La Chronique de Filou – Message aux anti-ours : Vive la biodiversité …

claverina

… et vive Claverina (l'héritière) et Sorita (la petite sœur) les deux nouvelles ourses des Pyrénées Atlantique.

 

Je viens de visionner le reportage diffusé par France 2 ce jeudi dans "Envoyé Spécial" et intitulé "L'ours de la discorde".

Je n'ai pas tellement aimé ce reportage qui est construit à partir des clichés : les bergers locaux anti-ours car ils pleurent leurs brebis, et les bobos des villes qui veulent l'ours dans les Pyrénées …

Bref, cela me donne envie de dire et re-dire deux ou trois choses, indiscutables à mon sens :

1- Nous devons nous engager dans la sauvegarde, voire le retour à la plus grande biodiversité animale et végétale. Il en va de notre survie.

Il n'y a donc pas de choix à faire parmi les espèces et notamment les grands prédateurs, Loup, Lynx, Ours, qui peuvent localement posés des problèmes à l'élevage. Ces animaux sauvages doivent être protégés comme doivent être protégés leurs habitats. L'ours a bénéficié d'un programme de réintroduction parce que la souche pyrénéenne était au bord de l'extinction avec 4 individus à la fin des années 80.

Nous ne pouvons pas laisser s'éteindre une espèce parce que quelques uns, par les armes, veulent s'en débarrasser. La dernière femelle pyrénéenne, Cannelle, a été tuée par un chasseur en novembre 2004, mais son fils Cannellito a survécu et il est le dernier à porter (en partie) l'ADN de la souche pyrénéenne. Nous lui souhaitons de rencontrer Claverina ou Sorita et d'avoir une nombreuse descendance.

 

Les chasseurs vosgiens et alsaciens ont cru avoir la peau du Lynx en décimant la population de lynx vosgiens. Mais, les nouveaux Lynx lâchés dans le Palatinat allemand, la communication entre les populations vosgiennes et jurassiennes, et, éventuellement, de nouveaux Lynx relâchés dans les Vosges, laisse entrevoir un espoir de la présence durable du Lynx dans le massif vosgien.

Une minorité d'opposants ne peuvent pas, par la violence, décider des espèces présentes sur le territoire français.

 

2- Le pastoralisme pratiqué par certains est une étrange contradiction : les animaux d'élevage en liberté totale dans la montagne, et il faudrait enfermer les prédateurs, Loups ou Ours, dans des zoos ou des parcs fermés. J'ai entendu un berger alpin le dire : "nos animaux sont en liberté, il n'y a qu'à mettre les loups dans des parcs".

Une photo circule sur Facebook (je vous la mets en image par une copie d'écran) : "vous croyez voir un chevreuil traverser une route, mais c'est une route qui traverse la forêt".

 

Le pastoralisme a sa place, l'Ours a sa place. Phrase qu'on peut lire dans deux sens : il y a de la place pour la pastoralisme, mais le pastoralisme doit rester à sa place.

Autrement dit, puisqu'il y a des ours dans les Pyrénées (depuis la nuit des temps), le pastoralisme doit en tenir compte. Historiquement, les français, comme d'autres peuples, ont décimés les loups, les lynx, les ours, mais aussi tous les animaux gênants pour les activités humaines, surtout depuis la naissance de l'agriculture! Mais cette époque est révolue, l'homme a décidé de vivre avec les animaux, et il faut donc laisser une place à la vie sauvage.

 

Les bergers et l'état français peuvent construire des bergeries en dures où c'est possible (il y en avait dans les Pyrénées qui ont été laissées à l'abandon), des parcs clôturés, apprendre à rentrer, ou rassembler les bêtes la nuit. Il faut que tous les troupeaux aient des chiens patous, on peut même y ajouter un chien espagnol très fort qui pourchasse l'ours en cas d'approche d'un prédateur trop près du troupeau ou après une attaque (je crois que c'est le Mâtin espagnol).

Je suis surpris de voir autant de troupeaux sans berger et sans chien. Dans le reportage d'Envoyé Spécial, le berger doit surveiller 1800 hectares et il a un Border collie … ridicule.

Il faut aussi que le biotope soit assez riche pour nourrir l'ours.

Mes dernières vacances en Ariège (notamment sur l'estive de Bentaillou qui est évoqué dans le reportage, photos) m'ont laissé perplexe ?? Pas vu un seul isard (devenu rare selon un garde ONF rencontré), maladies des truites dans la rivières Ariège, montagnes polluées par les anciennes installations minières !!

 

3- Qui prend la décision de la présence de l'Ours? ou Bergers locaux dont certains ne veulent pas de l'ours contre Bobos citadins ou Parisiens technocrates assis derrière leur bureau !!

Imaginons que pour décider de l'avenir de l'Ours, on donne le pouvoir de décision aux locaux. C'est ce qu'il réclame puisqu'ils prétendent n'être jamais écoutés et que leur revendication UNIQUE est NON à l'ours.

Alors se poseraient les questions suivantes : à qui demander pour installer une centrale nucléaire, une prison, un établissement pour malades mentaux (et oui, même dans ce cas il y a des oppositions locales…).

Il est facile de revendiquer la démocratie locale, mais je crois que ce serait impossible à gérer.

 

Inutile de s'étendre davantage : que Vive l'Ours, que Vive Claverina et Sorita …

La décision est OUI à l'Ours, les bergers doivent, avec aide et intelligence, construire un pastoralisme, repenser la vie des troupeaux en estive, dans le cadre de la cohabitation moutons-ours.

 

Et pour finir avec l'ours, autorisez moi à revenir à mon "dada" : mesdames et messieurs des syndicats agricoles, et si on organisait un référendum populaire local pour ou contre les épandages de lisier …

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