Pas d’argent public pour les concours de miss

L'association Osez le féminisme Jura nous adresse ce communiqué expliquant pourquoi elle s'oppose au concours régional Miss France à Dole : « combien de temps encore va-t-on assister à ces spectacles où l’on expose les femmes comme des bêtes à concours ? »

Dimanche 23 octobre 2016 pour la première fois, Dole reçoit le comité "Miss France" pour l'élection de la nouvelle miss Franche-Comté qui représentera la région lors du concours national 2017.

Pourquoi sommes-nous opposé.e.s à ces concours ? Parce que les messages qu’ils adressent aux jeunes filles, aux femmes et à la société en général sont ceux-ci :

Les femmes sont d’abord un corps, soumis au jugement masculin - désirable ou non, un objet de désir, dont le rôle principal est de séduire. Les critères de sélection des participantes sont très subjectifs, essentiellement liés au physique : mesurer au moins 1.70m, avoir une jolie silhouette, être dans des normes de beauté stéréotypée, être jeune, célibataire, ne pas avoir été mariée ou pacsée et ne pas avoir d'enfant, etc…

Quid de celles et elles sont nombreuses, qui n’entrent pas dans ce moule ?

Combien de temps encore va-t-on assister à ces spectacles où l’on expose les femmes comme des bêtes à concours, des objets à contempler ?

Combien de temps encore va-t-on accepter de voir un public lambda jauger, commenter, juger avec mépris des corps féminins dont la seule valeur dans ce contexte, est la plastique ?

En 2016, ne serait-il pas temps d’abandonner ces concours qui confortent le sexisme ordinaire et de s’approprier d’autres valeurs plus progressistes ?

Nous dénonçons par ailleurs le soutien direct ou indirect apporté à ces concours par certaines instances publiques par le biais de subventions, d’aide logistique, communication. Les miss accompagnent maintenant la plupart des manifestations de Dole et ses environs : cirques et fanfares, forum des associations, week-end du chat perché, salon Made in Jura etc. Nos élus semblent apprécier la présence de ces jeunes femmes à leurs cotés ; lesquelles leur servent alors de caution décorative.

Militant-e-s mais aussi citoyen-ne-s et contribuables nous acquittant du paiement de nos impôts locaux, nous refusons que les deniers publics servent à financer les concours de miss qui alimentent les stéréotypes sexistes et de ce fait, accentuent les inégalités femmes – hommes.

« L’argent public doit non seulement ne pas conforter les stéréotypes de sexe mais au contraire constituer un levier pour agir contre ces derniers », suggère le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes.

Nous invitons les élu.e.s de notre territoire à s’inspirer de ces recommandations.

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