La chronique de Filou – C’est du vécu : très belle manif à Paris le 14 juin.

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L'intersyndicale, composée des syndicats CGT-FO-FSU-Solidaires avec également la Fidl, Sud Étudiants, l'UNEF et l'UNL, appelait à une grande manifestation contre la loi travail ce mardi 14 juin 2016 à Paris.

Mardi matin, dès potron-minet, plusieurs cars étaient donc en partance de la Franche-Comté avec des militants et sympathisants très motivés et de très bonne humeur. De nombreux autres franc-comtois allaient nous rejoindre par trains et voitures.

Dans le car, deux informations arrivaient par les téléphones portables : le lâche assassinat du couple de policiers et l'annonce que 300.000 militants étaient comptabilisés au départ des différentes villes de province pour rejoindre la capitale.

L'arrivée à Paris est une suite de bouchons avec des dizaines de car CGT, FO et SUD venant de toute la France : Maine et Loire, Ardèche, Jura, Saône et Loire, … tous les départements sont là. Difficilement, notre chauffeur nous dépose finalement à 12h30, à proximité de la Place d'Italie (XIIIè arrondissement) lieu de départ du cortège à 13h.

La place d'Italie est noire de monde comme les rues avoisinantes. Les chauffeurs de taxis bloquent la rue (ils sont en grève), nous essayons de rester grouper, puis l'info arrive, le véhicule de l'Union Locale CGT de Besançon nous attend, avec boissons et sandwichs, boulevard de l'Hôpital. Nous y retrouvons les militants franc-comtois de Belfort, Dôle, Lons, Montbéliard, Tavaux, Vesoul … tous ensemble, tous ensemble, en attente du départ du cortège.

Finalement, nous ne pourrons bouger et donc commencer le défilé que 2 heures plus tard tellement l'influence est grande. Vers 15h30, nous atteignons enfin la Place d'Italie, encore noire de monde et avec les rues attenantes qui n'ont pas encore pu se vider. Entre temps, nous avions appris que des violences ont eu lieu, assez tôt, en tête de cortège. Nous constaterons en effet, sur les boulevards Port-Royal et Montparnasse que plusieurs vitres de panneaux publicitaires, d'abris de bus et de quelques commerces ont été brisées. Il n'y a aucune présence policière encadrant la manifestation sur les trottoirs (?) Il semble que les rues permettant d'accéder aux boulevards Port-Royal et Montparnasse ne soient pas gardées (?) Les premiers gardes mobiles seront vus beaucoup plus loin empêchant l'accès à quelques rues certainement sensibles (?).

Pour ma part, avec mes amis, nous défilons avec la CGT de Dunkerque et les militants du Nord mettent une ambiance formidable. D'ailleurs, l'ambiance est excellente et la motivation contre ce projet de loi est très grande.

Finalement, le rendez-vous pour le retour est forcément trop tôt, et c'est vers 17h que nous rejoignons le car rue du Départ, près de la gare Montparnasse, sans avoir pu atteindre les Invalides et donc le lieu d'arrivée du défilé, tant est grande l'influence.

De retour à Besançon, puis ce matin mercredi 15 juin, il est attristant, affligeant de constater que seuls les incidents avec les casseurs, et les dégâts infligés à l'Hôpital Necker, sont rapportés par la presse.

Manuel Valls, quand à lui, est fidèle à son caractère autoritaire. Il accuse la CGT, il envisage d'interdire les manifestations, il ne bougera pas d'un poil … J'ai écrit dans ma chronique No. 10 "Valls le dictateur", il le prouve à chaque intervention. Une remarque, suite aux violences à Marseille en marge du match de football Angleterre-Russie, Valls a-t-il accusé l'UEFA? et a-t-il envisagé d'interdire la coupe d'Europe? Ce type est pathétique ("dont l'intensité dramatique provoque un sentiment de tristesse grave", définition lue sur le site Larousse.fr) et il emmène le Parti Socialiste et toute la France droit dans le mur.

Il appartient aux parlementaires de gauche de reprendre la main si ils ne veulent pas se couper définitivement d'une partie importante de leur électorat.

Je n'ai pas de boule de cristal, mais je sais que les syndicats de gauche, la base militante, n'accepteront pas la mise à mort des conventions collectives par l'inversion de la hiérarchie des normes. Nous ne voulons pas cette individualisation des lois, dans le privé comme dans le public, qui cherche simplement à mettre au pas le peuple, en l'empêchant de se défendre collectivement.

Peut-être que l'été va être une longue pause dans la lutte syndicale, mais dans ce cas le mois de septembre promet d'être chaud, très chaud, et l'année 2017, année électorale, sera perturbée autant qu'il le faudra!

Chronique  16062016-13

 

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