Le Président Hollande a parlé de la spécificité française avec ses 36700 communes.
Ne serait il pas plus judicieux de souligner que ce magma communal est souvent à la source de l'inefficacité de nombre de politiques publiques ? Dans le département du Doubs ( 594 communes), existent encore des communes de moins de 15 habitants ! Comment pratiquer dans ce cadre "la solidarité et la citoyenneté", soulignées dans le communiqué présidentiel du 2 Juin ? Chez nos proches voisins, l'Allemagne compte 11253 communes et l'Italie 8101. En France nous en sommes encore à un découpage communal héritier des paroisses de l'ancien régime.
Autre préoccupation présidentielle : les "intercommunalités ...de taille différente et avec des moyens trop faibles pour porter des projets". Si elles progressent , elles ne sont en fait et trop souvent que des coalitions d'intérêts divergents entre l'urbain et le rural ou entre l'agglomération centre et le sub-urbain .Ce n'est pas en portant à 20000 habitants le nombre minimum des habitants des intercommunalités que ces dernières passeront du statut d'établissement public de coopération intercommunale à celui de collectivités territoriales de plein exercice !
Le Président veut également doter les régions "d'une taille européenne".La Franche-Comté est peuplée de 1,1 million d'habitants.Le budget de son conseil régional est de 511millions d'euros. Pas si loin de chez nous, la Sarre ( même population que la Franche-Comté) dispose d'un budget de 4 milliards d'euros et la Ligurie (1,5 million d'habitants) de 5,4 milliards d'euros. La taille européenne ne réside pas dans la superficie mais dans la capacité de financement de politiques publiques efficaces.
La mort annoncée des conseils généraux va par ailleurs de pair avec l'affirmation "du département comme circonscription de référence essentielle pour l'Etat, autour des préfets et de l'administration déconcentrée". C'est le retour des Jacobins assorti de l'envoi de faire-part de mariage qui sentent les arrangements entre les "grands élus" et l'Elysée, étant entendu que le citoyen ne sera nullement convié à la noce !
Il est nécessaire que lors du débat parlementaire en cours s'ouvrir sur la réforme des territoires, la représentation nationale n'oublie pas que le citoyen doit demeurer le premier acteur de son devenir.