Le Comité de défense de la santé publique appelle à la mobilisation le 14 juillet

Depuis de nombreuses années, les soignant.es alertent les gouvernements sur l'état des hôpitaux publics mais aussi de la santé publique en général. L'application des préceptes de gestion privée à la santé, notre bien commun, a eu des effets désastreux. Avec la crise sanitaire dite du Covid, l'état de déliquescence de notre système de santé a éclaté au grand jour. Elle nous rappelle combien il est important de disposer d'un hôpital public fort avec un système de soin de qualité, gratuit et ouvert à tous et toutes. 

La population de notre pays a pris la mesure de la situation : notre Hôpital n’est plus ce qu’il était. Notre Hôpital manque de place en réanimation, de respirateurs, de compétences médicales et paramédicales (anesthésistes, IADE, etc), de lits d’hospitalisation, de médicaments, de place dans les centres de rééducation dit SSR... Dans  notre pays, en France, 5ème puissance mondiale, par manque de matériel de protection, de masques, de lunettes, de blouses, de surchaussures, de charlottes, nos soignant.es en ont été réduits à utiliser des sacs poubelles. Les aides à domicile, les EHAPD ont été les grands oubliés de cette crise, comme à leur habitude … Les agents des EHPAD ont été les plus touchés par le Covid, faute de matériel de protection …

Près de 30000 morts officiels en France à ce jour et la menace d'une 2ème vague. Ce nombre de victimes aurait du, aurait pu être largement inférieur … 

Ce krach sanitaire nous l'avons traversé grâce aux soignant.es et à toute la population qui s'est mobilisée, en se confinant et en créant des réseaux de solidarité. Nous l'avons traversé grâce aux premiers de corvée qui au péril de leur vie sont restés sur le pont.

Mais nous n'en avons pas fini avec les effets de cette crise sur notre santé.

Faute de moyens hospitaliers suffisants, des examens, des diagnostics, des traitements ont été retardés, repoussés.

La crise n'est pas derrière nous, elle est encore devant nous avec un Hôpital qui se retrouve face à un  nouveau défi : rattraper ce retard. Inflation des examens à rattraper, des conséquences sur la santé des patient.es du fait des prises en charge retardées : aujourd'hui, le CHU est plein, archi-plein en ce moment et démontre s’il le fallait encore, que les lits manquent et continuent de manquer..

Quelques chiffres : 

 en matière d'examens diagnostics : 

 Diagnostic et traitement des cancers colorectales par coloscopies : estimation (de l’encadrement) de près de 500 coloscopies en retard pour le CHU.

Diagnostics et traitements de pathologies cardiaques par coronarographies : idem

Diagnostics et traitements de pathologies pulmonaires par fibroscopies bronchiques : estimations de plus de 150 en retard qui ne pourront jamais être rattrapées.

Diagnostics et traitements de pathologies abdominales par gastroscopies : idem

 En matière de traitements de pathologies “graves“ : 

 Cancers => Traitements des cancers par chimiothérapies et radiothérapie : combien de retard ? … les chiffres ne circulent pas, ne sortent pas mais la population en paye déjà et en paiera encore longtemps le prix … l’affluence dans les services en témoigne … 

 Orthopédie :

Opérations diverses non urgentes mais importantes tels que prothèses de genoux, de hanches, pathologies des épaules, etc ... repoussées 

Des prises en charge des douloureux chroniques repoussées... et bien d'autres encore pathologie laissées libre de leur sort..

Le Covid aura fait des morts en épisode Covid. 

Il en fera encore en épisode post Covid … mais ce seront des morts invisibles …

Nous appelons de nos voeux un Hôpital public qui puisse affronter une crise sanitaire, quelle quelle soit, sans abandonner des pans entiers de sa mission première. Nous appelons de nos voeux la fin des déserts médicaux qui font que les services publics sont de plus en plus éloignés des populations. 

Face à ce constat, face à l'incurie des gouvernements successifs biberonnés au néolibéralisme, des soignant.es, des usagers, des citoyen.nes, des militant.es associatifs, syndicaux ou politiques, ont souhaité se réunir pour mener ensemble la lutte pour la défense de la santé publique. Le 18 juin dernier est né le comité de défense de la santé publique du Doubs. Nous nous donnons comme mission :

- de venir en soutien des mobilisations et d''initier des actions

- de faire de l’éducation populaire auprès des citoyen.nes pour continuer à faire grandir la prise de conscience collective de la nécessité de sauvegarder notre système de soin public

- de proposer un projet alternatif au projet mortifère porté par le gouvernement par l'intermédiaire de l'ARS de BFC

Car oui un autre monde est possible, ce sera le nôtre ! Celui de la solidarité et des services publics.

Aujourd'hui, 14 juillet, nous sommes réunis Place de la Révolution pour honorer tout.es celles et ceux qui se sont mobilisé.es, les premiers de corvée. Nous sommes là également pour dire que nous n'oublierons pas. Aux fossoyeurs de nos services publics, nous leur remettons cette médaille du mépris et nous leur crions PLUS JAMAIS CA !

Laisser un commentaire