« Nous n’y arrivons plus ! », l’association Solmiré tire la sonnette d’alarme

Le 16 mars, le 24 mars et le 25 mars, l’association Solmiré a contacté le 115 afin de l'alerter sur la situation de trois mineurs à la rue de 15 à 16 ans rencontrés à Besançon. Ces appels à l’aide sont restés sans réponse. Ou plutôt sans réponse positive, les interlocuteurs du dispositif d’hébergement d’urgence nous indiquant par téléphone que leurs consignes hiérarchiques ne leur permettaient pas de proposer de solutions d'hébergement d'urgence à ces adolescents.

La Préfecture et le 115, en charge de l’hébergement des adultes sans abri, les considèrent comme mineurs et justifient ainsi leur refus d’hébergement…

Le Département, en charge de la Protection de l'Enfance en danger, les considère comme majeurs et justifie ainsi son refus de prise en charge.

La mairie de Besançon, par l'intermédiaire de ses services sociaux, se dit démunie, sans solution à leur proposer.  

Ni mineurs, ni majeurs, ces jeunes n’ont ainsi de place nulle part si ce n’est sur le pavé… 

Alors que leur jeune âge devrait constituer un critère supplémentaire dans la prise en compte de leur vulnérabilité, cela leur ferme au contraire l'accès à toute possibilité d’hébergement.

Le dernier bilan d’activité du SIAO, opérateur du 115, indique que « les mineurs sont systématiquement orientés vers les services adéquats »… En réalité, aucune orientation ne leur est proposée et les différents acteurs institutionnels se renvoient dos à dos la responsabilité de la prise en charge de ces jeunes qui, par ce mécanisme, sont condamnés à l’errance.

La situation n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, l’association bénévole Solmiré côtoie ces adolescents et met en œuvre pour ceux qu’elle rencontre des solutions solidaires d’hébergement et d’accompagnement. Ces solutions sont faites de débrouille et de dépannages, souvent au jour le jour ou à la petite semaine… 

Grâce au précieux soutien de ses hébergeurs solidaires, l’association peut parallèlement  entamer  des démarches judiciaires et arrive bien souvent à faire reconnaître la minorité de ces jeunes, obligeant ainsi le Département à les prendre en charge durablement.

Aujourd'hui, Solmiré tire la sonnette d'alarme : "Si la situation de ces jeunes est loin d’être sans issue, le constat est fait de notre impossibilité à pallier plus longtemps les dysfonctionnements des pouvoirs publics. Nous n’y arrivons plus ! "

Pourtant, des solutions sont possibles. Dans certains départements, conformément aux recommandations du Défenseur des Droits,  le 115 héberge les adolescents dès lors que leur minorité est contestée. Dans certaines villes comme Toulouse, la municipalité finance un lieu d’hébergement qui leur est spécifiquement destiné…

Ici et aujourd’hui, l’association Solmiré  demande à l’État, au Département du Doubs et à la municipalité de Besançon de prendre leurs responsabilités et de trouver de toute urgence une solution à ces trois jeunes en détresse, comme à ceux qui suivront ! 

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