Licenciements et chômage partiel ou sécurité d’emploi et (ou) de formation ?

La crise économique est là et s'accélère sous l'effet de la crise sanitaire. Au 13 septembre, 394 plans de suppressions de l'emploi (PSE) avaient été dé­ posés depuis mars pour 57.000 suppressions de postes. Et près de 3.200 licenciements collectifs pour motif économique, hors PSE, ont été initiés depuis début mars. Ces procédures concernent dans plus de neuf cas sur dix des licenciements de moins de 10 salariés.

Dans beaucoup d'entreprises qui n'ont pas déclenché de PSE, se multiplient les accords de performance collective (APC). L'APC à durée indéterminée est susceptible de devenir un mode de gestion normale de l'entreprise, avec tous les risques que cela comporte.

Les PSE concernent toutes les filières, y compris les plus stratégiques pour la souveraineté énergétique française et la transition écologique  comme celle de l'énergie, avec les suppressions massives d'em­plois dans General  Electric Hydro à Belfort et Grid à Villeurbanne.

General Electric s'est gavé d'argent public

Dans les grands groupes, les suppressions d'em­ ploi font suite à des subventions publiques mas­sives, à travers le Crédit d'impôt Compétitivité Re­ cherche (CICE), le crédit Impôt Recherche (CIR), les subventions des collectivités pour les pôles de compétitivité ou le soutien immobilier.

C'est ainsi que GE a bénéficié de 200 millions d'euros de CICE et  de  ClR   entre 2015 et 2019, au moins 100 millions d'investissement immobilier de la société Tandem à Belfort. Des soupçons très forts d'évitement fiscal ont donné lieu à un dépôt de plainte auprès du Parquet National Financier l'année dernière.

Et GE voudrait encore bénéficier du plan de re­ lance! Ce n'est pas acceptable.

Le plan de relance Macron-Castex: tout pour les profits !

Le plan de relance Macron-Castex ne bénéficiera pas aux emplois car ce sont les vieilles solutions qui ne marchent pas et sont perverses car elles minent la qualité du travail.

Sur 100 milliards, 20 sont consacrés à la baisse des impôts sur les bénéfices et sur la production des entreprises, sans condition! Le 1erministre n'espère pas plus que 160.000 emplois en 2021. Pour la for­mation, c'est ridicule avec 1% des 100 milliards!

Les patrons sont priés d'embaucher des jeunes, surtout en alternance et en stage, et pour cela, on baisse encore les cotisations sociales sur les sa­ laires et on instaure une prime à l'embauche de jeune en CDD de 3 mois, ce qui va accélérer leur précarité. C'est le monde du travail qui paiera puisque l'Etat veut compenser cela par la TVA.

C'est la concurrence entre les salariés qui est instal­lée, avec l'idée qu'un jeune devrait être «bradé» pour être embauché. La Sécu est déstabilisée avec les exonérations qui atteignent 90 milliards l'an!

Les Echos résument ainsi ce plan: «ce sera fromage ET dessert» pour le capital

Les communistes proposent de sécuriser l'emploi et les revenus

Il faut changer de logique. Au lieu d'appuyer le ca­pital et la finance, il faut appuyer les travail­ leurs.ses, maintenir et créer des emplois, dévelop­per les qualifications, les rémunérer. Car ce sont les travailleurs.ses qui sont décisifs, que ce soit dans la santé, la recherche, la distribution, l'industrie, dans les services publics, les services à la personne. Il faut recruter: à l' hôpital, dans l'éducation, la re­cherche, le fret ferroviaire, ... Dans l'industrie et les services, c'est avec les travailleurs.ses que l'on pré­ parera les réorientations productives imposées par la crise sanitaire et la crise climatique.

C'est le coût du capital qu'il faut faire reculer: dividendes, intérêts bancaires, gâchis financiers et matériels.

Préserver et sécuriser les emplois, former, mainte­nir le revenu, plutôt que de sauvegarder à tout prix les capitaux . Assurer un droit à la mobilité dans la liberté de choix et avec une sécurité de revenu.

Nous avons un projet pour cela. Nous l'appe­lons: une sécurité d'emploi et de formation.

Ce nouveau système donnerait sens à tout un en­ semble de batailles, de luttes, de revendications. Avec de nouveaux droits d'interventions, des nationalisations nouvelles. Avec une toute autre utilisation des milliards d'euros créés par la Banque Centrale Européenne (BCE).. .

Des conférences régionales permanentes pour l'emploi

Plutôt qu'un commissariat au Plan, il faut instituer dès à présent des institutions nouvelles : nous pro­posons des conférences permanentes pour l'em­ploi, la formation et la transformation produc­tive écologique. Les entreprises et banques y prendraient des engagements (emploi, produc­tions, investissement, crédit) qui seraient suivis dé­mocratiquement, avec incitations ou pénalisations à la clé. Les Régions pourraient le faire, pour résister et contrer la déferlante .

Voilà pourquoi les communistes veulent conquérir des pouvoirs dans les Régions avec vous !

Voilà pourquoi nous nous engageons dans une bataille « emploi » de longue haleine : avec es­prit de résistance et de construction.

Avec vous, et en débat avec les forces de gauche et écologiques.

Tract du PCF 90 diffusé le 9 octobre

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