Le bien-être animal, un enjeu très capitaliste

Le président Macron est venu rendre visite à la SPA de Gray (70) lundi 4 octobre à l’occasion de la journée mondiale des animaux.

A l’heure où 1 million d’enfants dans le monde sont contraints au travail forcé, les « animalistes » en tout genre continuent de noyer la lutte des classes et d’occulter le système capitaliste chaotique, immoral, injuste, violent, sauvage, meurtrier, destructeur, cynique, élitiste, archaïque et ultra-hiérarchisé.

Cause animale et capitalisme

Le parti animaliste : comment passer de l’anarchie à la bourgeoisie ?

Conclusion animale

On est habitué aux coups de communication de Macron, il avait promis 23 800 euros de subvention à la SPA de Gray avant sa venue. De quoi être bien accueilli par des bénévoles qui se contentent de peu au quotidien.

Cet argent est octroyé dans le plan « France relance » du gouvernement. Il faut croire qu’il y a de « l’argent magique » pour préparer les élections présidentielles.

Emmanuel Macron a bien compris que la cause animale est facilement récupérable par le capitalisme. Elle permet aussi de faire culpabiliser nos classes populaires, comme d’habitude.

Cause animale et capitalisme

Lors de sa visite en Haute-Saône (70), le président a annoncé que le gouvernement allait être encore plus répressif contre les « méchant.es » qui abandonnent leurs animaux.

Surtout avec la crise économique que nos classes populaires subissent en silence pour le moment, combinée à l’augmentation de l’essence, du gaz, de l’électricité et la pénurie des jouets provenant d’Asie. Certain.es devront faire des choix émotionnellement difficiles cet hiver comme par exemple : « on garde le chien ou on garde le chauffage ? » ; « des cadeaux de noël pour les gosses ou des croquettes ? ».

Certain.es se sacrifieront pour leurs animaux et c’est tout à leur honneur, d’autres non, ce sont des « méchant.es ».

A vous de juger si s’attaquer à ces méchant.es désigné.es par Macron est une priorité.

Le groupe de luxe Kering (Gucci, Alexander McQueen, Bottega Veneta,..) appartenant à François Pinault, (5ème fortune de France, 27ème fortune mondiale), renonce à la fourrure animale.

C’est l’industrie du luxe qui devrait renoncer à exister !

L’initiative est « saluée par la Fondation Brigitte Bardot » et est décrite comme une « victoire pour l’association Peta » selon la presse du Crédit Mutuel (L’Est Républicain).

Après « la planète », « la nature », « Gaïa », la petite bourgeoisie veut aussi être la protectrice des animaux. Le but intellectuel profond des ultra-riches est de faire oublier l’insupportable inégalité sociale ainsi que les destructions écologiques quotidiennes issues du système économique.

Paul Cébille , chargé d’étude à l’IFOP1, nous confirme la volonté d’utiliser la cause animale pour noyer la lutte des classes :

« Cet enjeu touche toutes les catégories socioprofessionnelles tous les âges et tous les niveaux de vie »

C’est bien, donne la patte !

Cet « intellectuel » dit aussi dans la presse du Crédit Mutuel (L’Est Républicain) : « Le système politique a beaucoup évolué en 10 ans »

Ah bon?

Paul Cébille : « Des thématiques très spécifiques ont émergé : bien être animal, place des minorités, droit des femmes.. »

Ça serait risible si ce n’était pas aussi odieux ! Selon Paul Cébille (rime riche avec débile), le bien être animal passe avant celui des « minorités », tout comme les idées de la fasciste Brigitte Bardot.

Les animaux passent devant le féminisme aussi, alors que les femmes représentent plus de 50 % de la population humaine.

Comment ne pas voir, chez l’IFOP, la fusion entre le capitalisme, le colonialisme et le patriarcat ?

Le parti animaliste : comment passer de l’anarchie à la bourgeoisie ?

La presse capitaliste met en avant une candidate à élection présidentielle, avocate de l’association L214, et représentante de la « cause animale » depuis les élections Européennes.

La presse du Crédit Mutuel (L’Est Républicain), avec malice, rappelle que le parti animaliste « a crée la surprise aux dernière Européennes, en rassemblant 2,17 % des voix (à peine moins que la Parti Communiste, à 2,49%) ».

Ils sont taquins ces journalistes de l’Est Républicain, les Cravates Rouges2 n’apprécieront pas ce petit pique qui m’a bien fait rire.

Mais bon, la presse du Crédit Mutuel a fait bien pire (sans me faire rire) contre de nombreux militant.es des luttes sociales, contre les classes populaires en général et surtout contre un camarade anarchiste récemment3.

Hélène Thouy, candidate pour le parti animaliste et que je surnommerai affectueusement « Petite chatte », a sorti les griffes face aux énièmes mensonges du gouvernement.

Ça c’est vraiment typique des chats, ils font un gros câlin, ronronnent, se frottent mais peuvent griffer à tout moment quand ils en ont marre.

Petite chatte dénonce les promesses non tenues du gouvernement : interdiction des animaux sauvages dans les cirques, des poules pondeuses en cage, la vente d’animaux sauvages, la fin des delphinarium,... (liste non exhaustive).

Cette sphère « animaliste », « anti-spéciste », « végane » croyait vraiment aux résolutions du gouvernement… Quelle naïveté !

Dire que ces antispécistes osent donner des leçons aux militant.es anarchistes. Il y a plus de 10 ans, les « véganes » n’étaient pas du tout médiatisé.es et ont essayé d’accaparer les groupes libertaires partout en Europe. I.elles ont fait beaucoup de mal pour se développer et en arriver à ça.

Ces antispécistes ont bousculé beaucoup de groupes militants, jusqu’à créer des scissions dans certains.

Leur argument relou et énervant était toujours le même : « vous vous dites révolutionnaires, mais vous n’êtes pas capables de révolutionner vos assiettes ».

D’abord, cette phrase insinue que nos classes populaires ont le choix de leur alimentation, ce qui est faux.4

D’autre part c’est une attitude très bourgeoise et réactionnaire de donner des leçons comme ça.

Entre temps la cause animale a été écouté par la bourgeoisie, au point que le puissant lobby de la viande fait de la pub pour inciter les gens à être « flexitarien ».

Comprenez le message subtil de l’industrie agro-alimentaire : vous allez dorénavant consommer moins de viande mais vous allez dépenser autant d’argent, voir plus, dans votre budget alimentaire.

Aujourd’hui le mouvement anti-spéciste s’est éloigné du mouvement libertaire (anarchiste), tant mieux ! Cette fois ces « animalistes » pratiquent la course à la présidentielle, quelle naïveté encore une fois !

Les véganes auraient du emprunter des livres aux anarchistes et pratiquer l’éducation populaire plutôt que de saboter des barbecues merguez par exemple.

Même s’il est vrai que « l’anarchisme et le végétalisme font bon ménage »5, il n’en reste pas moins que l’anarchie est une invention de la classe ouvrière européenne alors que l’antispécisme provient des Universités anglo-saxones (Oxford, Londres). Le mélange des classes pour « la bonne cause », ce n’est pas trop mon truc, c’est ce que fait Macron à Gray non ?

D’ailleurs, mon opinion personnelle sur les antispécistes est la même que les anarchistes du 19ème siècle et se résume à cette phrase : à quel titre les antispécistes peuvent-ielles se prétendre porte-voix des animaux ?5

Petite chatte ne se pose pas cette question. Alors que propose la candidate animaliste aux élections présidentielles de 2022?

La presse du Crédit Mutuel relève les 2 mesures importantes du parti animaliste : « la fin de l’élevage industriel, accompagné d’aides à la reconversion pour les agriculteurs » ainsi que « la souveraineté alimentaire ».

En résumé, Petite chatte veut donner encore plus d’allocs aux propriétaires agricoles et propose du « souverainisme». Ces propositions « animalistes » ressemblent fortement à de l’écologie de droite nombriliste et post-colonialiste.

Conclusion animale

Je voulais conclure par une métaphore animale en comparant les bourgeois à une espèce. Mais franchement je n’ai pas trouvé, en fait aucune espèce animale ne mérite d’être comparé à un riche, mis à part les parasites.

Alors imaginons que les dominants capitalistes et politiques soient représentés par un puissant propriétaire agricole, le gros paysan.

Notre classe laborieuse est composée de vaches à lait, de vaches à viande, de taureaux reproducteurs, de poules pondeuses, de chèvres, de brebis, de chevaux de course arabes, de chevaux de trait comtois et beaucoup de moutons bien sur.

Et même au sein de notre classe, il y a des gros porcs qui copient le système patriarcale du paysan.

Nous sommes très bien gardés par les différents chiens de berger, de chasse ou de combat (petits chefs, petits politiciens, armée, police diverse, milice d’extrême droite, intégristes religieux).

Le gros paysan possède même des petits chiens adorables et des chats de compagnie pour le conforter dans son cynisme (médias dominants, pseudo-intellectuels, nouveaux riches, politiciens puissants,..). Difficile pour le Paysan de culpabiliser sur l’exploitation de son prochain et la destruction de son milieu naturel lorsqu’il possède des animaux de compagnie pour faire des câlins et le rassurer.

Pourtant le gros paysan n’est pas si intouchable, il faut simplement que nos classes laborieuses se relèvent et se transforment. Les animaux de ferme doivent redevenir des animaux sauvages.

Chasse le naturel, il revient au galop !

Pour la Révolution sociale et libertaire, il nous faut des biches, des cerfs, des lièvres, des chamois, des écureuils,et plein d’autres animaux beaux et gentils pour pratiquer la désobéissance civile dans les bois.

Il nous faut des sangliers sauvages pour piétiner les monocultures du paysan.

Il nous faut des renards, malins et audacieux pour esquiver et piéger les chiens de garde.

Il nous faut des meutes de loups, sans pitié, capable de mordre les petits chiens et chats de compagnie s’il le faut.

Enfin, il nous faut des lynx, furtifs et insaisissables, faisant peur à tous les chiens et laissant le gros paysan en constante insécurité, malgré ses barbelés et sa grosse collection de fusils.

Loral Aitken, spécialiste des parasites.

1 IFOP Institut Français d’Opinion Publique, entreprise privée appartenant à la famille Dentressangle (56ème fortune de France). Il fut longtemps la propriété de Laurence Parisot, cheffe du MEDEF de 2005 à 2013. L’IFOP est la définition type de la « fabrique de l’opinion » théorisée par Noam Chomsky et Edward S Herman.

2 https://www.factuel.info/blog/cravate-rouge-vs-cravate-bleu-nuit

3 https://dijoncter.info/esprits-libres-et-revoltes-au-prix-de-la-boue-des-murs-et-du-sang-2989

https://dijoncter.info/retour-sur-le-proces-de-b-au-tribunal-de-nancy-pour-l-incendie-d-antennes-2835

4 https://www.factuel.info/blog/triez-vos-dechets-bande-de-sales-pauvres-2

https://dijoncter.info/audincourt-les-fausses-a-o-p-du-marche-couvert-2993

5 Extraits de 10 questions sur l’antispécisme, Jérome Segal, éditions Libertalia.

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