Non, Mme Secrétant, On ne « remet pas les pendules à l’heure » à coup de poncifs …

Aujourd'hui, Filou redevient Philippe qui très est énervé par la lecture du texte de Mme Secrétant. Non madame Secrétant, vous ne pouvez "remettre les pendules à l'heure" avec autant d'approximations et avec ce texte très orienté.

D'abord, Trop c'est trop! Entendus sur les ondes ces derniers jours :

"Les manifestants sont les complices des terroristes car les policiers n'ont plus le temps de faire leur travail anti-terroriste" (un syndicaliste policier).

"Une extrême gauche ultra-violente" (un député de droite). Associer la violence à un courant politique, et vous tombez dans le piège !! On entend aussi souvent dire "NOUS allons de l'avant, NOUS sommes la modernité, ILS vivent dans le passé, ILS ne comprennent pas la modernité". Quelle bonne blague, lol, au foot on disait : 'ILS ont perdu, ON a gagné".

Madame Secrétant permettez moi de revenir sur certains de vos écrits :

- l'affiche CGT : à l'instant Bernard Thibaut (ancien secrétaire général de la CGT) interrogé à la radio, se demande pourquoi le ministère de l'intérieur a fait autant de publicité à cette affiche en plein congrès CGT à Marseille !

Bon, ne cédons pas à la théorie des complots … mais la violence policière ça existe ! Elle est à la fois : (i) le fait d'individus isolés qui seront punis (par exemple le policier qui a frappé un lycéen de 15 ans devant le lycée Bergson sera jugé), (ii) un manque certain de formation pour pouvoir faire face intelligemment à certaines situations, (iii) une chaîne de commandements pour le moins incompréhensible (sic!), et (iv) certainement, en 2015 et 2016, une fatigue, un ras-le-bol des forces de l'ordre qui semblent surmenées (c'est pas la CGT qui donne les ordres, c'est pas la CGT qui a diminué les effectifs !!).

Faut-il rappeler ici, la mort de Rémi Fraisse, un manifestant rennais qui perd un œil, un manifestant nantais blessé à la tempe … Même ici, à Besançon, le 24 mars, l'arrestation violente du syndicaliste étudiant a choqué les témoins puisque le jeune homme se rendait à l'Hôtel de Police après accord avec des policiers. Incompréhensible ! Des ordres ?

Je ne veux pas passer sous silence l'extrême violence de certains voyous qui se cachent dans les manifestations. Je ne parle pas des bousculades qui font "un peu" partie du jeu (les policiers sont normalement formés pour faire face aux manifestants, avec usage proportionné de la force). Je parle bien sûr, des individus qui veulent se battre avec les flics, voire "fumer un flic" pour reprendre l'expression d'un fonctionnaire de police qui a bien failli y passer. L'incendie de la voiture de police ce mercredi 18 mai est scandaleuse et criminelle. Les auteurs des faits ont été arrêtés, la justice fera son travail.

Mais écrire, chère Madame Secrétant, je vous cite "Et j’espère de tout mon cœur que les auteurs de cette ignominie (Faire du poulet rôti, ça a été écrit !) ne sont pas des camarades cégétistes qui se seraient engouffrés dans cette porte ouverte qu’est cette affiche idiote et potentiellement criminelle." C'est d'une bêtise sans nom ! Amalgame quand tu nous tiens !!

Moi, j'espère, de tout mon cœur, qu'ils ne sont pas belges, sinon cela voudrait dire que la Belgique nous déclare la guerre!

Moi, j'espère, de tout mon cœur, qu'il ne sont pas noirs. Serait-ce une vengeance pour les siècles d'esclavage ! (et y'aurait de quoi!)

En tout cas, de tout mon cœur, ce ne sont pas des manifestants agriculteurs violents, sinon ils n'auraient pas été arrêtés !! Et ils auraient même reçus les félicitations des députés de droite !!

Je continue à critiquer vos écrits :

- vous écrivez : "La gauche et la gauche de la gauche pédalent dans la semoule !". Est-ce la gauche de la gauche qui est responsable de la violence qui s'installe dans notre société? Un quinquennat Sarkozy pour monter les français les uns contre les autres. Et aujourd'hui, un premier ministre Valls autoritaire et un président Hollande aux abois, qui essaient de sauver ce quinquennat en vendant le code du travail au Medef. Les sociaux-démocrates au pouvoir devaient être les garants de la paix sociale, du dialogue social, de la négociation sociale. Et voilà qu'avec l'inversion de la hiérarchie des normes, ils jettent aux orties les conventions collectives.

La violence, elle est subie tous les jours par les chômeurs, les exploités, les sans-logis, les jeunes sans espoir, les immigrés fustigés, les migrants mal traités. La violence n'est pas le fait de la gauche de la gauche, elle devient le moyen de gouverner de la classe dirigeante!

Et puisque "les exclus" de cette société sont de plus en plus nombreux, la violence semble avoir de beaux jours devant elle.

- vous écrivez encore : "Est-ce que ce sont les flics qui ont massacré une fillette juive dans la cour de son école ? Massacré les spectateurs du Bataclan et les clients des bars et restaurants parisiens ? Massacré d’autres flics et militaires ?". Peut-on faire pire en matière de bêtises!! Puisque les "flics" sont en première ligne dans le dur combat contre le terrorisme islamique, ils deviennent intouchables. Et en fin de compte, pourquoi ne pas écrire, puisque que Hollande est le président de la France attaquée, donnons lui les pleins pouvoirs (Coppé veut gouverner par ordonnances donc l'idée fait son chemin !).

Les pleins pouvoirs … Qu'en font-ils ? L'état d'urgence détourné fin 2015 pour immobiliser les opposants à Notre-Dame des Landes!

Et puisque vous avez osé des références historiques et une référence à l'anti-sémitisme, je rappelle que la CGT n'était pas au Vel d'Hiv (ou alors parmi les raflés), ni parmi les assassins du 17 octobre 1961 et que Mohamed Merah n'était pas encarté CGT.

J'écris cela en réaction à vos lignes, je ne souhaite pas choquer les familles des victimes, et puisque le sujet est les forces de l'ordre, je sais qu'il y a eu 3 militaires assassinés! Et Charlie Hebdo : 2 policiers. Et en novembre, le courage des policiers ("J'ai embrassé un flic", Renaud, 2016). Nous avons une histoire violente qui explique en partie les relations difficiles entre une partie de la population et sa police, mais c'est ainsi. Ayant vécu en Amérique du Nord, je sais qu'il peut en être autrement, mais cela demanderait d'abord une société apaisée, égalitaire et fraternelle. Nous en sommes bien loin!

Madame Secrétant, si vous avez raison de vous effrayer de la violence de notre société, vous avez tort de regarder la complexité de la société actuelle avec vos ornières partisanes.

Nous ne sommes plus au 19è siècle, la société moderne et la jeunesse accepteront de moins en moins d'être gouvernées de cette façon. Le dialogue, le partage, l'égalité, la liberté, la fraternité doivent être la raison d'être de nos dirigeants. Et pas leurs petits calculs politiciens qui nous conduisent dans le mur.

Bon, ON a les dirigeants qu'on mérite – Pauvre France - Pauvre Monde