La Chronique de Filou – Quelques chiffres à propos des retraites.

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Le gouvernement veut plafonner les dépenses de retraites et mettre fin à certains régimes spéciaux, quelques chiffres clés ici.

 

Aujourd'hui, le total des pensions retraites représente 14% du PIB (produit intérieur brut) de la France, pour 16 millions de retraités.

Notre PIB est de 2762 milliards, ces 14% font donc 387 milliards d'euros. Si tout simplement on divise cette somme par 16 millions, puis par 12 mois, l'argent disponible aujourd'hui pourrait, potentiellement ou en théorie, permettre une pension de 2014 euros par mois !

 

Donc première réponse à une question récurrente, OUI, l'argent existe, la France reste la 7ème puissance économique du Monde et elle a les moyens de financer une belle retraite pour tous.

 

Le gouvernement veut diminuer la somme allouée. Je ne trouve pas cela illogique, il faudra bien un jour arrêter de vivre endetté et ainsi payer des milliards d'intérêts aux banques …mais c'est un autre débat.

 

D'une part, l'Insee a publié plusieurs études. On peut lire, par exemple : "Grâce aux réformes adoptées depuis plus de vingt ans, la part des dépenses de retraites dans le produit intérieur brut (PIB) devrait baisser de manière marquée entre 2013 et 2060 (– 2,6 points). La France se trouverait ainsi dans une position relativement favorable par rapport à ses partenaires européens pour faire face au vieillissement de sa population. " (L'exercice européen de projection des dépenses de retraites : à l'horizon 2060, leur poids dans le PIB reculerait fortement en France. 2015, Julia Cuvilliez, Geoffrey Lefebvre, Pierre Lissot, direction générale du Trésor, Yves Dubois, Malik Koubi, division Redistribution et politiques sociales, Insee Analyses No.21.

 

Si on prend les hypothèses suivante : PIB consacré aux retraites = 12%, 17 millions de personnes de plus de 60 ans, alors on peut financer 1625 euros par mois pour chacun.

 

Donc, on peut faire des économies et financer correctement les retraites. En effet, 1625 euros est une moyenne, et, en fonction des objectifs de redistribution que ce fixerait un gouvernement, cela laisse une belle marge de manœuvre.

 

En réalité, si l'objectif était de permettre de vivre décemment une fois atteint l'âge de la retraite, il est assez facile de mettre en place un système de redistribution, éventuellement avec des paliers en fonction de la carrière, avec des sur-cotisations pour ceux qui veulent davantage et qui ont des salaires élevés, et avec des mesures spécifiques pour les travailleurs qui usent leur santé pour faire fonctionner la société.

Ma préférence va à un financement par l'impôt direct qui est la seule manière de rendre progressive "la cotisation", et de faire véritablement de la redistribution. Il est aussi assez évident que les transactions financières doivent être taxées.

 

Bref, quelque soit les opinions des uns et des autres, les chiffres ci-dessus montrent que, une fois de plus, ce gouvernement, comme d'autres avant lui, avance masqué, et avec beaucoup de mensonges.

 

Il faut juger les gens sur leurs actes : soutenir sans vergogne Jean-Paul Delevoye avec tous ses mensonges, puis le remplacer par Laurent Pietraszewski (ex DRH d'Auchan, célèbre pour avoir mis à pied une caissière qui avait offert un pain au chocolat à une cliente, avec appel de la police et garde à vue pour la caissière) … no comment !

Cela montre bien par qui nous sommes gouvernés …

Que les français se réveillent et votent "utilement" (si j'ose dire) !

 

Commentaires

  • Le financement des retraites

    Le financement des retraites par l’impôt, ce n’est pas exactement la même chose qu’un financement par la cotisation, aujourd’hui sur les revenus d’activité professionnelle, et pour partie sur les revenus du patrimoine avec la CSG qui est à la fois un impôt et une cotisation ! Quand les cotisations abondent un fonds géré par les « partenaires sociaux », les impôts abondent le budget de l’Etat préparé par le gouvernement et voté per les parlementaires… 

    On pourrait imaginer que l’impôt permette de financer ce que ne peuvent pas payer les privés d’emploi, les personnes à temps partiel (85% de femmes), les précaires alternant contrats courts, stages et chômage… Aujourd’hui, par exemple, quatre trimestres de chômage au maximum sont assimilés à quatre trimestres cotisés, mais chacun voit bien que sur une carrière complète, le chômage peut être beaucoup plus important, et avec une décote de 2,5% par trimestre, les dégâts peuvent être considérables sur une petite retraite. 

    Qu’on instaure un financement global des retraites par l’impôt, et les (représentants des) cotisants n’auront plus grand chose à dire. Certes, c’est déjà le cas avec le vote annuel du budget de la Sécu par le parlement, qui affecte directement la retraite de base : les représentants des patrons et des salariés négocient et l’Etat décide in fine. Le financement global par l’impôt, c’est aussi mettre directement le système à la merci de majorités politiques ultra-libérales… 

    En revanche, les retraites complémentaires du privé sont gérées exclusivement par les partenaires sociaux. Dans mon cas personnel, c’est 45% de ma retraite. Or, le projet actuel entend tout mélanger tout en écartant les partenaires sociaux de la gestion du système. Ce qu’on appelle le « gouvernance » dont on ne parle pas assez, ce qui révèle les mauvaises manières faites à l’idée de démocratie sociale.

    Bref, financer les retraites par l’impôt, c’est une des pistes, mais pas la seule, qui peut conduire à la privatisation du système et à la généralisation progressive de la capitalisation. Pas la seule parce qu’on voit bien, par exemple, que sur les hauts revenus, un prélèvement de 2,8% sur la tranche supérieure à 120.000 euros par an (au lieu de 28% jusqu’à  120.000 euros) sans donner de droit à pension, peut certes être présenté comme de la solidarité des plus aisés, mais cela va surtout inciter ces travailleurs très bien payés à cotiser à un fonds par capitalisation pour garder une retraite élevée. Tout en diminuant leur apport au pot global. Et rien n’assure que cette barre de 120.000 euros ne sera pas diminuée progressivement pour pousser de plus en plus de monde dans les bras des fonds de pension…

    Non, vraiment, je ne suis pas d’accord avec le financement des retraites par l’impôt.  

     


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