Ce 25 octobre, il y avait près de 1500 personnes à Tronçais, au centre de la France, la plupart arborant la tenue verte des agents de l'ONF. Ce jour là, ils avaient fait des centaines de kilomètres pour défendre un patrimoine commun à tous les français : la forêt.
Si Factuel en a parlé le 8 octobre lors du passage de la Marche à Besançon, force est de constater que les grands médias ont été bien avares de commentaires concernant cette manifestation. On objectera que plus de 70% de la forêt française est privée. Doit-on pour autant considérer qu'il s'agit là d'un patrimoine "privé" et non "commun" ? La question mériterait d'être débattue. Mais pas d'ambiguïté concernant les 7% du territoire couverts par les forêts publiques gérées par l'ONF (3% du territoire national en forêts domaniales appartenant à l'Etat et 4% en forêts communales)
Ces chiffres, petits, expliquent-ils le manque d'intérêt de nos grands médias pour la forêt française ? De fait, et on le constate "tous les jours", la destruction des forêts équatoriales semble bien plus vendeuse que la destruction de nos forêts autochtones. Et puis, s'en prendre aux choix de pays éloignés dispense d'avoir à regarder de trop près les choix de notre propre gouvernement ou de nos voisins de quartier qui sont peut-être propriétaires forestiers. Il y a assez de soucis en ce monde pour occuper les esprits : inutile d'ébruiter le malaise des agents de l'ONF. Ne pas alarmer, car il est vrai que politiquement parlant, la paix sociale reste l'objectif primordial. Personne ne souhaite la guerre, fut-elle "civile". Or il y a déjà bien assez de citoyens qui se battent pour éviter la coupe des arbres qui habitent leur cadre de vie, pour qu'on n'encourage pas la contestation en expliquant la destruction programmée des forêts françaises.
Oui, destruction programmée, car c'est bien de cela qu'il s'agit quand on demande aux forestiers d'augmenter les coupes d'arbres, quand on jugera désormais la qualité de leur travail à l'aune du seul rendement économique à court terme.
Et autodestruction tout aussi programmée de l'Office National de Forêts : les entreprises privées feront plus de chiffre que les fonctionnaires, car ces derniers n'ayant pas d'intérêt direct à exploiter peuvent et souhaiteraient continuer à penser le long terme, la vie centenaires des arbres, la pérennité de biotopes riches et variés.
Mais à un moment où tous les voyants de la biodiversité sont au rouge, le réchauffement climatique devient, pour nos gouvernants, le prétexte parfait pour promouvoir la destruction des forêts et leur transformation en "champs d'arbres". Si les coupes à blancs choquent parfois les habitants des campagnes, pour les citadins, il n'y a là rien de surprenant. Ne sont-ils pas encouragés par d'innombrables entreprises vertueuses à participer à des programmes de "replantation" ? Re-planter : comme si la forêt avait été plantée ! Les forêts se régénèrent d'elles-mêmes. Tandis que les plantations, comme n'importe quelle culture intensive, nécessitent l'intervention humaine. A l'arrivée, une plantation de résineux ressemble étrangement à un champ de maïs... en plus haut et avec moins de sangliers. Qu'importe si ce bois poussé au détriment de la biodiversité, des sols et de la vie de nos campagnes, permet in fine de "verdir" nos villes... en affichant un bilan carbone négatif...
La transformation est en cours et affiche ses réussites, comme à Bordeaux où l'on vient d'inaugurer "Perspective", un immeuble de 30m de haut construit en bois "local" : sapin douglas (espèce nord américaine qui n'existe chez nous qu'en plantations) et pin des Landes (Landes transformées en plantations industrielles utilisant force labours et pesticides comme n'importe quelle culture intensive).
Les agents ONF présents à Tronçais, conscients des dérives actuelles de la sylviculture, tenaient à les dénoncer. Mais par qui leur appel sera-t-il entendu ?
la bertellerie
Situation parfaitement
Situation parfaitement résumée.
Notons que les grosses ONG détournent elles aussi leur regard quant à ce qui est en train de se dérouler ici, ou tout près; c’est tellement plus spectaculaire quand le terrain d’action est exotique…
BONVALLOT
Bonjour,
Bonjour,
il s’agit d’une démarche corporatiste. La forêt n’a pas que des avantages surtout dans certaines zones.
Le Doubs a disparu cet été à cause d’un excès de forêts sur le plateau; les arbres ayant consommé toute l’eau disponible dans les nappes superficielles qui alimentaent la rivière.
De plus les paysasages fermés; 100% forestiers comme ils le sont devenus dans de nombreux endroits du département nuisent garvelent à la biodiversité et favorisent le prolifération des loups.