A l’occasion de la réunion décentralisée du Bureau Confédéral de la CGT, en Bourgogne Franche-Comté, Philippe Martinez (Secrétaire Général) et Catherine Perret (membre du Bureau confédéral) viendront à la rencontre de salarié-es d’entreprises jurassiennes.
Ce rendez-vous se tiendra en deux temps, l’un, le matin à Perrigny (Bassin de Lons le Saunier), l’autre, l’après-midi à Damparis (Bassin de Dole).
Les deux entreprises visitées font l’objet de menaces importantes sur l’emploi.
SKF (sous-traitant aéronautique)
Il a été annoncé ce mardi aux élus du personnel, la mise en place d’un PSE avec la suppression de 110 emplois, alors que le groupe a engrangé 81 millions de bénéfices sur les six derniers exercices. Même si sur 2020 et 2021 les résultats étaient à zéro euro, cela représenterait une moyenne de dix millions d’euros de bénéfices par an sur la période 2014-2021. Dans ces conditions, ces suppressions de postes et des remises en causes de conquis de hautes luttes ne sont pas acceptables d’autant plus que SKF peut avoir recours à l’APLD pour faire chômer les salariés en attendant que le travail revienne à un niveau acceptable. Cela permettrait d’éviter des drames sociaux pour les familles et de conserver les savoir-faire au sein de l’entreprise.
Jacob Delafon (céramique sanitaire)
La direction a annoncé en CSE Central, en date du 3 septembre, sa décision de chercher un repreneur pour le site de Damparis.
Ce n’est pas sérieux que de vouloir faire croire en cette fable.
Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage : c’est la stratégie du Groupe Kohler qui affirme que l’usine de Damparis n’est pas rentable. C’est faire fi du fait que c’est là que sont mis au point les produits pour être mis sur une production à échelle industrielle. Il n’est effectivement pas possible d’avoir la même rentabilité entre un produit en phase de développement et un produit dont le procès de fabrication est finalisé.
Quand le groupe Kohler a racheté Jacob Delafon en 1986, il a acheté la marque et si aujourd’hui il s’engage sur la fermeture de l’usine de Damparis, c’est pour profiter de son excellente image plus que centenaire.
D’autres entreprises du département ne sont pas épargnées, comme Lamy à Morez (60 suppressions d’emplois dont 30 dans le Jura), C&K à Dole (45 postes supprimés), MBF à Saint-Claude qui voit de lourdes menaces peser sur les salarié-es, LMT Belin à Lavancia dont la fermeture est imminente( plus de 100 salarié-es seront licencié-es), Curtil à Saint-Claude avec un chantage à l’emploi qui a amené à ce que les salarié-es acceptent des baisses de salaire, quelques craintes aussi du côté de Diager Industrie à Poligny.
Ces situations ne sont bien entendu pas sans impact sur le travail partiel, intérimaire et la sous-traitance.
La CGT a des propositions et entend les faire connaitre pour que nos emplois, nos industries, la culture, les acquis sociaux et salaires soient pérennisés et améliorés dans un environnement sain.
La CGT le réaffirme : pour sortir de la crise économique consécutive à la crise sanitaire, la priorité c’est l’emploi. Il n’est pas acceptable de voir se multiplier les plans de licenciements massifs (comme ici dans le Jura), déguisés sous des termes de novlangue tels « qu’accords de performance collective » ou « plan de sauvegarde de l’emploi » et, ce, alors que les entreprises bénéficient d’aides de l’État financées par des exonérations de cotisations qui creusent un peu plus les déficits sociaux. Encore une fois, ce sont les travailleur-euses (particulièrement les « salarié-es premier-ières de corvée » durant la crise sanitaire) qui vont faire les frais de choix désastreux du gouvernement.
Pour la CGT, les solutions pour sortir de la crise, sont :
▪ de permettre à toutes et tous d’avoir un bon emploi et de pouvoir travailler mieux et non pas plus et plus longtemps ;
▪ de partager le travail avec la réduction hebdomadaire à 32 heures pour toutes et tous ;
▪ des augmentations de salaires et, ainsi, plus de cotisations sociales attachées au salaire pour la sécurité sociale et les retraites.
Il est donc urgent que les salarié-es n’attendent pas que le couperet tombe et se mobilisent, notamment à l’occasion de la journée nationale d’action de ce 17 septembre.