La mort d’un éleveur sous les balles des gendarmes indigne Solidarité-Paysans

Il y a une quinzaine de jours un jeune paysan de Saône et Loire a subi un contrôle sur son exploitation. Il s'agissait de vérifier si les animaux étaient bien identifiés. Ce contrôle a révélé des erreurs. Le paysan, excédé par l'attitude du contrôleur, s'est emporté. Le contrôleur est revenu avec des gendarmes et la situation a totalement dégénéré. Le paysan est parti dans la nature. Il a été retrouvé quelques jours plus tard dans un chemin de champs. C'est alors que le drame s'est déroulé. Les gendarmes sur les nerfs, le paysan voulait encore se sauver. Les forces de l'ordre se sont senti en danger de mort et ont tué notre collègue. Une enquête est ouverte, les gendarmes ont été mis en garde à vue.

Quelles que soient les circonstances dans lesquelles s'est déroulé ce drame, quelle que soit la situation de ce paysan vis à vis des exigences de l'administration, il n'est pas pensable que cela entraine la mort d'un homme.

Solidarité paysans Bourgogne Franche Comté ne veut pas juger, ne veut pas condamner, mais la mort d'un homme nous attriste et provoque notre indignation.

Nous tenons à exprimer nos plus sincères condoléance aux proches de Jérôme.

Jérôme était en grande souffrance. Son comportement, ses réactions auraient dû être prises en considération.

Avec un peu de patience et d'humanité un tel drame aurait pu être évité.

Cette situation est révélatrice de la profonde détresse de certains éleveurs. Le développement effréné et pas toujours maitrisé de l'agriculture, les normes et les contraintes imposées dans un contexte où le travail n'est pas reconnu à sa juste valeur, créent des situations de détresse et un mal-être permanent.

A l'avenir, devant des situations de contrôle difficiles, où les rappels à la loi ne sont plus recevables par des paysans complètement submergés par leur désespoir, il serait sage que l'administration puisse faire appel à des modérateurs formés aux relations humaines. Cela laisserait du temps afin que les choses puissent se décanter. Cela éviterait que de tels drames ne se reproduisent.

Jean-Paul Henry  Président de Solidarité-Paysans Bourgogne Franche-Comté 

 

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