Les Résistives, joyeuses et les pieds sur terre

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Les Résistives de Besain font doucement leur place dans la scène estivale militante franc-comtoise. Né d'une bataille, pour l'instant perdue, pour la préservation des terres agricoles sur lesquelles des supermarchés ont poussé à Champagnole, le collectif citoyens résistants avait cherché à populariser sa cause avec un événement festif, culturel et alternatif dont la cinquième édition s'est tenue ces 23 et 24 juillet.

Un samedi soir musical suivi d'un dimanche appelé « éco-citoyen » au bord du joli lac de Besain, suffisamment à l'écart du village pour ne pas déranger, la recette est simple et efficace. Ceux qui veulent passer les deux jours peuvent camper à côté d'un petit bois dont la fraîcheur est bienvenue.

Plus de 600 personnes ont assisté aux concerts du premier jour, et le second a sans doute attiré bien davantage de monde. La tonalité est joyeuse et c'est la fête aux alternatives de toutes sortes à la société marchande de la concurrence effrénée. On rentre par un petit tunnel d'accueil où l'on n'est pas invité à sortir ses sous, mais à prendre un ticket permettant aux organisateurs d'évaluer l'affluence. Ce n'est pas simple, car on peut couper par le bois...

Une urne décorée permet de recueillir à tout moment l'obole des participants... qui le souhaitent. Dès l'entrée, on fait deux minutes de queue au bureau de change, dont le décor fait le moins penser possible à une banque, mais plutôt à celui d'un cirque ambulant. Là, on laisse ses euros pour des pives, la monnaie locale qui doit entrer en circulation cet automne en Franche-Comté. Un film sur le sujet, suivi d'un débat, permettent d'approfondir. Et surtout de se dire que l'argent est une chose bien trop sérieuse pour en laisser le monopole aux banques.

On fait bien sûr des courses bio aux Résistives, du maraîcher à la fromagère en passant par le glacier et la cantine. Plusieurs petites scènes sans sono tonitruante permettent un contact artistes-public des simples. Les enfants ne sont pas en reste. Ceux qui préfèrent le farniente s'éloignent de quelques pas et vont s'assoir au bord de l'eau. Divers stands sont tenus par des militants d'un autre monde, en théorie mais aussi en pratique.

Factuel.info partage un stand avec le système d'échange local de Lons et les Cigales (clubs d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire). Logique, une Cigales, justement nommée « 1881 » en mémoire de la première loi sur la liberté de la presse, est l'un des actionnaires du journal. Elle a permis à une douzaine de personnes de soutenir collectivement notre développement en y consacrant une petite part de leur épargne. C'est une façon de flécher l'utilisation des sous qu'on met de côté en soutenant un projet précis.

Pas bien loin, Vent du Grimont, l'association qui porte le projet d'investissement citoyen dans l'une des six éoliennes de Chamole, recrute aussi des investisseurs-épargnants avec l'Ajena. Attac propose ses brochures et vend quelques livres. Nos amis du magazine l'Utopik sont là, le syndicat de l'ONF Snupfen présente le collectif national SOS forêt qui propose un autre regard et une autre approche des massifs boisés. 

Bien sûr, j'oublie du monde dans cette énumération. J'écris ce petit billet pour dire que l'ambiance est chaleureuse et sympathique aux Résistives et qu'on y a les pieds sur terre !

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