Les Vaites, « l’écoquartier » et son monde

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Si je passe parfois au Vaites, c’est parce que le lieu est occupé pour la deuxième fois (la première c’était pendant Nuit debout), contre « l’écoquartier » et pour soutenir les jardins en place. J’ai participé au café citoyen de jeudi dernier qui avait pour thème « créer une ville soutenable sur le plan écologique et alimentaire », ou les visions d’avenir urbanistique, soutenable, alter, transition…

Ce fut pauvre en imaginaire. L’outil urbanistique se voulant une science objective, sérieuse, avec des chiffres, fait qu’il est difficile de questionner le « pour qui » et le « pourquoi » d’une ville. Quelle production est socialement utile en ville ? La notion d’utilité semble rangée au placard, mais il y a tellement de trucs inutiles que ça dérange d’en parler, ce n’est pas consensuel.

Pour rappel, l’urbanisme n’est pas neutre et son origine est la lutte pour le pouvoir en ville avec la vision insurrectionnelle comme le livre Instructions pour une prise d’armes d’Auguste Blanqui et la réponse du baron Haussmann qui a réalisé des saignées dans Paris pour pouvoir déplacer et ajuster les canons en cas de besoin.

L’urbanisme doit assurer la circulation de flux économique et militaire. Regardez la voie romaine ou l’autoroute. Après il y a les zones de cauchemars pavillonnaires ou les centres-villes zones commerciales pour zombi consommateur.

Et sans le pauvre. Par ce que ce n’est pas que l’on se dit de gauche ou écolo que l’on ne peut pas voter une arrêter anti mendicité.

Alors oui, un café citoyen c est gentil et on souhaiterait faire comme les villes en transition avec des experts locaux pour du gentil lobby. Mais venir sur un espace occupé, c’est dépasser une limite physique, mais aussi mentale. Les gilets jaunes, le covid, et l’élection municipale montrent la faille des élus et de leurs modèles. L’urbanisme étant leur outil préféré, il faut aussi le remettre en cause, ou s’en passer.

Si tu joue au jeu vidéo Sim City (donc le but est de développer ta ville) et que tu essayes de faire une ZAD, tu perds direct. Avec l’urbanisme c’est pareil. Pour rappel, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes était le plus beau projet urbaniste écolo : parking vert gazon, Amap à l’intérieur avec une ferme (a relire ca faut le coup). Mais des gens avec du bon sens, sans regarder tout le projet, sans faire de contre-projet ont dit non et ont tenu, car ils étaient contre ce projet et aussi contre son monde.

Aux Vaîtes aujourd’hui pour ne pas être dans la posture de la recherche de compromis acceptable pour la mairie ou recyclable pour le programme des Insoumis, il est important de rappeler le refus de ce projet et de son monde, non au béton aux Vaîtes ou ailleurs. Et à bas le capitalisme.

L’écologie sans la révolution, c’est juste couper l’eau quand on se brosse les dents. Contre les problèmes systémiques et la lutte des classes, ce n’est rien. C’est la super révolte des colibris pas dangereux pour les gouvernants.

Pour illustrer ce texte, je mets la belle affiche des copains de Dijon avec un dessinateur en face d’une prairie avec des meules de foin, ou comme un élu devant un champ il doit s’imaginer tout ce qui va construire ce territoire qu’il voit comme désert et vide.

Ps : pub sur la vision de la ville du futur avec l’exemple de Dijon par kawa tv (toutes leurs vidéos sont d’intérêt pour du décrassage idéologique).

 

Camille

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