Marxiste, confusionniste et capitaliste : le chien à 3 têtes de TF1

Ce texte est une réponse méthodique à un article immonde paru sur le média bourgeois lci.fr intitulé « Black blocs : la balle est dans le camps des manifestants ». Ce long interview de Christophe Bourseiller (auto-proclamé spécialiste de l’ultra-gauche) est remplis d’erreurs historiques, de confusionnisme idéologique et s’inscrit dans une démarche globale de division des mouvements sociaux. Stratégie classique des médias dominants, sauf que lui va plus loin, il appel implicitement à la violence inter-classe entre les manifestants. Christophe Bourseiller est comme le monstre de Frankenstein, un film d’horreur pour les militants des luttes sociales, crée de toute pièce par les intellectuels bourgeois. Chacun de ses mots sont choisis et pesés, l’histoire ouvrière est occultée, le tout pour favoriser les confusions politiques et les divisions. C’est à la fois particulièrement intelligent et ignoble, sournois, à l’image de tout ce que les dominants ont fait subir aux classes populaires dans l’Histoire. Une fois de plus nous observons la venue au jour d'une créature médiatique, une bête qui semble sortie directement d'un enfer mythologique : une nouvelle tête de chien de garde réactionnaire, Cerbère qui tient autant de Zemmour, de Chouard que de Mélenchon.

« Nouvelle histoire de l’ultra-gauche » ou comment réinventer l’histoire ouvrière

L'une des facettes de Christophe Bourseiller est aussi d'être un historien de garde parmi les nombreux autres plumitifs de son espèce, celle qui a choisi son côté, celui du manche de la matraque, celui de l'ordre injuste et dominant. Très à l'aise dans ses mensonges, son futur livre vous contera non pas une Histoire mais très sûrement des histoires à dormir debout qui ne vaudront même pas le papier sur lequel elles seront imprimées. Sa « nouvelle histoire » consiste simplement à la réécrire, à l'orienter dans un sens idéologique qui arrange ses maîtres. Pour lui, l’histoire des mouvements anti-autoritaires débutent en 1920. Ce journaliste ose parler d’un mouvement politique en le plaçant sous un angle historique, tout en supprimant 80 ans de son existence, ainsi que sa naissance. Du révisionnisme en bref!

Le Black bloc et les fantasmes journalistiques

Je casse cet amalgame développé dés l’introduction, selon Bourseiller le  « Black bloc n'est pas que le nom d'une tactique de guérilla urbaine. Pour lui, c'est un mouvement plus structuré qu'on ne le croit généralement, héritier d'une histoire vieille de près d'un siècle. » Le « Black bloc » est un terme inventé par la police allemande pour décrire une tactique de manifestions, permettant à ceux et celles qui la compose de se protéger de la violence judiciaire et policière. En aucun cas, cette tactique n’est représentative de l’ensemble des collectifs « anti-autoritaires ». Cet amalgame volontaire a pour but de discréditer le mouvement anarchiste en lui collant une image contre-productive et violente en utilisant par exemple les récentes images des Black blocs de Paris. Les libertaires n’appellent en aucun cas à la violence. La violence est du côté de ceux qui nous gouvernent, de ceux qui nous font travailler pour des salaires minables, de ceux qui nous encadrent, nous inspectent, nous espionnent, nous gardent à vue, nous mentent, nous brutalisent. Contrairement à l’extrême droite et à la police, nous n’avons aucun amour pour la violence. Par contre nous respectons fermement les principes d’auto-défense collective et les multiplicités des moyens d'actions et de tactiques comme étant complémentaires dans les luttes. La tactique « Black bloc » s’inscrit dans cette démarche. Certes, popularisée par les anarcho-autonomes allemands dans les années 1980, cette méthode est plutôt à attribuer aux militants altermondialistes en général, ou se côtoient la pluralité des tendances anticapitalistes. Au demeurant, la tactique « black bloc », a surtout été popularisée grâce à la fascination médiatique sur les affrontements en manifestation. Comme à son habitude, le mouvement libertaire a développé et mis en pratique des méthodes qui appartiennent désormais à toute la population. A l’image des émeutes récentes dans les quartiers populaires, où les survêtements de toutes les couleurs ont fait la place aux vêtements noirs depuis 2 ans… Nous remarquons aussi que les supporter.rices de football utilisent ces méthodes depuis presque 20 ans pour faire face à la répression disproportionnée de l’État. Et ce depuis l’époque où le petit fasciste Sarkozy était ministre de l’intérieur. Effectivement, nous sommes héritier.ères d’un mouvement plus structuré que vous ne le croyez. Mais seulement depuis près d'un siècle? Les idées anarchistes au sens politique strict ont presque deux siècles d'existence, 180 ans pour être précis. Mais face à un tel « travail » historique, bâclé et mensonger, nous nous devons d'être précis. Au demeurant, notre histoire, celle de la subversion, de la rébellion et de l'espoir de meilleurs avenirs continuera à s'écrire bien longtemps après nous, après que toutes et tous aient oubliés le nom de Christophe Bourseiller.

Nombrilisme parisien et nationalisme

CB : « Puis est arrivé mai 1968, où on a vu apparaître un pôle anti-autoritaire de plus en plus important, et il y a un acte fondateur, qui remonte à 1971, le jour où des militants, ou des "révolutionnaires anti-autoritaires" ont procédé au cassage et au pillage de boutiques de la rue Gay-Lussac à Paris. » Non, encore une fois, ce n’est pas la violence qui anime et fédère les « anti-autoritaires ». Le saccage des propriétés privées n’est pas une action politique fondatrice, encore moins fédératrice. Les anarchistes du Nord Franche-Comté retiennent que le drapeau noir a flotté librement sur les usines du Pays de Montbéliard en Mai 68. Nous n’oublierons jamais, Henri Blanchet et Pierre Bellot, tous deux ouvriers aux usines de Sochaux, assassinés par la police lors des révoltes de 1968. De plus cette période citée des années 1970 est l’une des plus difficiles qu’ai connu le mouvement libertaire, la plus creuse de toute son histoire. A cause, principalement, du capitalisme qui a gagné la guerre sociale sur tous les fronts, à une période ou le monde était divisé en 2 blocs binaires et autoritaires. La musique et la culture, comme le Punk par exemple, ont été les seuls moyens d’expression accessibles pour les jeunes anarchistes des années 1970. A l’image de la zone industrielle Belfort-Montbéliard, où les idées libertaires, ainsi que le syndicalisme révolutionnaire ont été éradiqués par le paternalisme conquérant des capitalistes et par la mainmise d’un PCF stalinien.1 Nous remarquons d’ailleurs que l’angle abordé dans cet interview et dans le livre de Christophe Bourseiller est uniquement franco-français, très nombriliste à l’instar de tous ces journalistes parisiens élitistes. Cela est-il pertinent pour aborder un mouvement profondément internationaliste et farouchement opposé aux pouvoirs centralisés? Qui plus est sa production respire le mépris de classe parisien, vision étriquée de la vie. Nous rappelons que l’événement qui a remobilisé les idées auto-gestionnaires, à la fin du 20ème siècle est bien plus beau, pragmatique et porteur d’espoir que ce qui est décrit dans cet article. C’est avec la révolution zapatiste du Chiapas en 1994, ainsi que leur organisation Révolutionnaire qui a inspiré directement ou indirectement bon nombre de collectifs d’aujourd’hui. Dans la région la plus pauvre du Mexique, le soulèvement zapatiste nous a prouvé que l’organisation politique horizontale et l’autogestion est possible . C’est à dire qu’il est possible d’exproprier les riches, virer l’État ainsi que les puissances étrangères, tout en s’organisant sans chefs, ni bureaucratie permanente. Leur région montagneuse et révolutionnaire a donné une organisation politique solide et socialement juste ainsi que des hôpitaux et des écoles que l’État n’assurait pas. Tous les « anti-autoritaires » du monde regardent cette révolution avec admiration. Partout dans le monde, les anarchistes soutiennent nos camarades zapatistes et veulent aboutir à ce type de révolution sociale et libertaire.

Confusions idéologiques et révisionnisme historique

CB : « Historiquement, ils se relient à une vieille école marxiste, qui est l’ultra-gauche… à ne pas confondre avec l’extrême-gauche. L’extrême-gauche, c’est l’ensemble des courants révolutionnaires de gauche, trotskystes, maoïstes, etc. L’ultra-gauche est un courant spécifique, qui remonte à 1920, et qui se définit comme marxiste et anti-autoritaire. » Ce passage est une confusion totale, digne des meilleurs complotistes d’extrême droite accompagnée d’une sauce marxiste-autoritaire. Tout d’abord, rappelons que le mot ultra-gauche est apparu uniquement dans les médias dominants dans les années 2010. Ce mot ne veut rien dire pour les militant-es étiquetés comme cela par les bourgeois. Ces concepts, ces divisions qu'ils énoncent répondent à leur fantasmes, à leurs trouilles et non pas à une réalité que l'on peut toucher du doigt, contrairement à nous.

D’ailleurs toi qui lit ce texte, peux-tu définir l’ultra-gauche ?

Les médias qui l’ont inventés ne le peuvent pas non plus. Le but étant de faire disparaître le mot Anarchiste dans un sens politique. Lorsque les médias capitalistes utilisent le mot ultra-gauche, c’est tout simplement pour pouvoir parler des anarchistes/communistes libertaires/anti-autoritaires/féministes de classe/anarcho-autonomes/auto-gestionnaires/Zadistes /antifascistes/écologistes radicaux et sociaux /végan anti-spécistes... En censurant tous ces mots, les médias et ces prétendus « spécialistes » occultent la richesse intellectuelle et la pluralité idéologique de nos mouvements. * Chanson de la Parisienne Libérée : Ultime Hyper Totale gauche (UHT) * https://www.youtube.com/watch?v=PbKeZwBaSXI Nous avons donc bien compris que le terme « ultra- gauche » est utilisé pour qualifié les idées anti-autoritaires d’une manière générale. Alors si c’est le cas, nous tenons à dire que nous ne provenons pas d’une vieille école marxiste comme il est dit dans cette interview. Certes, nous avons toujours pris en compte les analyses du capitalisme de Marx, et avons toujours été clairement conscient.e.s et actif.ve.s dans la lutte des classes. Par contre, nous ne sommes pas dans l’idolâtrie de Karl Marx comme le sont les partis de gauche. Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), est une icône plus marquante du mouvement ouvrier selon les anarchistes. Déjà car il était lui même un ouvrier, apprenant à lire et à écrire en autodidacte, faisant de lui le premier ouvrier philosophe. Inventeur du mot "anarchie" dans un sens politique, et remettant en cause directement la propriété privée, l'exploitation des capitalistes et la domination de l’État. Fervent porte-parole de l’autogestion et partisan de la non-violence, son influence passa les frontières rapidement et se propagea dans toute l’Europe. Rappelons que Marx le tenait en 1842 comme « le penseur le plus hardi du socialisme français ». Karl Marx et Michel Bakounine étaient aussi les principaux porte-paroles du "collectivisme", c'est à dire de la propriété collective des moyens de production. Cependant Bakounine reprend les idées fédéralistes et autogestionnaires de Proudhon. Si le socialisme a icônisé Marx, l'anarchisme a toujours traité Proudhon avec circonspection et a toujours évolué en fonction des penseur.se.s et des militant.e.s qui ont fait vivre son mouvement. Le clivage de nos courants révolutionnaires a commencé au sein de l'AIT (Association internationale des travailleurs)2, entre bakounistes et marxistes, qui ont divergé sur l'attitude à avoir vis-à-vis de l’État. Alors que les anarchistes étaient pour le boycott des élections bourgeoises et pour la révolution sociale, les marxistes étaient favorables à "l'action" parlementaire. La querelle aboutit à une scission en 1872. D'un côté se reforme une petite et éphémère AIT "marxiste". De l'autre se maintient pendant 5 ans une AIT dite "anti-autoritaire" où cohabitent en réalité une pluralité de courant. Dans les années 1880, le communisme va supplanter le collectivisme de Bakounine dans un mouvement se reconnaissant désormais comme "anarchiste". Le scientifique Pierre Kropotkine va en être le principal théoricien. Entre 1884 et 1914, Kropotkine va consacrer son énergie au soutien des militants persécutés dans le monde et à l’accomplissement de son objectif théorique majeur : donner au communisme libertaire un substrat scientifique au moins aussi solide que celui dont Marx a voulu doter le communisme étatique. Par la suite, et jusqu'à ce que Lénine s'empare du terme, en 1918, le mot "communiste" sera quasi synonyme d' "anarchiste". Donc NON, nous n’avons pas de « gourous » M.Bourseiller ! Cependant nous aimons rappeler avec fierté que les capitalistes de l’époque ont tremblés face aux attaques de Pierre Kropotkine, écrivain célèbre, savant respectable et anarchiste respecté au sein de la classe ouvrière.3

ATTENTION SPOILER : Les classes populaires savent lire et écrire !

CB : « Ce sont en général des jeunes gens d’origine européenne, issus des classes moyennes.Des gens qui ont fait des études, et qui généralement sont très cultivés. Les textes très complexes des théoriciens dont ils se réclament, il faut pouvoir les lire ! » Au risque de vous décevoir, je suis un travailleur modeste, issue de cette même classe sociale. Mes origines et mes conditions prolétaires ne m’ont pas empêché de lire ces penseurs du 19ème siècle et de le partager avec mes camarades n’ayant pas le temps ou l’envie de les lire. Je suis bien placé (contrairement aux journalistes) pour affirmer qu’il est difficile de combiner une journée de travail physique, l’éducation des enfants, la gestion du foyer et d’avoir la capacité intellectuelle de lire un livre à la fin de la journée. C’est pour cela que les anarchistes développent et testent, depuis les années 1880, l’éducation populaire et les pédagogies alternatives.4 Depuis la fin du 19ème siècle, les anarchistes avaient déjà compris que nos idées seraient toujours effacées, décridibilisées, tronquées, étouffées et écrasées à la fois physiquement par la violence d’État mais aussi par la propagande intellectuelle bourgeoise. Comme c’est le cas ici avec cet article improbable, qui serait risible si il n’était pas aussi ignoble et immoral.

Médias partout, infos nulle part !

CB :  « Dans les manifestations, on voit qu'ils s'en prennent rarement aux journalistes. Ils ont bien compris qu'ils sont des alliés objectifs, puisqu'ils parlent d'eux. » Contrairement aux policiers, nous ne frappons pas les journalistes car nous ne sommes pas des sauvages ! Et non, les médias dominants ne sont pas nos alliés, la majorité d’entre eux appartiennent à de très riches capitalistes qui ont une ligne éditoriale bourgeoise et méprisante envers les luttes sociales. Cet interview en est la preuve concrète. Dans le meilleur des cas, ces médias nous donnent de l’indifférence et du mépris, et dans le pire des cas, ils construisent un monstre journalistique comme Christophe Bourseiller. C'est pourquoi bien souvent on les préfère à distance plutôt qu'à l'intérieur de nos cortèges. A cause de vos médias capitalistes, les gens semblent penser que les anarchistes sont adeptes de la violence, du chaos et de la destruction, qu’ils sont contre toute forme d’ordre ou d’organisation ou encore que ce sont des nihilistes allumés qui veulent simplement tout faire exploser. En réalité, rien n’est plus éloigné de la vérité. Les anarchistes sont simplement des gens qui pensent que l’être humain est capable de se comporter de manière raisonnable sans avoir à y être forcé. C’est une notion très simple. Mais c’est aussi une notion que les riches et les puissant ont toujours trouvée très dangereuse.5 Cet article immonde en est la preuve flagrante.

La domination intellectuelle de la minorité bourgeoise

CB : « Et ils ont besoin de cette publicité, car ils sont peu nombreux : s'ils veulent avoir de l’influence, il leur faut peser sur la société en dépit de leur petit nombre. » Nous ne sommes pas minoritaires, nous sommes la majorité de la population à demander plus d’écologie, de justice, d’émancipation sociale et de sortir des systèmes de domination du patriarcat. Nous sommes précaires et salarié.e.s modestes comme la majorité de la population. Nous sommes aussi la majorité à ne pas « s’exprimer » dans vos urnes de vote. Nous sommes majoritaires dans la méfiance et la défiance à l’encontre de vos médias. Nous sommes majoritaires à nous demander qui peut nous protéger de la police. A dénoncer les systèmes de hiérarchies Les croyances des anarchistes se basent sur deux principes élémentaires. La première est que les êtres humains sont, d’ordinaire, aussi raisonnables et décents que possible et peuvent s’organiser elles et eux avec leurs communautés sans qu’on leur dise comment faire. La seconde est que le pouvoir est corrupteur (Le pouvoir est maudit - Louise Michel). Mais avant tout, l’anarchisme est une façon d’avoir le courage de prendre les principes simples de la décence commune selon laquelle nous vivons toutes et tous ensemble et de les suivre jusqu’à leurs conclusions logiques. Aussi étrange que cela puisse paraître, dans les grandes lignes, la majorité des gens sont probablement des anarchistes qui s’ignorent.6 Notre boycott des élections bourgeoises et l’invisibilité de nos idées dans les médias nous donne un poids dérisoire face aux courants politiques et électoralistes bourgeois. Mais si les anarchistes sont minoritaires dans la population, alors que dire de vos loges franc-maçonnes M.Bourseiller ? Qui sont elles aussi très influentes par rapport à leur nombre dérisoire et leur invisibilité dans la rue. En vérité, combien de vrais maçons dans vos rangs ? Combien de travailleur.euse.s prolétaires parmi vous ? Vous ne seriez que des pitres si vos singeries n'avaient pas aussi pour but de servir vos intérêts personnels, c'est à dire les intérêts de la bourgeoisie. Sans compter que la Franc-Maçonnerie alimente toutes les thèses complotistes/conspirationnistes existantes en France. Ces mêmes idées conspirationnistes que vous avez étudiés et dénoncés dans un autre livre, autant dire un livre « enfonceur de portes ouvertes ». Pourquoi avoir étudié les complotistes ? Il semblerait que se soit pour utiliser leurs méthodes... D’ailleurs Christophe Bourseiller est-il un spécialiste des thèses conspirationnistes ? Un spécialiste du maoïsme ? Spécialiste de l’ultra-gauche ? Je pense qu’il sera toujours le spécialiste auto-proclamé du thème abordé dans le livre qu’il vendra à l’instant T.

Solidarité de classe et convergence des luttes

Condoléances aux familles des vitrines!

CB : « Là, nous étions dans un mouvement contre la loi de sécurité globale, avec des manifestants de gauche… qui doivent faire face à cette gauche alternative, anti-autoritaire et violente. Est-ce qu’ils l’admettent dans leurs rangs ? Si c'est le cas, ils ne peuvent plus se plaindre des cassages, des blessés ou des émeutes. Mais s’ils la rejettent, les organisateurs doivent s’organiser. » Ce passage est immonde, Christophe Bourseiller appel à la violence physique inter-classe dans les manifestations. Il demande implicitement aux services d’ordre classiques de faire le sale boulot de la police. Appuyé par l’ensemble de l’article qui a pour but de diviser les manifestants et de contrer la convergence des luttes, voila ou il voulait en venir au final. Dans l’intérêt de qui du coup ? Les actionnaires de TF1 et leurs amis ? Les partis trotskystes? L’Etat ? Intérêts personnels (promotion du livre) ? Les franc-maçons ? Les illuminatis reptiliens ? Nous sommes stupéfaits face à toutes ces confusions improbables et toute les casquettes de ce journaliste. Je comprend que les gens issue de nos classes populaires, et regardant la politique de loin, soient perdu devant ça. Christophe Bourseiller participe à la stratégie intellectuelle bourgeoise, qui consiste à désintéresser la population de la politique et de la forcer à se résigner. CB : « Jusqu’au début des années 2000, tout au long du 20ᵉ siècle, les organisateurs des manifestations avaient mis au point des services d’ordre, suffisamment dissuasifs pour chasser les importuns, les anti-autoritaires qui voulaient tout casser. Il se trouve que, pour des raisons complexes, les syndicats ont désormais vis-à-vis de ces groupes violents une sorte d’indifférence. Ils les laissent casser et ils ne s’occupent pas d’eux. » Les raisons ne sont pas si complexes que ça. Cet interview occulte totalement le rapport de solidarité de classe et de convergences des luttes entre les manifestants. Des termes et des concepts qui leur font très peur visiblement... Le mouvement syndical connaît une répression de plus en plus violente et ce depuis le début des années 2000 justement. Avec à un dispositif impressionnant composé d’actionnaires et de financiers aux bras longs, de politiciens corrompus, de lois pro-patrons, d’un pouvoir médiatique puissant et de tous les moyens répressifs de la police et de l’armée. Il est facilement compréhensible que les syndicats ne veulent plus faire le sale boulot de la police et de l’État et ne plus protéger quelques vitrines de boutiques de luxe. Les facteurs de nombre et de détermination sont aussi important pour comprendre cette « indifférence ». Les services d’ordre de vos partis de gauche ont ils vraiment la capacité et la détermination d’empêcher les plus énervés de casser  à Paris? Quand on voit qu’ils ne sont même pas capables de contrer les attaques provenant des milices d’extrême droite…7

Éducation populaire et autodéfense intellectuelle

« Douter de tout ou tout croire sont deux solutions commodes , qui l’une comme l’autre, nous dispensent de réfléchir. » -Henri Poincaré

« Le sommeil de la raison engendre des monstres » -Francisco de Goya (extrait de la légende d’une gravure de Caprices)

« La première chose qu’il faut faire, c’est prendre soin de votre cerveau. La deuxième est de vous extraire de tout ce système d’endoctrinement. Il vient alors un moment ou ça devient réflexe de lire les médias dominants en y recensant les mensonges et les distorsions , un réflexe de replacer tout cela dans un cadre rationnel. Pour y arriver, vous devez encore reconnaître que l’État, les corporations, les médias et ainsi de suite vous considèrent comme un ennemi : vous devez donc apprendre à vous défendre. Si nous avions un vrai système d’éducation, on y donnerait des cours d’autodéfense intellectuelle. »- Noam Chomsky

Enfin, je vais m’adresser directement à Christophe Bourseiller : je t’invite à venir présenter ton livre à Belfort ou Montbéliard. Je te propose un débat public sur les mouvements politiques ouvriers et révolutionnaires depuis le 19ème siècle jusqu’à nos jours. Toi qui est auto-proclamé « spécialiste de l’ultra-gauche », je suis moi aussi un penseur auto-proclamé « spécialiste de la violence bourgeoise ». J’espère que tu gardera ton aplomb en qualifiant les anarchistes de petits bourgeois ou de classe moyenne tout en voyant les muscles gonflés par le labeur de mon travail physique. Je t’invite à venir débattre et à t’élever intellectuellement avec notre population majoritairement précaire et ouvrière. Je vais te prouver que nous ne sommes pas des sauvages, que les classes populaires savent lire et écrire depuis le début du 20ème siècle, en plus de se maintenir dans une bonne condition physique. Je pourrai te démontrer l’efficacité de nos techniques d’autodéfense intellectuelles. 8 Ces mêmes techniques qui doivent être diffuser à notre classe sociale et surtout aux plus jeunes afin que nous soyons toutes et tous armé-es face aux attaques intellectuelles des politiciens électoralistes, des propagandes républicaines et militaires, des lobbying, des publicités, des fascistes, des conspirationnistes, des confusionnistes, des « marxistes » ou toute autre tactique intellectuelle bourgeoise. En voyant cette violence exponentielle et globale de la part des riches et de l’État sur notre classe sociale, je pense que la bourgeoisie, à l’image de Christophe Bourseiller est en train de paniquer en prévoyant les futurs mouvements sociaux qui s’annoncent révolutionnaires.

Tu paniques, tu paniques

Quand tu vois le 9, tu paniques

Quand tu vois nos têtes, tu paniques

Quand tu viens chez nous, tu paniques

Mais dis-moi pourquoi tu paniques ?

Kalash criminel feat Niska- « Tu Paniques »

https://www.youtube.com/watch?v=X5YssUljMd0

Loral Aitken, auto-proclamé écrivain, journaliste, essayiste et spécialiste de la violence bourgeoise. 1 « Le croque-rave libertaire » -Eugène Hug 2 L’AIT Association internationale des travailleurs, 1ère internationale 3 Plusieurs passages sur l’historique de l’anarchisme sont tirés et partiellement modifiés de : « 10 questions sur l’anarchisme »-Guillaume Davranche- Libertalia, 2020 4 « Francisco Ferrer and the Modern School »-Emma Goldman, Mother Earth Publications, 1910. « Bonaventure une école libertaire, premiers pas d'une république éducative », Collectif, 1995, Éditions Alternatives Libertaires 5 6 Passages tirés et partiellement modifiés de David Graeber (1961-2020), anthropologue nord-américain réputé, militant anarchiste, originaire et fervent défenseur la classe ouvrière new-yorkaise, porte-parole du mouvement Occupy Wall Street en 2011. « Bureaucratie »-David Graeber, 2015 7 https://lahorde.samizdat.net/gilets-jaunes-le-cortege-du-npa-agresse-par-des-fascistes 8 « Petit cours d’autodéfense intellectuelle »- Normand Baillargeon, 2006

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