Sylvia Pantaléo, militante insoumise bisontine, réagit à un article sur l'éclatement de la gauche militante et écrit à Factuel qui avait évoqué les débats internes sur le soutien ou non à la candidate socialiste frondeuse. « FI ne transige pas sur la question des votes de budget comme si c'était accessoire », dit notamment notre correspondante dont nous publions le courrier ci-dessous.
Je m'étonne du manque de nuance de l'article "Besançon, une gauche militante éclatée" et souhaite répondre à Mr Bordür.
J'ai été questionnée par des proches qui vous avaient lu "C'est vrai, 95 % des insoumis voulaient soutenir B. Romagnan?". J’étais présente aux assemblées insoumises de l'entre-deux tours des législatives sur la 1ère circonscription de Besançon, et je peux en dire ceci, indépendamment des questions de personnes d'ailleurs.
Oui, il y a eu débat, et FI a joué son rôle en permettant que ça ait lieu et que les diverses opinions puissent s'exprimer.
Oui, les partisans d'un rapprochement ou d'un soutien à B. Romagnan ont parlé plus fort, mais non ils ne représentaient pas la majorité des personnes présentes dans la salle. Il y en avait d'autres du même avis pour arriver à 95% des insoumis? Où étaient-ils alors au lieu de venir prendre part aux échanges? Soyons sérieux, chacun sait comment fonctionne FI et comment les décisions sont prises.
Oui, certaines personnes parmi les insoumis sont plus à l'aise pour prendre la parole devant un groupe, et d'autres n'ont pas pris part au débat. Cependant ils avaient donné leur position claire contre un rapprochement avec B. Romagnan dans les échanges informels avant le début de l'assemblée, et ont été entendus.
Je n'ai pas vu certains s'arc-bouter plus que d'autres, l'opposition au rapprochement ne s'est pas fondée seulement sur la question des votes de budget, mais a pris en compte par exemple aussi l'histoire des tentatives de rapprochement même récentes et les réponses de B. Romagnan.
Et soit dit en passant, en effet, FI ne transige pas sur la question des votes de budget comme si c'était accessoire, c'est ce qui fait que nous ne sommes pas représentés au conseil municipal et qui nous a valu le soutien et le respect de nombre d'électeurs au cours de la campagne législative.
Enfin le communiqué de presse a été rédigé collégialement et validé par l'ensemble des personnes présentes, revu encore lors d'une deuxième réunion organisée en effet le lendemain dans ce but. Rien à voir donc avec une prise de position de quiconque qui aurait écrasé le débat ou volé la décision commune, comme l'article le laisse entendre.
La position du national appelant à soutenir les frondeurs constituait à mon sens une ingérence ne tenant pas compte des réalités locales et qui a semé le doute.
Quant aux divergences relayées entre les deux circonscriptions bisontines sans tenir compte du fait que la ligne politique est la même et les points d'accord nombreux, que vous dire... Oui, France insoumise est composée de militants de divers horizons, c'est un mouvement jeune qui en tire d’ailleurs une grande richesse, et qui demande certes encore de construire une identité davantage partagée peut-être. Mais on peut aussi présenter tout ça comme très prometteur!