Le soutien des Gens du voyage au maire de Ruffey-sur-Seille

Madame le Maire

Je vous contacte en tant que Président de l'association Espoir et Fraternité tsigane de Franche-Comté, membre du collectif national la CNACI ( collectif National des associations de citoyens itinérants ) est notre collectif et membre de la commission nationale des gens du voyage présidé par monsieur Dominique Raimbourg, je suis médiateur ROMED certifié par le conseil de l'Europe.

A ce titre je ne peux que vous apporter mon soutien concernant l'arrêt des travaux en cours.

En effet tout aménagement d'une aire de grand passage devrait recevoir notre soutien, celle de  Ruffey sur Seille semble un piège mal engagé et pose des  problèmes qui m 'amènent à soutenir votre position.

En effet ces problèmes sont d'ordre démocratique (pas de concertation), écologique (zone boisée humide détruite,) et touchent la discrimination (rejet loin des zones habitées et commerciales de Français Itinérants).

En effet nous avons bien entendu vos arguments sur le fait que cette zone de bois classée en zone naturelle a été amputée sans concertation. Ce travail d'abattage de chênes anciens et de remblayage d'une zone humide a été effectué dans le silence et sans concertation, ce qui justifie votre position. La loi Besson qui contraint les communes de plus de 5000 habitants à prévoir des aires de grand passage de 2000 n'oblige pas à agir de la sorte sans concertation avec les élus et les gens concernés.

A propos de concertation, je tiens à préciser que certaines associations comme Gadgé ne peuvent pas être reconnues comme uniques représentantes des gens du voyage. Si cette dernière reçoit de nombreuses subventions à caractère social elle ne comporte dans son bureau que des Français sédentaires. Elle est affilée à la "Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les Gens du voyage" et le avec est très clair, il ne s'agit pas d'eux et Gadgé ne peut pas parler à leur place. De plus l'approbation de l'implantation d'une aire intervient seulement après recueil des avis du conseil municipal des communes concernées et de la commission consultative départementale qui fait un bilan du schéma départemental retenu, celui de 2014. Ce qui n'a jamais été le cas

Il est bien évident que dans ces conditions cette aire si elle se construit ne servira a rien car personne ne s'y rendra : Zone humide en bordure d'autoroute loin de tout commerce. Qui souhaite être traité ainsi ? Cela ressemble plutôt à un geste discriminatoire devant la nécessité de satisfaire à la loi tout en marginalisant des Français dont on rejette le mode de vie.
Il est curieux de voir qu'on exige des gens du voyage de respecter la loi alors que certains élus ne la respectent pas ou construisent avec elle des petits arrangements qui à long terme seront cause de conflits mais dont ils se moquent car le terme de leur mandat sera échu. Ainsi pour ne pas construire sur son territoire une aire de grand passage certains vont acheter un terrain éloigné dans dans une commune voisine pour vouloir implanter cette aire de grand passage de force chez les autres en raison bien entendu « de l'intérêt général! »  C'est un comble.

Cet aménagement souhaité par le Maire de Lons en marge de toute légalité semble dès aujourd'hui vouée à l'échec car les gens du voyage ne s'y rendront pas. La façon de procéder sera source de difficultés et de contestation de toute part, ce que l'on aura vite fait d'imputer aux gens du voyage alors qu'il n'en est rien. Cette vision à court terme est par ailleurs catastrophique pour tous les territoires. Les Citoyens français itinérants doivent pouvoir compter sur des aires vivables et légalement claires.

Recevez, Madame le Maire l'expression de notre soutien et de ma considération

Rémy Vienot