La réforme des retraites, cerise sur la galette des Rois

Le Roi et ses valets sont réunis dans la grande salle de réception. Sourd aux cris de cette populace indisciplinée, qui montent de la rue, le Roi s’est quand même planqué sous la table sur laquelle trône une immense galette bien dodue, odorante, appétissante...

– Pour qui, cette part ? demande le premier valet.

– Pour les grands patrons !

– Pour qui cette part ? poursuit le premier valet.

– Pour les grandes entreprises !

– Pour qui cette part ?

– Pour les actionnaires !

– Pour qui cette part ?

– Pour les assurances par capitalisation !

– Pour qui cette part ?

– Pour le BlackRock 

– Pour qui cette part ?

– Pour Moi !

– Votre Altesse ! Quelques miettes restent sur la table. Qu’en ferons-nous ?

– Distribuez-les à ces manants braillards. Ah ! N’oubliez pas de donner les plus grosses à nos gens d’armes. Ils doivent continuer à croire qu’ils défendent les valeurs de la République.

Autour de lui, les valets s’esclaffent. Certains, pourtant, très intérieurement, ont la trouille. Et si ces manants avaient raison de protester ? Jusqu’où iront-ils ?

 Pendant ce temps, le Roi, fier de lui, a annoncé qu’il renonçait à sa retraite présidentielle de 6000 euros, mensuels. Ne se rendant pas compte de la réelle signification de ce geste. 6000 euros, c’est une broutille pour lui. Oui vraiment, Sire, nous ne sommes pas du même monde.

Pendant ce temps, le Roi monte une partie de la population contre l’autre, faisant croire à ses gens d’armes qu’ils luttent contre on ne sait quel danger. Le croient-ils vraiment, ces gens d’armes que le pouvoir méprise, dont il diminue les moyens de lutter contre la véritable criminalité, qu’il laisse sans équipements, dans des locaux indignes, qui leur désigne un ennemi qui n'est pas le leur, qui regarde, indifférent, le nombre de suicides se multiplier. Dérives personnelles, circulez, il n’y a rien à voir !

Pendant ce temps, Carlos Ghosn, le pauvre chaton, découvre que le monde de l’entreprise et celui de la finance est fait de bêtes féroces et qu’il est tombé sur plus féroce que lui. Ce n’est vraiment pas juste ! Lui, sa retraite, il la réclame à cor et à cry !

Pendant ce temps, Jean-Luc Mélenchon qui, parfois, souvent, devrait tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler, défend Carlos, qui n’a pas vraiment besoin de lui pour sa défense.

Pendant ce temps, et alors que plus de 1000 médecins menacent de démissionner, devant la dégradation du service hospitalier, la Reine fait du Chodron de Courcel-Chirac. Ne reculant devant rien, ça ne lui pose aucun problème de se rendre dans un hôpital afin de demander la charité, sous forme de dons de pièces jaunes. Pas la solidarité nationale, non ! La charité individuelle.

Il faut dire qu’en Royauté, on a bien compris que charité bien ordonnée commence par soi-même.

Pendant ce temps, las ! la gauche continue de se déchirer, infoutue qu’elle est de se mettre d’accord sur un projet de société plus juste, plus humaniste, plus solidaire.

Pendant ce temps, las ! les syndicats peinent à faire front commun.

Pendant ce temps, las ! le Rassemblement National creuse son sillon. Et nous risquons bien de ne pas y couper aux prochaines élections présidentielles. Parce que le coup de Macron, rempart de Marine Le Pen, ne tiendra plus.

 

Commentaires

  • Roger Martin, écrivain,

    Roger Martin, écrivain, communiste, engagé dans la lutte contre l’extrême droite, spécialiste du Ku-Klux-Klan, a posté mon billet de blog sur le site de sa section. Avec mon accord. Un texte liminaire que je livre ici, dans un méchant copier/coller.

     ROUGE CERISE

     

    Blog de la section Oswald Calvetti du PCF

     

    Rouge Cerise est heureux de proposer ce texte de Danièle Secrétant, une fidèle – et parfois contestatrice – lectrice de notre site.  La poésie, le théâtre, le conte ont toute leur place dans le combat contre l’injustice.

     Rouge Cerise tient juste à préciser deux choses à Danièle : les syndicats ne peinent pas à faire front commun. CGT, SUD, FSU, FO, UNL, UNEF, et CGC sont toujours dans la lutte, derrière une banderole commune. C’est déjà pas mal. Quant à la Gauche « infoutue de se mettre d’accord… », Georges Marchais, qui n’avait pas toujours raison mais disait des choses sensées, avait coutume de dire que « l’union est un combat ». Chère Danièle, le Parti communiste est depuis des mois à l’initiative de dizaines de réunions ouvertes à toutes les forces se réclamant de la Gauche. Les exclusives, le refus de travailler avec le PS ou avec GénérationS ne vient pas de nous. Le refus de certains d’empêcher que Paris, Rennes ou Avignon et maintes autres villes ne tombent dans l’escarcelle de la Droite ne nous est pas imputable, car nous nous refusons à faire la politique du pire.

     Ah !, un dernier détail (d’importance) : nous ne voulons la mort de personne, pas même celle de Carlos Ghosn, mais que Danièle se rassure, nous communistes réservons notre sympathie et notre compassion aux milliers de travailleurs de l’automobile qu’il a licenciés et maltraités dans l’indifférence des médias qui en font aujourd’hui une sorte de Robin des Bois mâtiné de Dreyfus ! RC

     

                          

     

     

     


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