnées de l’humanité. »

Anna, une « citoyenne écologiste » (représentante de Europe Écologie Les Verts à Montbéliard), met en avant la présence des nombreuses.x étudiant.es dans le cortège : « Les jeunes étaient devant, ils marchaient vite et fort, ils attendent que l’État fasse pareil. »

Etienne, un des organisateurs de la marche, actif dans le Collectif « Du champs à l’assiette » (installation de maraîchers bio), référent de Génération Écologie dans le Nord Franche-Comté et adepte de Pierre Rabhii décrit plus précisément : « il y a des partis, des syndicalistes, des militants d’alternatiba, des jeunes de l’université. Il n’y a jamais eu autant de jeunes ! »

« Tous ensemble, nous pouvons changer les choses » est le slogan que les organisateurs de cette marche ont voulu faire passer, et il se ressent dans la diversité de celles et ceux qui composaient cette marche.

Écologie sociale

Au delà de l’enjeu purement environnemental, il est frappant de constater que les préoccupations sociales sont très présentes dans le discours de ces différents types d’écologistes.

A l’image des Gilets Jaunes qui connaissaient bien leur sujet. En plus de nous avoir énuméré bon nombre d’aberrations environnementales de notre société de consommation, un membre des Gilets Jaunes ajoute : « la transition écologique est possible mais il ne faudra pas compter sur le capitalisme, c’est la nature qui va remettre l’Homme dans le droit chemin. »

Un autre GJ ajoute « tout est liés : la consommation, l’obsolescence programmée, le réchauffement climatique et l’exploitation des Hommes ».

Alex de Belfort, bénévole dans deux associations étudiantes, nous dit : «« L’écologie va forcément avec la justice sociale, ce sont les plus précaires qui vont subir en premier le réchauffement climatique. Si il n’y a pas de justice sociale, il n’y aura pas de cohésion sociale permettant d’agir collectivement. Les initiatives individuelles ne suffisent pas. Je m’attendais pas à ce qu’on soit aussi nombreux à Montbéliard, on sent que ça bouge ».

Ou encore, cette mère de famille et conseillère municipale à Audincourt qui allie concrètement l’éducation des enfants, la vie associative de quartier et l’écologie dans sa vie de tous les jours. « Il faut écouter ce que les gens ont à dire avant de prendre des décisions écologiques qui se répercutent sur notre quotidien».

Pour les syndicalistes, la lutte des classes et le combat écologiste sont voués à converger. En témoigne leur présence discrète et la volonté de « laisser la parole aux jeunes ».

Simon de Belfort explique «les précaires subissent le plus l’obsolescence programmée. Un changement dans notre production, et donc notre consommation, se répercuterait directement sur le budget des ménages. » Il ajoute « les personnes qui sont pauvres achètent les produits de moins bonne qualité, le pouvoir d’achat se perd dans des objets à renouveler régulièrement. Tous les ans vous avez des objets qui tombent en panne. »

L’une des membres du collectif organisateur donne des solutions concrètes : « les propriétaires doivent isoler thermiquement leurs appartements, cela allégerait le budget énergétique des locataires tout en réduisant leur impact écologique. »

« Et faut arrêter de nous faire passer pour des bobos » nous lance une manifestante belfortaine, d’un ton sympathique et déterminé, « on en a marre de ce cliché : écolos=bobos ».

Transition écologique et capitalisme vert

Le courant de pensée du capitalisme vert était représenté dans la marche et au sein même du collectif organisateur. C’est cette tendance qui est la plus souvent relayée dans les médias, le discours social y est beaucoup moins présent.

Une des organisatrices de la marche avance que « L’économie et l’écologie ne doivent pas être opposées. »

Etienne (Génération Écologie) confirme : « On nous colle l’étiquette d’écologie punitive ! Nous ne sommes pas opposés à l’emploi. Il faut réindustrialiser le Pays de Montbéliard mais en fabriquant des voitures moins lourdes, moins énergivores. Il y a des solutions comme les voitures à hydrogène par exemple. »

Anna (Europe Écologie les Verts), nous explique que le système capitaliste peut être modéré : « Mon téléphone par exemple, j’ai envoyé de l’argent aux Pays Bas en 2013, pour créer le premier téléphone équitable. J’ai fait quelque chose qui est un peu du capitalisme, cette entreprise a accumulé des moyens financiers mais les a utilisés à bon escient. Capitaliser des moyens pour un but vertueux, ben c’est intéressant ! »

Les 2 enseignantes de Montbéliard divergent sur ce point : « Si le capitalisme trouve son intérêt, la transition écologique est possible. Il est possible de faire de l’argent en prenant soin de la planète » nous dit la première. Sa collègue n’est pas d’accord et rétorque « je n’y crois pas, mais une révolution n’est pas possible non plus, je ne suis pas très optimiste pour l’avenir. »

Loral Aitken, spécialiste des mascarades bourgeoises

1 https://dijoncter.info/aire-urbaine-violences-etatiques-politiques-et-mediatiques-ca-recommence-3199

2 https://www.factuel.info/blog/triez-vos-dechets-bande-de-sales-pauvres-2

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