Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où.
Le Héron au long bec emmanché d’un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours.
Certaine Fille, un peu trop fière
Prétendait trouver un mari
Jeune, bien fait, et beau, d'agréable manière
Point froid et point jaloux ; notez ces deux points-ci.
Cette Fille voulait aussi
Qu'il eût du bien, de la naissance,
De l'esprit, enfin tout ; mais qui peut tout avoir ?
Le destin se montra soigneux de la pourvoir.
Un jour dans un meeting, avec ses militants,
Un soir en réunion,
Jean-Luc Mélenchon,
Se voyait déjà élu, de la France, président
.
Ma commère la Carpe y faisait mille tours
Avec le Brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l’Oiseau n’avait qu’à prendre ;
Mais il crut mieux faire d’attendre
Qu’il eût un peu plus d’appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Il vint des partis d'importance.
La Belle les trouva trop chétifs de moitié :
Quoi moi ? quoi ces gens-là ? l'on radote, je pense.
A moi les proposer ! hélas ils font pitié .
Voyez un peu la belle espèce !
L'un n'avait en l'esprit nulle délicatesse ;
L'autre avait le nez fait de cette façon-là ;
C'était ceci, c'était cela,
C'était tout ; car les précieuses
Font dessus tout les dédaigneuses.
Il vint des prétendants, alliés de circonstances,
Et même de raison.
Communistes, écolo, et, avec insistance,
De rejoindre Mélenchon.
"Quoi, ces gaucho méprisants,
Ne sont point méritant.
Et la France Insoumise, ne se soumettra pas
A quelques marchandages avec ces gens-là.
Je prends vos voix d'accord,
Mais reste seul maître à bord!".
Après quelques moments l’appétit vint ; l’Oiseau
S’approchant du bord vit sur l’eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s’attendait à mieux,
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le Rat du bon Horace.
"Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ? ".
La Tanche rebutée, il trouva du Goujon.
Du Goujon ! c’est bien là le dîné d’un Héron !
J’ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l’ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu’il ne vit plus aucun Poisson.
Après les bons partis les médiocres gens
Vinrent se mettre sur les rangs.
Elle de se moquer. Ah vraiment, je suis bonne
De leur ouvrir la porte : ils pensent que je suis
Fort en peine de ma personne.
Grâce à Dieu je passe les nuits
Sans chagrin, quoique en solitude.
La Belle se sut gré de tous ces sentiments.
L'âge la fit déchoir ; adieu tous les amants.
La campagne avançait,
Et Hamon essayait,
De persuader Jean-Luc que seule l'alliance compterait,
Que face aux ennemis, un pacte s'imposait.
Le Jean-Luc, fort de ces militants,
Répondit que ce n'était pas le temps,
Du PS ne voulait,
Tant pis pour le projet.
De 6è république, d'écologie enfin,
Que chacun mange son pain, ronge son frein!
La faim le prit ; il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un Limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants, ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n’est pas aux Hérons
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j’ai puisé ces leçons.
Un an se passe et deux avec inquiétude.
Le chagrin vient ensuite : elle sent chaque jour
Déloger quelques Ris, quelques Jeux, puis l'Amour ;
Puis ses traits choquer et déplaire ;
Puis cent sortes de fards. Ses soins ne purent faire
Qu'elle échappât au Temps, cet insigne larron :
Les ruines d'une maison
Se peuvent réparer : que n'est cet avantage
Pour les ruines du visage !
Sa préciosité changea lors de langage.
Son miroir lui disait : Prenez vite un mari.
Je ne sais quel désir le lui disait aussi ;
Le désir peut loger chez une précieuse.
Celle-ci fit un choix qu'on n'aurait jamais cru,
Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse
De rencontrer un malotru.
Pour finir cette campagne,
Une veste pour pagne.
Ils finissent tous culs nus !
Et nous déçus!
Un petit dix pourcents récompense tout ce temps de labeur,
Et pas mieux pour Hamon le frondeur!
Et Jean-Luc, militants, militantes,
Contemplèrent Le Pen, la nouvelle présidente.
La chronique de Filou 19032017-29
Raph
Ahh que d’amertume dans ces
Ahh que d’amertume dans ces petits coeurs socialistes…
Allez pour soulager le votre, de coeur, je vais vous avouer un truc (que je partage avec la plupart de mes connaissances): si je pense voter Méluche, il est hors de question que je vote P »S ». Plutôt mourir. Quelles que soient les alliances, Hamon n’aura jamais ma voix. Remember 2005. Et le reste.
ludwig
C’est long.
C’est long.