L’école n’est pas une garderie, nos enfants ne sont pas des cobayes

Le 11 mai verra le confinement s’alléger progressivement. Ainsi, comme l’a décidé, tout seul, le
président de la République, Emmanuel Macron, les écoles rouvriront et l’activité économique
reprendra. Loin d’une prétendue justice sociale, cette mesure vise à se servir de l’Éducation
Nationale comme garderie pendant que les parents retourneront au travail. Comment comprendre
sinon que les élèves qui reprendront en premier le chemin de l’école seront les moins
autonomes, et par là-même les moins à même de suivre les règles de distanciation physique.
Nous rappelons également que le Conseil scientifique s’était prononcé pour une reprise en
septembre.

L’organisation syndicale majoritaire du département du Doubs Snuipp-FSU, SUD Education,
ainsi que l’organisation des parents d’élèves FCPE ont dénoncé les conditions de cette reprise
le 11 mai. Nous joignons notre voix aux leurs. En effet, la mise en oeuvre du protocole sanitaire,
très lourd, est inapplicable, a fortiori en si peu de temps (une semaine avant le 11 mai), et le volontariat des parents est une tartufferie.

Plusieurs éléments augmentent notre inquiétude :
- Qu’en sera-t-il du nombre d’élèves par classe : 15 comme préconisé par le ministère de l’Éducation
Nationale, 10 d’après un groupe de travail mis en place durant les vacances entre mairie
et Éducation Nationale ? (On rappelle que les rassemblements publics et privés de plus de 10
personnes seront proscrits après le 11 mai !). Cela pour une rentrée concernant seulement pour
l’instant Grande Section de Maternelle, CP et CM2 (les PS et MS ne reprendraient pas et pour
les CE1-CE2 et CM1 ce sera revu fin mai pour éventuelle reprise en juin).
- Nous soulevons la problématique du très faible nombre de lavabos dans chaque école, des
moments de regroupement que sont les moments périscolaires, de la cantine, des récréations
dont on ne sait rien ; et surtout la question des entrées et sorties différenciées qui vont être un
vrai casse-tête à mettre en place.
- Aujourd’hui certains parents d’élèves ont reçu par mail un formulaire à remplir avant demain
12h pour savoir s’ils renverront leurs enfants à l’école. Ce délai ridicule montre l’impréparation
totale de cette rentrée, alors qu’il n’y a aucune information concernant les modalités
précises de ces accueils et d’ouvertures de l’école (demi-journée ou pas, cantine ou pas, périscolaire
ou pas). Ce mail montre aussi que le système repose entièrement sur le fait que tous
les enfants ne reviendront pas. Ce précédent dangereux brise l’égalité républicaine d’accès à
l’éducation entre tous les enfants. Inégalité devant l’éducation, mais aussi inégalité devant le
risque.
- Cette inégalité sera de nouveau une inégalité sociale. En effet, le retour au travail n’est pas
un choix pour de nombreux parents. Depuis le 1er mai, la procédure d’arrêt de travail spécial
Covid-19 pour garde d’enfant a été stoppée, basculant de fait les parents qui souhaiteraient
garder leurs enfants en chômage partiel avec à la clé, une perte de salaire, l’indemnisation
n’étant pas la même. Qui plus est à partir du 1er juin, outre la perte de salaire, une attestation
délivrée par l’école prouvant qu’ils ne peuvent les y déposer sera nécessaire pour pouvoir toucher
un chômage partiel.

Besançon Verte et Solidaire apporte son soutien aux parents d’élèves et aux enseignant·es qui
refuseront de mettre en danger la vie des enfants, de leurs proches et la leur. Nous souhaitons
qu’un débat avec l’ensemble des acteurs·trices de l’éducation puisse avoir lieu afin d’envisager
une reprise sereine et sécurisée dans un temps raisonnable. Nous ne pouvons nous satisfaire
d’une prise de décision concernant la réouverture des écoles, le 6 mai, en Conseil municipal,
pour une réouverture prévue aux élèves le 14 mai à Besançon.

Avec un département classé rouge et aucun indicateur n’étant au vert, nous demandons aux
élu·es du Conseil municipal, dont la prochaine session se tiendra le 6 mai, de refuser la réouverture
des écoles primaires le 14 mai. La vie de nos enfants mérite mieux qu’une rentrée précipitée
et risquée.

Besançon verte et solidaire, liste citoyenne soutenue par la France insoumise

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