La Chronique de Filou – GARALO sur le pont Battant : Justice pour l’Eau.

garalo_26_nov_2017

Nous étions quelques militants des rivières, installés sur le Pont Battant à Besançon, pour interpeller les passants ce dimanche 26 novembre 2017 (action III de GARALO, groupe militant de SOS-Loue et Rivières Comtoises).

Thème de notre manifestation : lectures publiques de poèmes et de textes réglementaires ayant pour sujet l'eau.

Toujours la même motivation : interpeller les responsables politiques, administratifs et agricoles pour qu'enfin des mesures significatives et surtout efficaces soient prises :

- ne plus utiliser ni les cours d'eau, ni le karst, comme rejets directs des stations d'épuration,

- stopper les pollutions agricoles des lisiers, des engrais et de toute la chimie de l'agriculture intensive.

Nos rivières vont mourir parce que personne ne veut les sauver :

- l'administration, préfet, état, s'en foutent (Mr. Hulot est concentré sur le réchauffement climatique, oubliant les pollutions de l'eau et de l'air ??),

- les agriculteurs ne pensent qu'à leurs bénéfices à court terme, et détruisent les rivières, la biodiversité animale et florale, les sols, et même le sous-sol avec les casse-cailloux,

- les politiques n'ont aucun courage ou bien ils sont eux mêmes agriculteurs!

 

Malgré le froid, il y a quelques promeneurs et même quelques touristes. Nous sommes toujours très bien perçus. Beaucoup de franc-comtois nous témoignent leurs soutiens, ils en ont marre de voir leurs rivières dépérir ! Le Lisier n'a pas bonne presse !!

SOYEZ NOMBREUX À NOUS REJOINDRE

(prochaines manifestations janvier et mars 2018, facebook Garalo).

 

L'examen de textes de lois pour préparer le lecture est très instructif, deux exemples extraits du livre "Introduction au droit de l'eau. 1ère édition" par Bernard DROBENKO (2014 – éditions Johanet).

:

-1- message destiné à Mr. le Maire de Besançon et son adjoint responsable de l'eau : "les collectivités qui assurent la distribution de l'eau en régie sont responsables de la qualité des eaux distribuées. Mais elles sont aussi responsables de la qualité des eaux des puits publics, sources, nappes souterraines ou superficielles ou cours d'eau servant à l'alimentation humaine".

Est ce à dire que nous pouvons envisager demander des comptes (voire ester contre ?) aux collectivités utilisant les eaux de rivières comme source d'eau potable parce qu'elles ont laissé les cours d'eau se détériorer au point que les poissons y meurent !!

 

-2- message à destination de tous les contribuables, voilà où est le véritable gaspillage des deniers publics :

L'un des premiers dispositifs financiers incitatifs a concerné la lutte contre les pollutions par les nitrates (programme nitrates en application de la directive 91/676 du 12 décembre 1991).

Deux rapports soulignent les errements :

1- rendu en juillet 1999 (Inspection générale des Finances et autres…), le premier rapport soulignait une dérive financière et un impact incertain – de 7,3 milliards, le coût serait passé à 15 milliards !!),

2- en 2001 (Inspection générale de l'Environnement et Conseil général Ile et Vilaine), un rapport intitulé "Coûts liés à l'eutrophisation*"… Pour résumer, Bernard DROBENKO écrit : "certains financements auraient été par ailleurs moins affectés à la réduction des pollutions qu'à l'augmentation des capacités de production, tout en favorisant les élevages les plus importants, notamment dans les régions les plus affectées par les pollutions".

*eutrophisation : développement anormal de végétaux aquatiques du à la pollution aux nitrates des activités agricoles (lisiers, engrais et fumiers, en excès ou épandages mauvais).

 

Autrement dit, les lobbies, et le lobby agricole en tête, ont détourné des milliards de francs pour agrandir les exploitations polluantes. L'exemple le plus connu est celui des porcheries en Bretagne… et on s'étonne ensuite que la lutte contre les algues vertes soit si peu efficace et si longue!!

 

C'est pourquoi nous réclamons Justice Pour l'Eau et la Vie Aquatique

 

Et pour conclure, un poème de Théophile GAUTIER (1811-1872).

La source

Tout près du lac filtre une source,
Entre deux pierres, dans un coin ;
Allègrement l'eau prend sa course
Comme pour s'en aller bien loin.
Elle murmure : Oh ! quelle joie !
Sous la terre il faisait si noir !
Maintenant ma rive verdoie,
Le ciel se mire à mon miroir.
Les myosotis aux fleurs bleues
Me disent : Ne m'oubliez pas !
Les libellules de leurs queues
M'égratignent dans leurs ébats :
A ma coupe l'oiseau s'abreuve ;
Qui sait ? - Après quelques détours
Peut-être deviendrai-je un fleuve
Baignant vallons, rochers et tours.
Je broderai de mon écume
Ponts de pierre, quais de granit,
Emportant le steamer qui fume
À l'Océan où tout finit.
Ainsi la jeune source jase,
Formant cent projets d'avenir ;
Le chant des eaux
Comme l'eau qui bout dans un vase,
Son flot ne peut se contenir ;
Mais le berceau touche à la tombe ;
Le géant futur meurt petit ;
Née à peine, la source tombe
Dans le grand lac qui l'engloutit !

 

Commentaires

  • Chansons chantées : L’eau

    Chansons chantées : L’eau vive de Guy Béart et À la claire fontaine (au-dessus de l’égout à ciel ouvert qu’on nomme le Doubs).

    Chanson pensée : La vérité, de Guy Béart.

    À la prochaine, nous nous verrons 500 : D))

     


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