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D'abord quelques rappels :
- lors de la première vague épidémique, un nombre d'incidence supérieur à 50 déclenchait l'alerte rouge pour un département, une région. Aujourd'hui, il a fallu dépasser des valeurs de 700 à Nice, et 900 à Dunkerque avant de prendre des mesures plus resserrées. Mais il vrai que cette quantification, nombres de cas pour 100.000 habitants, dépend du nombres de tests réalisés. Donc, on doit réfléchir à la bonne façon d'observer l'épidémie.
- de mon point de vue, et quelques soit les graphiques que le gouvernement et les experts nous montrent, la réalité de l'épidémie est le nombre d'hospitalisation, le nombre de personnes en réanimation, et le nombre de décès. Avec ces variables, le bilan n'est pas bon car s'il a fallu quelques semaines de confinement pour réduire l'épidémie lors de la première vague, nous sommes aujourd'hui depuis 4 mois dans une épidémie forte.
- tout le monde ou presque reconnait que la mauvaise situation d'aujourd'hui est le résultat d'un retard dans les prises de décisions à la sortie de l'été. Et il est incompréhensible que le gouvernement continue à être en retard sur toutes les décisions, c'est particulièrement frappant à Dunkerque et à Nice. Toute la stratégie gouvernementale se réduit à la vaccination!
Aujourd'hui, difficile de savoir exactement ce qu'il faut faire avec ces dizaines de milliers de contaminations par jour. Certainement qu'il faut prendre des mesures de confinement fort dans les régions les plus touchées.
Mais avec ces retards, puis ce taux élevé de contaminations, nous nous retrouvons dans une situation très dangereuse car les variants anglais et sud-africain ont réussi à se développer.
Ce qui m'inquiète, c'est le variant sud-africain car s'il se confirme qu'il échappe à la vaccination en cours, on peut parler de nouvelle épidémie, quelques épidémiologistes l'ont déjà dit. Les informations venant d'Afrique du Sud laissent penser que la maladie provoquée par ce coronavirus variant est sévère quelque soit l'âge et la santé des personnes infectées.
Les prochaines semaines seront cruciales et les appels à assouplir les mesures de couvre-feu et de confinement, pour légitimes qu'ils soient quand ils sont portés par des personnes en danger économique, sont hors de propos.
Il faut absolument contenir le variant sud-africain. Par principe de précaution, il faut le traiter comme le début d'une nouvelle épidémie et isoler les régions où il est présent : Chambourcy (Yvelines) et Moselle. Le gouvernement allemand ne s'y trompe pas en "fermant" les frontières avec les mosellans.
Dans le cas contraire, cela revient à jouer avec le feu. En effet, la stratégie du gouvernement est basée uniquement sur la vaccination et un "modèle israélien" qui montre qu'en protégeant les anciens on stoppe les formes graves de la maladie. Or, si le variant sud-africain provoque des formes graves même dans la jeunesse qui ne sera pas vaccinée et s'il passe la barrière vaccinale des premiers vaccins, on va connaître des mois très difficiles.
Enfin, je suis inquiet des propos négationnistes lus sur les réseaux sociaux. Il y a une partie de nos concitoyens qui nient la mortalité liée à ce coronavirus. D'autres continuent à demander des assouplissements. C'est parfois justifié tellement l'état central a réagit sans souplesse, sans politique territoriale. C'est d'ailleurs incompréhensible qu'au bout d'un an de pandémie, on n'ait pas pu mettre en place des politiques adaptées aux différentes situations, aux différentes régions : on aurait du durci ici et assouplir là.
Si la population se démobilise, est ce que nous vivrons une vague printanière à la manière de la "grippe espagnole" quand au printemps 1919, le beau temps revenant, la guerre finie, la population souhaitait revivre, et cela provoqua la vague la plus meurtrière.
On sent bien en nous ce désir de relâchement. Il est difficile d'affronter l'épreuve dans la durée, cela fait un an que nous sommes en crise sanitaire. Cependant, il faut redoubler de vigilance avec les gestes barrières, tester rapidement et isoler les porteurs de virus, et confiner les régions où ces variants inquiétants se développent. Cela semble se mettre en place à Chambourcy : dépistage massif, rentrée scolaire décalée. Mais, est ce possible encore à l'échelle de la Moselle ?
Mais, il est peut-être déjà trop tard!
Le pire est possible, en tout cas, c'est en prévoyant le pire que la politique gouvernementale devrait être définie, et pas avec des cocoricos : on peut mettre une cocarde bleu-blanc-rouge sur l'épidémie, mais cela ne sert à rien.
Qui vivra verra !
La Chronique de Filou – Covid-19 …le pire n’est pas impossible!
Je persiste, cette gestion de l'épidémie qui maintient des taux élevés de contaminations est dangereuse, voilà pourquoi.