Les femmes de la Commune de Paris

Très souvent les femmes sont les oubliées de l’histoire officielle, c’est donc à nous et à chaque fois de les tirer de l’oubli et de rappeler leurs rôles dans les luttes.

Comme les femmes qui ont participé à la dernière grande lutte révolutionnaire en France, la Commune de Paris (18 mars 1871-28 mai 1871), qui s’est terminée par une répression impitoyable, des milliers d’exécutions sommaires, des peines de prisons et des déportations massives.

Parmi ces femmes qui ont combattu pour la révolution sociale, la plus connue est Louise Michel, anarchiste et féministe, élue présidente du « comité de vigilance des citoyennes du 18e arrondissement », en novembre 1870. Citons aussi : André Léo, journaliste militante féministe, membre de l’AIT (l’Association Internationale des Travailleurs), dont un texte publié en 1868, pour l’égalité des sexes, est à l’origine de la première vague féministe en France.

Paule Minck, journaliste et fondatrice en 1868 d’une organisation mutualiste féministe révolutionnaire, la « Société fraternelle de l’ouvrière ».
Herminie Cadolle, ouvrière, féministe et communarde, trésorière du « Comité socialiste révolutionnaire ».

Elisabeth Dmitrieff qui, début avril, participe à la fondation de « l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés » dont les membres organisés par arrondissement sur le modèle de la Garde nationale, s’étaient mis à la disposition de la Commune, prêts « à combattre et vaincre ou mourir ». Elle participe aux derniers combats de rue. Le 23 mai, elle est sur la barricade de la place Blanche défendue par 120 femmes parmi lesquelles Louise Michel et Nathalie Le Mel, ouvrière-relieuse et cofondatrice et animatrice de « l’Union des femmes… ». Cette dernière milite aux côtés d’Eugène Varlin et participe avec lui aux grèves de la reliure en 1864 et 1865 ainsi qu’au lancement du restaurant coopératif « La Marmite » où chaque soir elle philosophe.

Anna Jaclard fonde avec André Léo le journal La sociale. Roze Tubœuf, blanchisseuse, participe à l’insurrection du 18 mars. Elle est sur les barricades drapeau rouge à la main. Emprisonnée à Arras le 18 novembre 1871, elle sera transférée à Versailles en 1872 suite à une ordonnance de non lieu. Elle décède à son domicile le 23 février 1880.

Toutes ces militantes politiques et féministes et des centaines d’autres, pour la plupart internationalistes et membres de la classe ouvrière, font l’objet d’articles biographiques dans « La Commune de Paris, les acteurs, l’événement, les lieux », éditée, en 2020, par les éditions de l’Atelier, collection Maitron, et cordonnée par Michel Cordillot.

Commentaires

  • Bravo au GAF – Groupe d’Actions féministes – de Besançon pour le travail accompli.
    Les portraits des femmes de la Communes accrochées sur le pont Battant, devant l’Hôtel de Ville Héroïnes ordinaires de cette insurrection qui nous a légué l’ébauche, dans des domaines très variés, de l’éducation laïque, gratuite, de l’émancipation des femmes et des hommes, des travailleuses et des travailleurs, de la prise en main de notre destin.
    Les femmes de la Commune ont pris leur place dans la politique, elles ont pris la parole en particulier dans les clubs qui se réunissaient, le soir, dans des églises où elles étaient particulièrement nombreuses. Présentes comme cantinières, ambulancières, aides aux blessés, mais aussi écrivaines, journalistes, artistes.
    Elles se sont battues sur les barricades telle Victorine Brocher membre de l’AIT – Association Internationale des Travailleurs, qui devint par la suite, la Première Internationale Ouvrière.
    Vive la Commune ! Comme l’ écrivait Jules Vallès le soir des élections du 26 mars 1871 « Cette révolution qui passe tranquille et belle comme une rivière bleue. »


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