Le sens de l’engagement, 2e partie

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Nous sommes à la recherche de sens, de passion, de plaisir. Ne pourrions-nous pas trouver un sens à la vie en voulant sauver notre planète, ou tout au moins à y remettre un peu d’ordre ? N’y a-t-il que le sport, le jeu, les fictions pour susciter les passions ? Sommes-nous condamnés à vivre cela par procuration ?

En dehors de ces instants de vie passés devant un écran, dans un stade, comment est notre vie ? Que ressentons-nous de notre existence ? Quelle image et quelle estime de nous-même avons-nous ?

Il apparaît pourtant nécessaire d’ouvrir les yeux sur soi-même. Il ne s'agit pas seulement de s’investir pour une grande cause, en ignorant notre vie quotidienne, en s’oubliant soi-même. L’engagement sans ce recueillement pourrait nourrir l’orgueil.

L’engagement commence à la première heure du jour et se termine avec la satisfaction ressentie en fin de journée par les actions que nous avons accomplies. Le premier acte de l’engagement se fait avec l’acceptation des tâches que nous devons mener dans notre quotidien sans nous laisser happer par celles qui phagocytent notre temps et notre énergie et qui conduisent immanquablement à ressentir une gêne, un malaise, voire au conflit. S’occuper de soi, de son entourage, s’engager dans sa vie personnelle, c’est voir, repérer, avoir de l’attention et prendre plaisir à répondre aux besoins naissant, sans sacrifice de soi-même. Sans rien de trop, Meden agan est-il inscrit sur le vestibule du temple d’Apollon à Delphes. Cet état, cette disposition d’esprit nous apporte la paix, la sérénité, de la joie. Elle nous ouvre de nouveaux horizons, apporte une disponibilité nouvelle que nous n’imaginions pas auparavant, elle nous invite à de nouvelles actions à entreprendre.

Ouvrir les yeux sur le monde, découvrir l’origine des maux qui conduisent aux dérèglements que nous observons, comprendre que l’émancipation de quelques-uns par le luxe et le raffinement tout en contenant les exclus en dehors du cercle, se rendre compte que les ressources que nous avons crues sans fin, ne le sont pas, percevoir toutes les absurdités que nous avons générées, nous poussent à nous engager plus avant.

Les sciences de la vie démontrent que nous dépendons les uns des autres, espèces animales ou végétales. Nous sommes interdépendants. (Lire le livre de Pablo Serigne « L’entraide, l’autre loi de la jungle »). Économistes et politiciens sortants des grandes écoles et qui gouvernent semblent l’ignorer, et si certains en ont pris connaissance, ils ne savent pas comment quitter le cercle vicieux dans lequel nous sommes enfermés.

Instaurer et maintenir les inégalités provoque le désordre et la violence. Détruire les écosystèmes est un crime contre la nature et contre nous-même. Le réchauffement climatique nous condamne. Nous sommes invités à nous engager pour y faire face, tenter de restaurer les équilibres. Les forces de l’ordre devraient dénommer les acteurs qui se préoccupent de ses enjeux, et que l’on retrouve dans l’économie sociale et solidaire. En effet, l’ordre qui prévaut est celui qui maintient la pérennité du monde qui nous héberge. Or, nous constatons que le pouvoir politique préserve des équilibres économiques, financiers incompatibles avec cette idée, en mettant à son service un pouvoir policier, lequel pourrait se trouver injustement nommé « force de l’ordre ».

Forts de ce constat, une énergie nous envahit, chassant la fatigue. S’engager dans la vie provoque du plaisir, de la sérénité et non pas comme beaucoup le pensent, de la souffrance liée à une contrainte, un sacerdoce, une pénitence. L’engagement est un acte libérateur. On se libère des préoccupations anodines et sans importance pour embrasser une cause juste et émancipatrice.

Au regard de celui qui peine dans sa vie quotidienne et son travail, une personne qui donne de son temps dans une association, une mutuelle, une coopérative, une structure de l’économie sociale et solidaire, suscite soit de l’admiration, soit provoque de l’incompréhension.

La seule règle qui prévaut est la confiance en soi, celle qui forge nos convictions que nous portons avec passions et plaisir. C’est avec ce baromètre que nous devons juger notre action et non avec le regard d’autrui.

Et quel plaisir de faire partie de la petite équipe à vélo qui est allée à la rencontre des triplettes d’Alternatiba à Novillars (photo) pour les accompagner et partager avec eux cet instant à l’arrivée au Pixel à Besançon ! Puis sonner le tocsin avec nos sonnettes dans les rues de Besançon lors de la « véloruption », Besançon, qui la nuit arrose ses stades alors même que les fontaines ne coulent plus à cause des restrictions. Elles n’égayent plus les gens en terrasse, qui sirotent une boisson fraîche, par une belle journée d’été, les yeux clos sur ce qui se passe… Les glaciers fondent au point qu’un chalet en Italie se retrouve en Suisse.

 

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