Le 19 mai à 17h place Jouffroy d’Abbans, joignons nos voix à celles de la chorale Rouge et Noir pour commémorer la démolition de la colonne Vendôme

Le 19 mai, nous commémorons, en léger décalé, la destruction par les communards de la colonne érigée sur la place Vendôme à Paris. La construction de cette colonne de 1806 à 1810 fut décidée par un décret de Napoléon pour commémorer la dite grande armée et les massacres qu’elle a commis dans toute l’Europe, à l’instar de celle érigée à Rome en l’honneur de l’empereur Trajan. Elle fut construite avec le bronze des canons pris aux armées russes et autrichiennes. Appelée colonne d’Austerlitz, puis colonne de la victoire avant de devenir colonne de la grande armée, elle fut surmontée de différentes statues, la dernière étant celle de Napoléon drapé en empereur romain.

Dès la déchéance de l’Empire après la défaite de Sedan et la proclamation de la République le 4 septembre 1870, des voix s’élèvent dans Paris pour réclamer la mise à bas de la colonne Vendôme, considérée comme l’odieux symbole des malheurs de la France.

Dans ce concert de revendications, le peintre Gustave Courbet s’exprime dans les colonnes du Bulletin officiel de la municipalité de Paris : « Attendu que la colonne Vendôme est un monument dénué de toute valeur artistique, tendant à perpétuer par son expression les idées de guerre et de conquête qui étaient dans la dynastie impériale, mais que réprouve le sentiment d’une nation républicaine, [le citoyen Courbet] émet le vœu que le gouvernement de la Défense nationale veuille bien l’autoriser à déboulonner cette colonne. »

Cette proposition resta sans suite. Mais le projet fut repris par la Commune qui le vota le 12 avril 1871, et décida de la démolition

« En ce 12 avril, La Commune de Paris,

Considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la république française, la fraternité.

                     DECRETE :

Article unique. La colonne de la place Vendôme sera démolie.

Paris, le 12 avril 1871. »

. Courbet, élu peu après, n’a pas pris par au vote mais en réclame l’exécution. Prévue le 5 mai, pour le cinquantenaire de la mort de Bonaparte la démolition n’a lieu que le 16 mai.

Alors que la situation militaire devient désespérée pour la Commune, une foule se masse place Vendôme pour célébrer l’évènement. Avec bien des difficultés le colosse de 45 mètres s’écroule sous les vivats et le drapeau rouge flotte bientôt sur son socle.

Quand les versaillais auront repris le pouvoir à Paris, ils décideront le rétablissement de la colonne et feront condamner Gustave Courbet à supporter le coût de la reconstruction. Ruiné, Gustave Courbet s’exile en Suisse où il mourra en 1877 avant d’avoir payé la 1ère traite.

Aujourd’hui, les versaillais sont toujours au pouvoir et la mémoire qu’ils ont de la Commune les conduit à revendiquer l’inscription du sacré cœur de Montmartre, ce symbole de la volonté "d'expier les crimes de la Commune"aux monuments historiques.

Mais aujourd’hui, comme hier et demain nous combattons les versaillais et crions bien haut :

NON, NON, NON La COMMUNE N’EST PAS MORTE

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