La bibine, la came et les putes…

Décidément on constate, malheureusement, que certains de nos oligarques se chargent d’entretenir savamment la guerre sournoise qu’ils mènent à l’encontre de l’ensemble des demandeuses et demandeurs d’emploi. Parmi eux, il y a celles et ceux qui sont régulièrement appointé(e)s par l’UNEDIC grâce aux cotisations versées lors de leur période d’emploi et qui sont relativement épargnés. Par contre, ils accordent une attention toute particulière  à l’égard de celles et ceux, qui faute de ne plus pouvoir bénéficier d’allocations UNEDIC se retrouvent pris en charge par les allocations d’État (ASS et RSAAllocation Spécifique de Solidarité et Revenu de Solidarité Active).

En bon manipulateurs, ils cherchent simplement à s’exonérer de leur propre culpabilité en occultant la responsabilité qui pèse sur leurs épaules en la transférant sur celles des chômeuses et de chômeurs. Plutôt que de mener de véritables politiques de l’emploi, leur principal souci est de se soumettre aux diktats patronaux afin de leur donner entière satisfaction pour répondre aux exigences de leurs actionnaires.

Guerre sournoise disais-je parce que non avouée mais bel et bien déclarée. J’en veux pour preuve que toute guerre est accompagnée de propagande fallacieuse et c’est le cas depuis que le chômage de masse fait partie du décor de nos sociétés. Des attaques virulentes se sont fait jour depuis quelques années. La charge avait été sonnée par Laurent Wauqiez, (groupe Droite sociale à l’époque) en déclarant le 9 mai 2011 : "Cette question de la différence entre le travail et l'assistanat est aujourd'hui l'un des vrais cancers de la société française parce que ça n'encourage pas les gens à reprendre un travail, parce que ça décourage ceux qui travaillent" Cherchez les métastases !

Depuis le maître à penser que dis-je, l’égérie de la Droite sociale a fait des émules.

C’est d’abord Christian Estrosi qui, reçu par Jean Jacques Bourdin, s’y colle en 2014 : « …on ne soigne pas le cancer avec un tube d’aspirine… ». Toujours ces satanés métastases. C’est pourquoi, il récidive en septembre 2016 par un tweet : « L’assistanat est un cancer qui ronge notre société…. ». On ne se débarrasse pas facilement des métastases mais ça commence à peser lourd dans la balance

Du coup, changement de registre, c’est Norbert Bouvet (LR), vice-président du conseil départemental de la Mayenne en charge de l’économie, de l’emploi et de l’éducation, au surplus porte-parole de François Fillon qui se permet de sortir sur l’antenne France bleu locale le 24 novembre : « L’argent du RSA sert à acheter de l’alcool, de la drogue et à la prostitution. » Culpabilisation et stigmatisation sont de retour encore qu’il faut être bien naïf pour penser que l’ensemble des bénéficiaires du RSA puissent consacrer ne serait-ce qu’une partie de leur aumône à l’une ou à l’autre de ses « denrées » qui sont fortement connotées d’une image de vice parce que c’est bien ainsi qu’ ils l’entendent. D’ailleurs Monsieur Bouvet l’alcool et la drogue serait-elle l’apanage des pauvres ? Penser cela est déjà une honte. Y associer, en plus la prostitution, c’est un scandale car c’est faire fi de la condition de celles et ceux qui la subissent et qui ne le font certainement pas par choix.

Ce qui est méprisable dans cette affaire, ce ne sont pas les conditions d’existence des bénéficiaires du RSA ou leur mode de vie, mais l’abjection et l’opprobre qu'ils (les oligarques) manifestent à leur égard et de tenter à force de répétition d’en convaincre l’ensemble de la population.

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