Montbéliard Empire Fight et FCSM : quand les sports populaires relèvent la tête

Le premier week-end d’octobre fut très riche d’un point de vue sportif à Montbéliard. Le FCSM remporte une victoire importante au Stade Bonal et se maintient à la 2ème place du championnat de Ligue 2 devant 10 000 spectateur.rices. Au même moment se déroulait Empire Fight-Vikings Edition à l’Axone. Un gala de boxe qui présentait un plateau de boxeur.ses pieds/poings impressionnant. Jimmy Vienot y décroche la ceinture mondiale de Muay Thaï face au thaïlandais Yodwicha Banchamek devant un public de 1800 personnes survoltées.

Empire Fight-Vikings Edition

FC Sochaux Montbéliard 1 – 0 Chamois Niortais FC

Conclusion

Marie-Noëlle Biguinet, maire de Montbéliard, notre Margaret Thatcher locale, a souvent déclaré dans la presse capitaliste vouloir que sa ville « rayonne » sur toute l’Aire Urbaine.

Samedi 2 octobre, c’était le cas, mais ce n’est pas grâce a la gestion autoritaire, clientéliste et dystopique des élus depuis plusieurs décennies, et encore moins dans les domaines qu’ils apprécient.

Football et sports de combat, l’aire urbaine du Nord Franche-Comté a rayonné ce week-end, en France et partout dans le monde, dans des sports représentatifs de nos classes populaires.

Et c’est justement grâce à l’engagement associatif, passionné et bénévole de nos classes populaires que nous pouvons avoir des week-end aussi riches et performants .

Empire Fight-Vikings Edition

Belgique, Luxembourg, Suisse, banlieues parisiennes et plein d’autres… les plaques d’immatriculation que l’on aperçoit sur le parking de l’Axone indiquent que l’évènement possède une grande portée géographique.

Organisé par un champion local et boxeur professionnel, Omar Sellami, ce gala a permis pour la 2ème fois de fédérer les associations de boxe pieds/poings du Pays de Montbéliard et du Territoire de Belfort.

Ainsi nous avons vibré en soutenant de nombreux boxeurs locaux, qui ont transmis sur le ring toute la rigueur donnée à leur sport au quotidien.

Nous avons vu la solidarité entre les différents clubs locaux qui permettent d’apercevoir un avenir riche pour la boxe pied/poing locale, particulièrement la boxe thaï.

En témoigne le gala qui arrive prochainement organisé par l’Esperance Boxing Club de Valentigney : Generation Fighter samedi 23 octobre à Valentigney.

Le Thaï Boxing Sochaux a fait une démonstration de force, de rigueur et de solidarité, tout comme la Royal Team de Belfort.

Enzo Petricig est revenu sur ses terres pour gagner son combat pro face à Christopher Walter dans un combat intense et difficile.

Dean Bensedira de la Royal Team, remporte son premier combat professionnel face à Aboubacar Diagouraga.

Nos voisins alsaciens et bourguignons ont placé de très bons boxeurs dans le gala comme Akram Hamidi de l’Elite boxing 67 vainqueur de Abdel Cherragi.

Ou encore Joris Bodoignet de l’AS Chevigny qui remporte son combat contre Massani Juno par un KO technique au 3ème round.

Le seul combat féminin voit la française Cindy Silvestre l’emporter face à la belge Ines El Salehy dans une belle prestation.

Le belge Berjan Peposhi gagne rapidement son combat contre l’italien Achraf Aasila par décision de l’arbitre afin de préserver l’intégrité physique du boxeur.

En résumé, tous les combats de la soirée ont été très engagés et techniques. Nous avons vu des jeunes pépites, peut être de futurs champions comme Jonathan Mayezo de la Team Ezbiri.

Jimmy Vienot remporte un combat mitigé, voire décevant, par décision partagée, face à Yodwicha Banchamek qui restait sur une série de 30 combats sans défaite.

Rappelons que ce dernier à donné de sa personne et de son temps toute la semaine précédant le combat. Il a notamment donné un cours collectif à de nombreux jeunes boxeur.ses de l’aire urbaine chez la Team Impact de Montbéliard, grâce à des bénévoles comme Hamid Khouna. Un moment qui restera longtemps dans la mémoire des jeunes nak muays de notre territoire.

Empire Fight-Vikings Edition a proposé une soirée riche en émotions, composée de combats techniques de hauts niveaux, un vrai régal. Le public était survolté et les boxeurs ont apprécié la grosse ambiance digne d’un public thaïlandais.

Pourtant, le Nord Franche-Comté avait beaucoup de retard dans le domaine des sports de combat par rapport au reste de la France.

Les sports de combat ont été développés tardivement sur l’aire urbaine Belfort-Montbéliard, le constat est là : nous sommes toujours en retard, et c’est encore le cas à l’heure actuelle.

La cause n’est sûrement pas un manque de désir, de travail ou de volonté venant de la population et des bénévoles.

Les causes sont diverses, d’une part nous sommes sur des terres de football, sport si populaire qu’il prend toute la place sur les autres sports et les boxes diverses.

Nous constatons, d’autre part, que les clubs de boxe pieds-poings (boxe thaï, boxe américaine, kickboxing, savate,...) créés dans les années 90 et 2000 sur le pays de Montbéliard sont issus uniquement d’initiatives associatives dans les quartiers dit populaires. Le mépris des élus locaux depuis plusieurs décennies pour les sports de combat modernes est aussi une des raisons de la lenteur du développement de ces boxes diverses depuis le début.

La mode des boxes pieds-poings a débuté dans les années 80 dans le monde et en France, ces mêmes boxes se sont développées difficilement dans les années 90 et 2000 sur notre territoire par la seule volonté des bénévoles.

Les élus locaux des communes de PMA (Pays de Montbéliard Agglomération) répètent les mêmes erreurs avec la mode actuelle du MMA (Mixed Martial Arts), sachant que de nombreu-x-ses combattant.es dans l’aire urbaine Belfort-Montbéliard se confrontent à d’autres combattant.es en Europe depuis plusieurs années.

En effet, le MMA est légal partout en Europe depuis une dizaine d’années, y compris chez nos voisins suisses. Il l’est seulement depuis 2020 en France.

Nous sommes déjà en retard au niveau mondial. En plus de ça, l’Aire Urbaine Nord Franche-Comté part pour être en retard sur le reste de la France, comme d’habitude.

Que nous le voulions ou pas, le MMA va s’imposer comme le sport de combat le plus populaire au monde, devant la classique et puissante Boxe anglaise.

Si nous (trentenaires, quadragénaires des classes populaires, « les grands frères ») ne créons pas des clubs de sports de combat modernes les jeunes vont pratiquer le MMA dans les rues, les parcs, les cours de récréation, les stades de football,... sans aucune préparation, ni sécurité. Comme nous pouvons déjà le voir depuis quelques années sur des chaînes Youtube.

La dangerosité potentielle des sports de combat combinée à la folie des « réseaux sociaux » donnera des morts. Les politiciens s’intéresseront à ce problème dans 5 ou 10 ans, quand ça fera trop de bruits pour eux.

En attendant, ce sont des jeunes de nos classes populaires qui vont mourir dans des combats dit « clandestins » (sans sécurité au sol, personnel médical, arbitre officiel,…).

FC Sochaux Montbéliard 1 – 0 Chamois Niortais FC

Grâce à cette victoire, le Football Club Sochaux Montbéliard se maintient à la 2ème place du classement de Ligue 2 malgré un effectif limité.

Alors que les médias capitalistes parlent déjà de Ligue 1, les supporter.rices de Sochaux savent qu’une saison de championnat est longue. Se précipiter à rêver de voir le club propulsé en Ligue 1 est prématuré.

Une chose est sûre, c’est que les supporter.rices, notamment la Tribune Nord Sochaux possèdent déjà un niveau digne de la Ligue 1. Ce qui n’est pas le cas du reste du stade, toujours divisé par 2 actuellement, accueillant 10 000 spectateur.rices au lieu de 20 000.

La TNS n’a pas attendu d’avoir un retour des bons résultats pour porter le FCSM à bout de bras, surtout pendant la période Ledus, où ielles ont du se battre de différentes manières pour ne pas laisser le club se faire dilapider.

Ce massacre du club était fortement appuyé par les élus de PMA et la presse du Crédit Mutuel (L’Est Républicain).

Le FCSM revient de loin et il peut uniquement remercier ses fans déterminé.es, son centre de formation mythique et son staff fidèle.

Omar Daf par exemple, arrivé au centre de formation en 1996, a vécu symboliquement son 100ème match en tant que coach. Il a pris les rênes dans un moment très difficile.

Tout comme les supporters de la TNS, Omar Daf n’a rien lâché, il est resté fidèle au club même dans les moments les plus durs. C’est lui qui a assumé la pression du match Sochaux-Grenoble de la saison 2018/2019 pour obtenir une victoire indispensable (3-1) au maintien en Ligue 2.

Omar confirme que la montée en Ligue 1 ne sera pas si évidente : « Il faut continuer et ne pas se contenter de cela, parce que tout va très vite dans le football, d’où cette notion de rigueur et d’exigence. »

A noter que Omar Daf est un coach sénégalais. Ça ne veut rien dire pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.

En France, les noirs africains sont tolérés en tant que joueurs. Par contre représenter un grand club en tant que coach devient plus compliqué.

Ça me fait penser aux première équipes féminines de football, qui possédaient toujours un coach homme.

D’ailleurs la stupidité patriarcale est toujours présente aujourd’hui quand on voit une seule et unique file d’attente au stade pour les femmes, contre 4 ou 5 pour les hommes en fonction des entrées, entraînant de longues minutes d’attentes pour les femmes. Injuste et archaïque !

Encore une fois, nos classes populaires n’ont pas attendu l’évolution de la pensée bourgeoise pour vivre mieux. Ainsi de nombreuses femmes composent la Tribune Nord Sochaux et sont très actives.

Féministes, anti-racistes, solidaires, indomptables et populaires, les supporter.rices de Sochaux peuvent passer pour des extra-terrestres en comparaison de la pensée bourgeoise et française dominante.

Mais la Franche-comté a fait tardivement partie de l’histoire de France, le Pays de Montbéliard encore plus tardivement (1793) et la mentalité locale est représentée par cette phrase :

« Où flotte le drapeau comtois, qui que tu sois, tu es chez toi ! »

En parlant d’Histoire, il est important de noter la récente fresque géante du portrait de Auguste Bonal (1898-1945), bien accueillie par l’ensemble des fans et des travailleur.ses du FCSM.

Pour rappel, Auguste Bonal était un membre de la direction de l’usine Peugeot et directeur sportif du FCSM de 1941 à 1943, fusillé pour avoir pratiqué le sabotage durant l’occupation nazie, comme tant d’autres sur notre territoire.

On oublie pas, on pardonne pas !

Conclusion

Il aura fallu des grèves et des actions de supporter.rices, ainsi que des crachats et menaces physiques sur un ultra-riche chinois pour que d’autres, plus rigoureux et respectueux du FCSM, le remplacent.

Il aura fallu de nombreuses émeutes et voitures brûlées dans les quartiers post-colonialistes pour que des boxeurs exceptionnels comme Omar Sellami ou Wahid Hambli (équipe de France olympique de boxe anglaise) soient enfin subventionnés par PMA.

Aujourd’hui, les élus de PMA et de la ville de Montbéliard distribuent des chèques (en milliers d’euros) dans tous les sens, il achètent la paix sociale comme on dit.

Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes !

Ce sont des centaines de milliers d’euros qui n’ont pas été attribués aux sports populaires depuis plusieurs décennies, de la part d’une « élite »politique hautaine, clientéliste, autoritaire, bourgeoise se revendiquant du Général De Gaulle, donc nostalgique d’une France colonialiste, capitaliste, patriarcale et raciste.

Ce week-end, à Montbéliard, nos classes populaires ont vibré de plusieurs manières. Cette ébullition en football et en boxes diverses, montrent que la passion permet de se créer et de vivre des moments sportifs exceptionnels et fédérateurs, même si nous venons d’un territoire ouvrier et méprisé par les dominants parisiens.

Fédéralisme, internationalisme, féminisme, courage, rigueur et solidarité : voila des valeurs fortes portées par les sports populaires, totalement absentes chez les politiciens et les bourgeois.

Ce sont les dominants qui doivent se plier aux valeurs des classes laborieuses, et non le contraire.

Que les sports populaires et leurs valeurs relèvent la tête partout dans le monde...

Loral Aitken, spécialiste des ultra-riches et des violences bourgeoises.

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