Le Département présente le résultat de ses études sur les oiseaux sur les sites Natura 2000 « Piémont Vosgien » et « Etangs et Vallées du Territoire de Belfort »

Le Département du Territoire de Belfort a fait réaliser deux études ornithologiques sur les sites Natura 2000 « Piémont Vosgien » et « Etangs et Vallées du Territoire de Belfort », dont il est l’animateur.

Ces études, financées à 100 % par l’Europe et l’Etat, visent à faire un bilan sur l’évolution des peuplements d’oiseaux de ces sites, après plus de 10 ansd’actions en faveur de la biodiversité (contrats Natura 2000 agricoles via la contractualisation de Mesures Agro-Environnementales et Climatique sur les prairies et contrats Natura 2000 forestiers via la contractualisation de dispositifs favorisant les bois sénescents).

Pour réaliser ces études, des inventaires ont été menés tout au long de l’année 2020, respectivement par les bureaux d’études CD Eau-Environnement et Ecoscop, dont les résultats ont été publiés ce mois d’avril.

 Une situation globale en amélioration pour les oiseaux

  • Le site « Etangs et Vallées du Territoire de Belfort », qui inclut la vallée de la Bourbeuse et de ses affluents ainsi que celle de la Coeuvatte, présente une importante diversité de milieux naturels, qui font de lui un corridor écologique essentiel pour les oiseaux, qui y trouve des secteurs encore préservés.

119 espèces d’oiseaux y ont été relevées en 2020, une situation en amélioration par rapport à 2009 (+ 23 %, 91 espèces relevées en 2009) avec denouvelles espèces répértoriées telles que la Pie-grièche grise, la Bécassine des marais, le Pipit spioncelle, le Tarin des Aulnes et le Traquet motteux.

Parmi ces 119 espèces, 100 espèces possèdent un intérêt patrimonial, dont 18 espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, dont la préservationest prioritaire (Natura 2000), telles que :

  • la Cigogne blanche (13 couples) ;
  • le Milan noir (30 couples) ;
  • le Milan royal (20 couples) ;
  • le Pic mar (35 couples) ;
  • le Pic noir (15 couples) ;
  • la Pie-grièche écorcheur (50 couples).

Quelles sont les raisons de cette amélioration ?

  • 2 bureaux d’études différents ont travaillé sur le site en 2009 et 2020. Il peut donc y avoir un biais d’observation (pas le même observateur) ;
  • Les populations de migrateurs sont variables d’une année sur l’autre et dépendent des conditions météorologiques qui influencent leurs déplacements.

Un bémol toutefois, certaines espèces restent extrêmement rares, notamment le

Pic cendré pour les milieux forestiers, le Courlis cendré, le Tarier des prés et le

Vanneau huppé pour les milieux agricoles.

  • Le site Natura 2000 « Piémont Vosgien », situé au nord du département, herbérge quelques secteurs prairiaux mais reste majoritairement forestier.

71 espèces d’oiseaux ont été dénombrées sur le site, une situation en amélioration par rapport à 2009 (+ 14 %, 61 espèces relevées en 2009) avec denouvelles espèces répértoriées telles que la Cigogne noire, le Pic cendré, le Pic épeichette, le Torcol fourmilier, le Grand corbeau et le Pipit farlouse.

Parmi ces 71 espèces, 22 présentent un intérêt patrimonial, dont 11 sont inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, telles que :

  • la Pie-grièche écorcheur, dans les petites vallées vosgiennes et sur la chaume du Wissgrut ;
  • le Pic cendré et la Cigogne noire, deux espèces particulièrement menacées et très peu présentes en Franche-Comté.

Les petites chouettes de montagne (Chouette de Tengmalm et Chevêchette d’Europe) n’ont, quant à elles, pas été observées, ce qui était déjà le cas en 2009. Quelles sont les raisons de cette amélioration ?

  • une extension du site Natura 2000 a été réalisée en 2014. Il inclut désormais la vallée de la Rosemontoise, hébergeant de nombreuses prairies (ce qui n’était pas le cas en 2009 lors de la précédente étude) ;
  • les inventaires de 2020 ont démarré plus tôt qu’en 2009, augmentant la probabilté de contacter les espèces « précoces » (pics et grives).

Ces études confirment l'intérêt des actions menées dans le cadre de la démarche Natura 2000. En effet, la mise en place de pratiques agricoles etforestières « extensives » sont primordiales pour l’avifaune. Ainsi, les haies et arbres isolés dans les prairies et la présence de bois morts et d’un sous-bois diversifié en forêt sont des éléments clefs permettant de maintenir, voire d’augmenter, les populations d’oiseaux.

Les effets néfastes du réchauffement climatique

Toutefois, le changement climatique pourrait rapidement contrebalancer ces résultats positifs. En effet, l’augmentation des températures et les épisodes de sécheresse récurrents auront un impact sur de nombreuses familles d’oiseaux :

  • les limicoles auront de plus en plus de difficulté à trouver des points d’eau pour y faire une halte ;
  • les migrateurs qui reviennent de plus en plus tôt risquent de ne plus être en phase avec les périodes d’émergences d’insectes nécessaires au nourrissage des juvéniles ;
  • les espèces montagnardes trouveront plus difficilement leurs arbres hôtes qui dépérissent sous nos latitudes (hêtres, épicéas) ;
  • les populations d’espèces méditerranéennes devraient se développer (ex. : Guêpier d’Europe et Héron garde-bœufs).

De nouvelles mesures devront donc être définies, en partenariat avec les acteurs impliqués dans la démarche Natura 2000, pour continuer à préserver la biodiversité de notre département.

L’intégralité de ces études sera mis en ligne prochainement sur le site internet du Département.

Laisser un commentaire