Le nouveau projet d’urbanisation des Vaîtes dans la continuité de l’ancien, malgré quelques corrections

Le nouveau projet d'urbanisation des Vaîtes qui sera soumis au prochain Conseil municipal du 30 septembre se situe à nos yeux dans la continuité de l'ancien, malgré les quelques corrections qu'il lui apporte. Tout d'abord, contrairement à ce qu'affirme la communication de la mairie, il ne tient pas compte des différentes consultations entreprises (le GEEC, la conférence citoyenne et l'ensemble des associations écologistes locales), dont les conclusions ont chaque fois été beaucoup plus ambitieuses et contraires à la ligne générale du projet initial.

Ensuite, le 50-50 (50 % d'artificialisation, 50 % d'espaces naturels protégés) qui sert de slogan à mairie a toutes les apparences d'une formule raisonnable de compromis, alors qu'elle masque en réalité l'absence d'une recherche d'alternatives plus écologiques et adéquates aux besoins supposés de la ville comme la réhabilitation des friches urbaines, qui ne manquent pas à Besançon. L'obstination pour construire une nouvelle école plutôt que rénover l'ancienne en est un exemple criant. Les Vaîtes seront donc "pour moitié" sacrifiées pour rien. La mairie semble clairement avoir cédé aux pressions financières et économiques qui entourent le projet, bien plus qu'à la parole des citoyens.

Enfin, cette annonce nous alerte à nouveau sur le décalage entre les décisions politiques de la nouvelle municipalité et ce qu'exige de nous l'urgence climatique : ses décisions ne sont pas du tout de nature à nous faire prendre une trajectoire qui permette d'atteindre la neutralité nette carbone en 2050, ni non plus à faire entrer la population dans le fameux « Monde d'après ».

L'écoquartier que les élus veulent, dans leur majorité, à toute force faire construire, malgré l'opposition des associations, le scepticisme des experts, la résistance du quartier des Vaîtes et les objections des citoyens interpellés donne l'image d'une mairie obstinée, indifférente aux réactions de la société civile, enfermée dans des positions idéologiques irrationnelles.

Cet écoquartier est le symbole de l'impuissance de la municipalité pourtant d'obédience écologiste à agir d'après les paramètres d'urgences et de radicalité qui s'imposent à toute conscience éclairée en matière de climat, d'environnement et de biodiversité : rompre avec la logique productiviste et politique qui impose de bâtir aveuglément.

Pour toutes ces raisons, ce projet est inacceptable, et nous continuerons à le combattre comme l'ancien, mais soutenus par une conviction renforcée, puisque armés en plus de la légitimité des consultations mêmes voulues par la mairie. Nous renouvelons donc notre entier soutien à toutes les associations et à tous les citoyens qui se mobilisent pour la protection du quartier des Vaîtes et de son environnement.

Commentaires

  • Et en complément de cette dénonciation du « nouveau » projet de la municipalité pour bétonner les Vaites, l’appel à manifester devant l’Hôtel de Ville, demain jeudi 30 septembre à partir de 17h ET MÊME 16h30 à l’occasion de la réunion du conseil municipal qui va délibérer sur le sujet.
    Rassemblement le 30 septembre à partir de 16h30

    devant le Conseil municipal

    à l’occasion du vote concernant l’écoquartier des Vaîtes.

    Le 27 mars dernier, pour l’acte 1 des Soulèvements de la Terre, nous avons été nombreux et nombreuses à défiler à Besançon pour la sauvegarde des terres des Vaîtes à Besançon et des Lentillères à Dijon.

    Le jeudi 30 septembre à 16h30 heure, nous serons donc présent·es devant le Conseil municipal afin d’encourager les élu·es à abandonner tout projet d’artificialisation. Artificialiser des terres (qui plus est de haute qualité agronomique) de lieux de jardinage populaire et de refuge de biodiversité n’est plus possible à l’heure d’un réchauffement climatique maintenant inéluctable. Accepter la précarité des maraichères installées aux Vaîtes depuis des années et ne pas favoriser l’installation de paysan·nes et de cultures potagères sur le territoire d’une ville comme Besançon serait un non sens total en termes de souveraineté alimentaire.

    Pour l’abandon pur et simple du projet, la sauvegarde des jardins vivriers populaires, la sécurisation des terres des maraichères, l’installation de nouveaux et nouvelles paysan·nes à Besançon, la préservation de la biodiversité et de la mixité sociale des Vaîtes, tous et toutes devant le conseil municipal (place du 8 septembre) le 30 septembre à partir de 16h30.

    « Les politiques qui favorisent l’épuisement et l’artificialisation des sols, l’accaparement des terres, le développement des industries polluantes et toxiques sont une fuite en avant suicidaire. Cela ne peut plus durer. Que ce soit en zone urbaine ou rurale, il nous faut stopper l’artificialisation. […] Nous réaffirmons que le projet de bétonisation des Vaîtes est un projet écocide, inutile, et qu’il doit être totalement abandonné, pas revu à la baisse ou réaménagé. Nous n’avons plus le luxe de nous satisfaire d’une destruction moindre face aux défis environnementaux. Si les travaux devaient reprendre, nous serions mobilisé·es pour nous y opposer. » (extraits de l’appel « Aux Vaîtes et aux Lentillères défendre les terres »)

    Signataires :

    Collectifs : association Les Jardins des Vaîtes, Confédération Paysanne Bourgogne Franche-Comté, Confédération Paysanne 25-90, Confédération Paysanne Jura, Quartier libre des Lentillères (Dijon), association Les Vaîtes, France Nature Environnement 25-90, Réseau des AMAPs Bourgogne franche-Comté, Solidaires 25, Extinction Rebellion Besançon, Alternatiba-ANV COP21 Besançon, Franche-Comté sans OGM, Biocoop Vesonbio, SolMiRé – Solidarité Migrants Réfugiés, La Zone du Dehors (39), Lédokiosque (39), CNT Jura, ARPENT (89), SVP Héricourt, le Pic Noir (Poligny), jardins de l’Engrenage (Dijon)

    Fermes : Au jardin (Marchaux), Les Volubiles (Ornans), Ferme du Mouton Noir (Fontaine-Les-Clerval), ferme de l’Iserole (Orchamps), Jardins de Vauvenise, Les Maraîchers de Montain, Les Jardins de Grusse, Au petit jardin (Arçon), ferme de Champandré (Lavans-Lès-Saint-Claude), Le potager des Culs Fouettés (Ougney), De ville en jardin (Sorans-les Breurey), La ferme du Chat noir (Saint-Amour), Ferme des Prés (Theuley), Gaec de la Semilla (Les Fourgs)


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