La reconnaissance du 19 mars : une décision honteuse

Le jeudi 8 novembre 2012, le Sénat a adopté la proposition de loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Cette date du 19 mars correspond à la proclamation du cessez le feu qui mit fin à la guerre d’Algérie et fait suite à la signature des accords d’Evian entre le gouvernement Français et le FLN le 18 mars 1962. Ces accords précisaient les modalités de l’indépendance de l’Algérie.

Il faut aussi  rappeler les propos du président François Mitterrand sur le sujet dans sa conférence de presse du 22 Septembre 1981 : « s'il s'agit de décider qu'une date doit être pour célébrer le souvenir de la guerre d'Algérie, cela ne peut être le 19 mars parce qu'il y aura confusion dans la mémoire du peuple ». Cette confusion existe, elle est toujours présente dans nos esprits.

Ces accords de mars 1962 n’ont jamais été respectés. Ils sont vécus par de nombreux concitoyens  comme une tragédie. Ils prévoyaient par exemple une période de transition de 3 ans et garantissaient le droit aux pieds noirs de participer aux affaires publiques, le respect du droit de propriété (aucune mesure de dépossession ne devait être prise à leur encontre sans l'octroi d'une indemnité équitable préalablement fixée). Nul ne pouvait faire l'objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d'une discrimination quelconque en raison d'opinions émises à l'occasion des événements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d'autodétermination, d'actes commis à l'occasion des mêmes événements avant le jour de la proclamation du cessez-le-feu. Aucun Algérien ne pouvait être contraint de quitter le territoire algérien ni empêché d'en sortir.

Sur le terrain, les accords d'Évian, loin d'apporter aux populations la paix attendue, inaugurent une période de violence redoublée et de massacres de populations civiles dont les harkis  ( 60 000 à 150 000 selon les estimations seront mis à mort dans des conditions inimaginables : ébouillantés, enterrés vivants, lapidés )  et les populations "européennes" sont particulièrement victimes de la part du FLN algérien, ce même FLN qui demande aujourd’hui des excuses à la France !!!!

Célébrer le 19 mars, c’est célébrer l’abandon d’une population puisqu’un million de Français  durent quitter, souvent en catastrophe, le pays où ils étaient nés comme leur parent, grand parent et parfois arrière grand parent.

Cette décision soutenue entre autres par madame la députée Barbara Romagnan et votée par monsieur le sénateur Claude Jeannerot,  ne peut que diviser encore plus les Français, plus particulièrement ceux qui n’ont eu que le choix entre la valise ou le cercueil.

En conclusion ce n'est pas le peuple de gauche ou de droite qui s'exprime car pour nous il n'y a qu'un seul peuple, c'est le peuple de France dont nous sommes les élus, De nombreux Français sont blessés par ce vote du sénat, il faut donc réagir et nous vous invitons à nous soutenir dans le combat contre cette décision et nous exigeons que la date du 5 décembre soit retenue pour cette commémoration comme le prévoyait le décret du 26 septembre 2003.

Jean Marie GIRERD et Philippe GONON, conseillers municipaux - Besançon

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