La Chronique de Filou – Renaud revient, et nous, que sommes nous devenus ?

Cette chronique, ce sont mes humeurs, mes opinions, quelques éléments de compréhension que je veux faire partager. Mes textes restent inspirés par l'actualité et en ce moment il y a un sujet d'actualité qui dépasse tous les autres :

Le retour de Renaud, pas tout frais, voix cassée, la même tête de papy que moi (mais j'ai 10 ans de moins !). Bon, je ne vais pas parler de Renaud et de son dernier album (hum, disons que "Héloïse" est une très belle chanson …). Et de toute façon, Renaud, c'est Renaud, et quoiqu'il fasse, il restera toujours notre grand-frère.

Mais son retour, m'amène à me poser la question suivante : qu'ai-je fait de mes idéaux post-soixante-huitard (1968, j'avais 5 ans! lol), et vous ? bref : Que sommes nous devenus ?

La plupart d'entre nous a fait sa vie : marié, enfanté, endetté, divorcé. Nous sommes rentrés dans la société, celle qui ne devait pas nous avoir "Société, société, tu m'auras pas." (Société – Renaud, Amoureux de Paname, 1975). Mais que faire d'autre ? Quelques uns ont choisi d'autres voies, ils sont peu nombreux :

"Il est 2 heures du mat' le braquage a foiré, J'ai une balle dans le ventre une autre dans le poumon."(Les Charognards – Renaud, Place de ma Mob, 1977).

"C'est mon dernier bal, J'en ai reçue une, Putain qu'ça fait mal, De crever sous la lune." (C'est mon dernier bal - Renaud, Ma Gonzesse, 1979).

"L'avait pas fêté ses vingt berges, Quand, une nuit de novembre, On l'a r'trouvé raide comme un cierge, Pendu au beau milieu d'sa chambre." (La teigne - Renaud, Marche à l'ombre, 1980).

"Paraît qu'c'est pas tous les jours dimanche, La blanche." (La Blanche - Renaud, Le Retour de Gérard Lambert, 1981).

"Pochtron, Pochtron, Fume un joint, t'auras l'air moins con, Pochtron, Pochtron" (Pochtron – Renaud, Morgane de toi, 1983).

 … bandits, voyous, suicides, drogues, alcools !

Et puis, la vie nous a fait quelques saloperies, les miennes se nomment Jean-Paul, René et Jean. Et papa, et Samuel "Putain c'est trop con, ce putain d'camion." (Putain de Camion -Renaud & Langolff, Putain de Camion, 1988).

Mais pour ma part, je suis resté révolté "Pourquoi des mômes crèvent de faim, Pendant qu'on étouffe, D'vant nos télés comme des crétins, Sous des tonnes de bouffe." (Marchand de Cailloux - Renaud, Marchand de Cailloux, 1991.)

Notre société marche sur la tête. Les gouvernements, "les patrons", ont organisé la faillite du travail, la faillite des systèmes sociaux. Le chômage et les baisses de cotisations sont les dividendes versés aux actionnaires par le capitalisme. "Cinquante balais c'est pas vieux, Qu'est-ce qu'y va faire de son bleu, De sa gamelle de sa gapette*, C'est toute sa vie qu'était dans sa musette." (Son bleu – Renaud & Roques, À la Belle de Mai, 1994).

Et aujourd'hui ce monde explose. Est-ce la fin d'un cycle par une guerre ? "Un 747, S’est explosé dans mes fenêtres." (Manhattan-Kaboul - Renaud & Bucolo, Boucan d'enfer, 2002).

Il faut lutter, sans cesse ! "Ma plume est une arme de poing, Mes mots parfois sont des grenades." (J'ai retrouvé mon flingue - Renaud & Serda, Rouge Sang, 2006). Hier : Écoles-Universités, CPE, Retraites. Aujourd'hui : Code du travail, Chômage, Changer de république, Ré-inventer la gauche …  Et, si il est encore temps, sauver la planète, le climat, l'agriculture, les sols, les rivières  … Je développerai tous ces thèmes dans de prochaines Chroniques de Filou.

Vous avez compris qu'aujourd'hui je voulais rendre hommage à Renaud et à tout ceux qui se battent pour une vie meilleure, pour une société plus juste, plus égalitaire et vraiment démocratique. Renaud nous a accompagné, soutenu, toutes ces années (j'aurais pu choisir tellement de textes !).

Seulement, il faut se rendre à l'évidence, la France glisse à droite, voire à l'extrême droite et moi, parfois, je me sens, comme Renaud, très fatigué "Fatigué de chercher quelques traces d'amour, Dans l'océan de boue où sombre la pensée, Fatigué, fatigué." (Fatigué - Renaud & Langolff, Mistral Gagnant, 1985).

MAIS … "Toujours vivant, rassurez-vous, Toujours la banane, toujours debout." !

Chronique de Filou 28042016-7

* gapette = casquette en argot

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