La politique : ça pue, mais il faut y aller

La politique, faut y aller

Salut,

C'est une lettre qui s'adresse à toi.

Toi, qui a déjà les deux pieds dans le nouveau monde. Toi qui sais que tout est en train de basculer. Parce qu'on arrive au bout de la société de la consommation et de la croissance. Parce qu'on a déjà dépassé les limites physiques de la sphère qui nous tient collés à elle.

Bon, je vais y aller franco : si je t'écris, c'est pour te convaincre d'appuyer et de t'impliquer pour une liste aux municipales. Un truc politique, ouais.

Non ! Raccroche pas, n'éteins pas. Je sais bien ce que tu penses de la politique et de ses institutions : à la ramasse.

Grave, oui.

Et quand ce n'est pas à la ramasse, c'est complètement à contre-sens. Pour exemple, tu as peut-être appris en fin d'année que l'assemblée nationale avait voté une loi pour l'éradication des plastiques à usage unique... en 2040 (je sais, ça ne me fait plus rire non plus). Et la même semaine, le même parlement votait la réintroduction d'une fiscalité avantageuse pour l'huile de palme dans les carburants (là, on peut pleurer ensemble).

Ouais, ça craint. C'est même de la grosse daube.

Mais bon, moi je te dis qu'il ne faut pas lâcher la politique.

Je sais, tu as déjà tourné le dos à beaucoup d'aspects de l'ancien monde : on ne te vois plus depuis longtemps dans les supermarchés, tu fais ta vie sans voiture, t'as pas de télé... Tout ça, tu sais bien que ça sera de l'histoire ancienne quand le nouveau monde aura fini de remplacer celui qui se meurt.

Par contre, les institutions politiques et ce qu'on y fait, on risque d'en avoir encore besoin un peu.

Parce que bon, les gestes individuels, ou même associatifs, et volontaires, démarche zéro-déchet, anti-gaspi, consommation locale, déplacements à force de mollets, utilisation de la Pive, etc. On le sait, tu le sais : ça va pas le faire suffisamment.

Pour le moment, on n'est pas une masse critique, en tout cas pas assez pour influencer significativement le cours des choses. En somme, toi et moi, militant.es des alternatives, on ne gêne pas le reste du monde qui s'accroche dans ses vieux schémas destructeurs.

Alors il faut faire quoi pour avoir un impact significatif ? Il nous reste un outil véritable, celui qui peut faire de nos rêves et de nos combats quotidiens un cadre collectif de transformation, avec des règles, des actions qu'on choisit de permettre et d'encourager, et des schémas qu'on choisit de bannir : c'est la politique.

C'est tout poussiéreux, je sais. C'est toujours les mêmes, c'est vrai. Ils ne vivent pas dans le même monde que nous, c'est pas loin de la vérité. Mais pourquoi c'est eux qui font ? Parce qu'on leur a laissé la place, c'est tout.

Donc, là c'est les municipales. En mars, on va choisir un.e nouveau.elle maire, et des conseiller.ères qui vont avoir entre les mains tout ce qui permet d'orienter notre vie en commun à Besançon. C'est pas rien.

Au niveau municipal, il y a plein d'aspects qui sont en lien direct avec nos engagements quotidiens. Le transport, par exemple, et la place que doit occuper l'automobile dans une ville. Vachement important dans la lutte climatique. Ou comment on loge les habitant.es, qu'est-ce qu'on fait des logements vacants, est-ce qu'il faut construire du neuf, et où ? Qu'est-ce qu'on décide pour les parties de la ville encore pas construits, petits écosystèmes de biodiversité urbaine ? Face à la sixième extinction de masse en cours, c'est quand même pas anodin, ces questions.

Alors voilà. Il y a actuellement un groupe de gens comme toi et moi qui s'organise pour mettre les pieds et les mains dans ce cambouis politique. Réunis autour d'une liste qui s'appelle Besançon Verte et Solidaire, on est en train de construire un programme collectif pour le nouveau monde dans lequel on agit déjà individuellement ou dans nos assos. C'est un mouvement ouvert, qui a besoin de toutes les idées et de toutes les petites mains possibles.

Regarde juste un peu l'affiche avec les 4 premiers candidat.es de la liste. Je suis sûr que tu connais au moins une personne, voire plus. Pour te dire, c'est pas des guignols ou des « j'en-ai-rien-à-foutre », c'est des militant.es du nouveau monde comme toi et moi.

Donc, lâche pas la politique. Ou remets la main dessus si jamais. On a besoin de toi, c'est tout simple.

Après, je ne dis pas d'arrêter tes engagements quotidiens pour t'investir en politique. C'est pas logique. En fait, il faut faire les deux. Je sais, t'es blindé.e, tu n'as pas beaucoup de temps. Mais ça tombe sur nous : nous sommes la génération qui doit faire tout en même temps. Se transformer individuellement ET changer les règles du monde. Il faut se battre sur tous les fronts.

Au pire, au moins vas voter en mars. Et je me doute bien que tu n'es peut-être pas inscrit.e sur les listes électorales. Tu as encore jusqu'au 7 février, un peu plus de quinze jour, pour faire la démarche. Tu peux faire ça à la mairie ou même en ligne, tout est expliqué ici, je te laisse regarder.

Et pour donner du temps et des idées, je te donne le lien vers le site de Besançon Verte et Solidaire. Tu trouveras l'appel citoyen qui contient les principaux axes de changement (écologie et solidarité) que l'on souhaite engager (jette un œil aux signataires, je pense que tu trouveras encore des noms connus. Et tu peux y ajouter le tien).

Tu trouveras aussi le lien vers la plateforme collaborative qui nous sert à écrire le programme. C'est véritablement le cœur du dispositif. C'est là (entre autres) que tu peux donner tes idées, commenter celles déjà inscrites, apporter des compléments, ton expérience sur le terrain. Bref, c'est à partir de ça qu'on construit le nouveau monde.

Et il y a des séances de travail « en vrai » pour approfondir le programme. Il y a des actions de communication, collage d'affiches, tractages, rencontres avec les habitant.es, etc. Il y a plein de manières de filer la main, selon ce que tu es en mesure de donner.


Donc, merci de pas lâcher. On va y arriver.

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