En France, des chiens meurent de boire l'eau des rivières.
En Maine-et-Loire (sources AFP et portail Orange), à Montjean-sur-Loire, St Saturnin-sur-Loire, Mûrs-Erigné, St Jean-des-Mauvrets, Le Thoureil et les environs de Saumur, 12 intoxications de chiens dont 8 mortelles ont été signalées par les vétérinaires depuis le 9 août 2017. La préfecture du Maine-et-Loire a confirmé vendredi la présence dans la Loire de cyanobactéries toxiques sur les lieux de baignades de plusieurs chiens décédés depuis le début août : "Les analyses effectuées à l'endroit de la baignade de chiens décédés ont permis de confirmer la présence de deux genres d'algues de la famille des cyanobactéries dont la toxicité est reconnue : Oscillatoria et Formidium. Ces deux algues sont reconnues comme secrétant des neurotoxines en particulier et notamment l'anatoxine mise en évidence dans plusieurs cas de mortalité de chiens dans d'autres départements ", a précisé la préfecture dans un communiqué.
"Les animaux ont succombé à des troubles neurologiques, digestifs et/ou respiratoires très rapidement après s'être baignés ou avoir bu dans la Loire", a précisé encore la préfecture qui a appelé les propriétaires d'animaux à éviter de les promener et de les baigner en bord de Loire et, de manière générale, dans des eaux stagnantes.
Concernant les risques pour la population humaine, la préfecture de Maine-et-Loire rappelle qu'il est strictement interdit de se baigner en Loire. Elle invite aussi à la vigilance les usagers de la baignade de Rochefort-sur-Loire, sur le Louët, un affluent du fleuve lui aussi concerné par la présence de cyanobactéries. A Orléans, la baignade dans le plan d'eau de l'Île Charlemagne est interdite depuis plus d'une semaine en raison de la présence de cyanobactéries.
La Loire, et ses affluent(s) mais aussi le Cher, la Vienne (cyanobactéries soupçonnées), et dans le passé, 3 chiens étaient morts après avoir bu l'eau du Tarn… Cela devient inquiétant.
Les autorités essaient de rassurer les populations en parlant d'un été particulièrement chaud et sec.
Il est vrai que le développement des cyanobactéries profite des températures élevées et des bas niveaux d'eau, principalement en eaux calmes ou stagnantes. Il n'en est pas moins vrai que l'état des rivières françaises est devenu propice à ce type de pollution dangereuse du fait des excès de nitrates, phosphore, de l'eutrophisation galopante, principalement due aux excès de l'agriculture intensive.
En Corse, c'est une retenue d'eau notamment destinée à l'alimentation humaine (source le site de Corse-Matin) : "Ce que d'aucuns craignaient a fini par se produire. Le barrage de Codole est victime d'une prolifération cyanobactéries, ou bloom". Températures élevées, absence de pluie et niveau qui baisse, toutes les conditions étaient réunies pour que l'une des principales sources d'approvisionnement en eau potable et agricole de la Balagne soit contaminée. Parmi les différentes variétés, certaines sont toxiques. "Ces bloom interviennent régulièrement, et à mesure que le barrage se vide le risque augmente", déclare Antoine Orsini, hydrobiologiste à l'Université de Corse. Mortalité des bêtes et risques pour la santé humaine, les cyanobactéries se répartissent en trois catégories : les dermatotoxines, qui attaquent la peau, les neurotoxines, qui s'en prennent au système nerveux, et les hépatotoxines, qui attaquent le foie et le système digestif.
"Les strates dans lesquelles nous puisons ne sont pas concernées par le bloom. Nous faisons des prélèvements sur l'eau potable quotidiennement, et trois fois par semaine sur le barrage", explique Saveriu Luciani, président de l'OEHC, "Nous restons vigilants mais nous ne sommes pas encore en alerte. S'il n'a pas plus après le 15 septembre, là nous serons dans l'urgence"
OUPS, vous avez bien lu : on continue à prélever de l'eau pour la population… Je trouve cela complétement fou !
Chez nous, c'était Villers-le-Lac qui était touché dès fin juin. Une photo de l'Est Républicain montre une écume blanche avec quelques taches bleues. Peut-être des toxines libérées par les cyanobactéries ?
Madame le maire de Villers-le-Lac (Est Républicain du 7 juillet 2017), la joue cool : "On agit sur le terrain au quotidien pour faire du mieux que l'on peut même si ce n'est pas parfait. Mais y a-t-il un endroit où cela est parfait ?".
"Y a-t-il un endroit où cela est parfait". Autant dire je m'en lave les mains ! Oser dire cela, dans un département où il y a des mortalités massives de poissons depuis presque 10 ans et qu'on est une élue d'une cité riveraine du Doubs, ben faut oser !
Allez je vous mets quelques photos des rivières franc-comtoises, la couleur verte suffira pour commentaire !
L'eau de la Loue si verte à Quingey en début d'été, brrr… j'en ai froid dans le dos, et il y a des enfants qui se baignent là dedans !
Bon, nitrates, phosphore, chaleur, basses eaux, eaux stagnantes… les étés chauds vont devenir la norme avec le réchauffement climatique. Les agriculteurs, FNSEA en tête, demandent déjà des barrages ci et là pour pouvoir irriguer … autrement dit de futurs nids à cyanobactéries !
Non, pour se préparer et pour sauver nos rivières en danger, il est urgent de restaurer la qualité des eaux : mettre fin aux lisiers, mettre fin aux épandages d'hiver, limiter les engrais, soutenir une agriculture bio ou extensive, construire des stations d'épurations efficaces, stopper les rejets directs dans les rivières, reconstituer les communications entre les rivières et les nappes phréatiques pour que la nappe, chargée en hiver, puisse soutenir le niveau d'eau en été, et arrêter les prélèvements d'eau supérieurs aux capacité de recharge des nappes.
Allez les gens, au boulot !
Car, l'eau et l'air pollués par les activités humaines… vivre sans respirer et sans boire, ça va être dur !!
Demandez aux truites et aux ombres de la Loue, ils apprennent, enfin les rares survivants …